Alors que tous les voyants semblaient aux Verts il y a quelques semaines, le derby semble avoir fragilisé l'ASSE au point d'enchaîner deux contre-performances face à des adversaires en grande difficulté actuellement. Les suspensions de M'Vila et Khazri et l'absence de Selnaes n'arrangent rien au moment de rencontrer une équipe plus fringante.
1- Le parcours
Sur les matchs récents, pourtant, la dynamique rennaise est plutôt mitigée avec un bilan relativement équilibré sur les 5 derniers matchs de Ligue 1 : 2 victoires sur la plus petite des marges face à des équipes en difficulté (Amiens et Nantes), un nul contre un Montpellier au ralenti et 2 défaites contre le dernier et le premier (Guingamp et le PSG). Mais si l'on observe plus largement depuis l'arrivée de Julien Stéphan, le bilan est tout de même positif (avec, notamment, une victoire à Lyon début décembre), au point d'être second sur cette période, même si c'est avec un match en plus que le PSG et Strasbourg.
Ce qui est remarquable également, c'est le redressement du secteur offensif. Les Rennais passent en effet d'une moyenne de 1,27 buts par match à 1,5. Cela coïncide notamment avec le réveil de Niang et Siebatcheu et dans une moindre mesure de Bourigeaud et Ben Arfa. On notera toutefois que cette stat est quelque peu faussée par le carton infligé à Nîmes juste avant les fêtes. Car sous Lamouchi, les Rennais avaient déjà marqué lors de toutes leurs rencontres sauf une. Avec Stéphan, le bilan est le même à l'exception près que le nombre de matchs joués est moindre. Reste donc cette constante, Rennes sort rarement d'un match sans avoir marqué.
C'est finalement plus encore d'un point de vue défensif que la différence se fait. Tout d'abord, sur la moyenne de buts encaissés, le gain est encore plus flagrant (avec un passage de 1,7 buts par match à 0,5). Mais en plus, les Rennais qui n'avaient gardé leur cage inviolé qu'à 2 reprises sur les 15 premiers matchs ont déjà fait mieux en y parvenant 6 fois lors des 8 dernières rencontres.
Enfin, le parcours récent à domicile n'est pas non plus rassurant avec aucune défaite depuis l'arrivée de Stéphan (3 victoires et 1 nul) et aucun but encaissé.
2- L’effectif
L'arrivée de Stéphan a aussi eu pour conséquence de clarifier les rôles de chacun dans l'effectif.
Dans les buts, la question s'est de toute façon assez peu posée, la blessure de Diallo réinstallant Koubek comme titulaire, non discuté par Gertmonas et qui ne devrait pas l'être bien plus par Badiashile recruté cet hiver dans la réserve monégasque. Devant le gardien tchèque, une ligne claire a pris le dessus. Elle est composée dans l'axe de Da Silva et de Mexer et sur les côtés de Traoré à droite et de Bensebaini à gauche. Gelin ne sert désormais plus que de doublure, à de rares occasions, dans l'axe. Zeffane, lui, a eu un peu plus de chances avec les absences des latéraux. D'autant qu'il est la première solution à droite comme à gauche. Même si la donne a peut-être changé depuis l'arrivée cet hiver du latéral gauche ivoirien du Grasshopers Doumbia. Relégués encore plus loin dans la hiérarchie, le jeune Nyamsi dans l'axe, un Danzé à droite et un Baal à gauche (tous deux constamment) blessés n'ont que peu de chances de revenir dans la rotation.
Au milieu, le principal changement a consisté dans le fait de reculer Grenier pour l'aligner aux côtés d'André. Cela a nettement pesé sur les temps de jeu de Gélin, évincé également à ce poste, Léa-Siliki et Johansson - les récentes blessures des deux derniers réglant de toute façon leur sort à court terme. Le jeune Janvier, lui, n'a pas réussi à trouver sa place, lui qui se voyait déjà préférer Bourigeaud sous Lamouchi. Ce changement sus-cité est par ailleurs la conséquence du placement de Ben Arfa un cran plus haut. En revanche, cette nouvelle organisation semble caduque en cas d'absence de ce dernier étant donné qu'aucune doublure crédible n'a pointé le bout de son nez à ce poste, Guitane étant par ailleurs blessé de longue date.
Enfin, devant, un trio composé de Sarr, Bourigeaud et Niang, très mobile, s'est imposé. Dès lors, Del Castillo, jusqu'ici très présent, a peu à peu perdu sa place dans le onze rennais, et même ses entrées en jeu se font plus rares. Seul Siebatcheu réussit de temps à autres à mettre Niang sur la touche, dans un rôle d'axial beaucoup plus fixe. Hunou, pour sa part, ne sera pas parvenu à profiter de son retour de blessure pour rentrer dans l'équipe rennaise et doit se contenter de rares entrées en jeu.
La compo probable : Peu de doutes sur l'équipe qui devrait démarrer, d'autant que l'éventuelle concurrence au milieu est décimée. Seul le poste d'arrière-gauche, où Bensebaini n'est pas sûr d'être remis et où Doumbia était absent dans la semaine contre Lille, pose véritablement question.
Koubek – Traoré, Mexer, Da Silva, Zeffane – André, Grenier – Bourigeaud, Ben Arfa, Sarr – Niang
3– Souviens-toi la dernière fois
Le match aller avait failli être une histoire de pénalties. Après l'ouverture du score de Khazri dans cet exercice, c'est Ben Arfa qui avait, après l'heure de jeu, l'opportunité de donner l'avantage aux siens dans son duel à 11 mètres avec Stéphane Ruffier - mais il l'a mit sur le poteau. Hélas, le match ne s'est pas joué que là-dessus, car Sarr avait égalisé, avec l'aide du poteau, pour sa part, dès la demi-heure de jeu.
Au final, le résultat de ce match est significatif de l'histoire récente entre les deux club, avec notamment un dernier match au Roazhon Park qui s'était terminé sur le même score après avoir pourtant mené pendant près d'une heure après l'ouverture du score de Subotic. Ce sont ainsi 8 matchs nuls qui se sont accumulés sur les 10 dernières rencontres avec Rennes, pour seulement une victoire de chaque côté, les deux fois au Roazhon Park.
4- Le joueur à suivre
Qu'était-il arrivé à l'une des très bonnes surprises de la saison passée ? devaient se demander les supporters rennais en début de saison. Très solide l'année dernière, Tomas Koubek avait alors la tête dans le seau. Au point que Sabri Lamouchi finisse par lui préférer Abdoulaye Diallo, gardien formé au club mais qui n'avait jamais réussi à convaincre. Le peu de progession visible émanant de l'international sénégalais avait poussé les dirigeants rennais à recruter son confrère tchèque un an plus tôt...et voilà que ce dernier se faisait mettre sur le banc par l'espoir déçu.
Pourtant, peu après l'arrivée de Stéphan sur le banc rennais, le destin devait tourner. Diallo blessé, relancer Koubek devenait une évidence plutôt que de lancer dans le grand bain le tout jeune international lituanien Gertmonas. Or, depuis lors, et malgré 4 pions concédés au Parc des Princes, le gardien bohémien retrouvait avec l'ensemble de sa défense une imperméabilité impressionnante.
Si l'on ne peut considérer que tout le mérite lui en revient, il est également évident que cette impressionnante série défensive n'aurait pu être possible avec le gardien savonnette qu'il était en début de saison et qu'il a retrouvé les capacités qu'il avait affiché l'année passée. Au pire des moments pour des Verts privés de leur meilleur buteur.