Dans un match finalement assez équilibré, les Verts peuvent avoir des regrets. Certes, dominés dans la possession du ballon ; en effet, maladroits dans la dernière passe ; et pourtant, les occasions ont été là– mais le réalisme a fait défaut. L’entrée de Cabella est venue dynamiter une défense qui jusqu’alors tenait plutôt bien le coup.
L’équipe
Nicolita reprend sa place : Gradel retrouve le banc. En pointe, Galtier fait le choix de Sinama-Pongolle à la place de Batlles. Derrière, M&M se retrouvent en défense centrale. Pour le reste, que du classique. Sainté retrouve une situation qu’elle aime bien : l’équipe dominée, qui procède par contre.
Petite stat : Mignot et Marchal n’ont plus fini un match ensemble depuis le 22/02, et la victoire contre Lorient. Toujours blessures et suspensions les ont depuis lors empêchés de jouer 90 minutes consécutives sur le terrain. Il faudra attendre encore un peu : l’expulsion de l’ex-auxerrois à la 77’ va permettre à Zouma de continuer d’engranger du temps de jeu dans les semaines qui viennent. Samedi soir, après quelques minutes de transition, les Verts vont retrouver leur forme habituelle à 10, le 4-4-1, avec cette fois Aubame exilé sur le côté gauche et Batlles seul en pointe. Contrairement au match à Valenciennes, les deux vont peu permuter ; il faut dire que Montpellier va réellement profiter de sa supériorité numérique.
Le déroulement
A onze contre onze, pourtant, les Héraultais n’ont pas écrasé les Stéphanois, loin de là . Pas de plan spécifique concocté par René Girard : c’est dans leur 4-3-3 habituel que les Loulou Boyz débutent la rencontre. Le trident du milieu de terrain se constitue de deux profils défensifs, qui font face directement aux deux milieux stéphanois, complétés d’un électron libre, Belhanda. C’est le porte bonheur de son équipe : depuis son retour de la CAN, il a été titularisé 6 fois, pour un bilan de 5 victoires et 1 nul (contre le PSG). Ses déplacements entre les lignes sont la principale arme offensive des Montpelliérains : l’international marocain va là où il peut apporter le surnombre, que ce soit en soutien de Giroud, ou même juste devant sa défense. Ce genre de profil est toujours difficile à gérer pour une équipe organisée autour de deux lignes de 4 à plat.
D’ailleurs, Montpellier adore se placer dans ces intervalles : les ailiers Utaka et surtout Camara, très bon samedi, s’y engouffrent dès que possible. Même Giroud, censé être le point d’ancrage offensif, viendra dézoner régulièrement. Enfin, l’apport offensif des latéraux est impressionnant : que ce soit le long de la ligne, ou même en repiquant légèrement dans l’axe, Bedimo et Bocaly vont obliger Nicolita et Sako à une débauche d’énergie considérable pour les contenir – ce qui a sans doute eu une influence non négligeable sur le manque de tranchant ou les gestes ratés de nos deux Verts.
Montpellier est visiblement en confiance : on se projette vite vers l’avant, on joue en peu de touches de balle, on n’a pas peur de chercher la passe en profondeur et on provoque un maximum de duels - c’est sur ces bases que le match débute. Sainté fait le dos rond, et concède beaucoup de coups de pieds arrêtés et de touches mal exploités. En contre pourtant, des espaces sont trouvés : à la 13’, FSP alerte très bien PEA qui tire au dessus. Le duel entre Aubame et Yanga-Mbiwa est d’ailleurs assez impressionnant dans ce début de match.
Jusqu’alors assez fermée, la partie s’emballe à partir de la 32’ : longue ouverture verte, ni FSP ni le montpelliérain ne touchent la balle de la tête ; Aubame récupère et sert Nicolita, pour une fois oublié par Bedimo, mais est malheureusement trop court. Dans la foulée, longue ouverture pour Camara qui n’est pas hors-jeu ; Giroud réceptionne son centre en retrait mais ne peut conclure. Cinq minutes plus tard, on inverse : Montpellier a deux belles occasions de marquer coup sur coup mais peu après PEA part en contre, joue personnel et oublie Sako esseulé à gauche ; il obtient néanmoins un corner. Mal renvoyé, il occasionnera un nouveau centre, contrôlé par FSP, seul aux 5,5m. Malheureusement, sa frappe est ratée.
Les deux équipes auront encore chacune une occasion avant la mi-temps, sans succès. Au retour des vestiaires, on part sur des bases similaires. Sainté semble avoir définitivement abandonné l’idée de passer par le milieu pour relancer : Mignot, le plus souvent, allonge directement pour l’une des deux pointes, et l’on essaie de presser à la retombée du ballon. Montpellier commence à prendre l’ascendant. A la 52’, le combo montée du latéral/dézonage de Belhanda oblige Ruffier à s’employer, tandis qu’à la 56’ Clément repousse sur la ligne une frappe de Camara consécutive à un corner mal renvoyé (déjà …). FSP, jusqu’alors assez actif, s’éteint petit à petit, malgré un dernier fait d’arme à la 68’ où il élimine 3 montpelliérains. Les Verts gâchent toutes leurs opportunités de contre par des gestes ratés.
A la 66’, René Girard veut forcer la décision : il remplace au milieu Saihi par Estrada, au profil plus offensif, sans changer de tactique. A partir de là , les Verts vont aller mieux : Belhanda disparaît de la circulation, Montpellier n’a plus d’occasions et Sainté est tout prêt de trouver la faille sur deux corners consécutifs quasi-jumeaux : Nicolita centre pour PEA qui frappe, et Guilavogui qui n’arrive pas à prolonger dans le but…Dommage pour l’international espoir, qui par ces deux ratés vient gâcher une prestation très honorable.
Ces actions ont lieu à la 74’ : avant 3 minutes, le match aura totalement changé de physionomie. Dans la foulée des occasions vertes, Cabella remplace Belhanda. Galtier répond quasi simultanément en faisant rentrer Batlles à la place de Sinama-Pongolle. Papy a à peine le temps de se positionner que Cabella est averti en profondeur. Ce ne sera pas son 1er ballon, puisqu’il ne le touchera pas ; ce ne sera pas non plus le dernier de Mignot, puisqu’il le ratera tout autant. L’arbitre, lui, ne se ratera pas et renverra JPM aux vestiaires.
Cabella jouera à merveille son rôle de détonateur : le match se transforme en attaque-défense. Galette choisit de faire sortir Sako (pour Zouma), et de replacer Aubame à gauche. PEA est moins rigoureux défensivement que l’ailier gauche habituel des Verts : Bocaly aura plusieurs fois l’espace libre devant lui – ce qui finira par amener le but de Giroud (88’).
L’ASSE tentera bien de revenir en jouant le plus long possible dans la boîte et en faisant entrer Gradel ; Zouma est même à quelques centimètres d’égaliser sur coup-franc (90+2). En vain !
Le but
1-0 GIROUD 88’
A la 86’, Bocaly est oublié par PEA côté droit et obtient une position de centre. Deux minutes vont se succéder, au cours desquelles les Verts n’arriveront pas à se dégager : Montpellier fait un siège en règle, sans laisser souffler, à coup de centres et de corners. Côté droit à nouveau, un montpelliérain fixe Ghoulam et Aubame. Ce dernier voit Bocaly libre : trop tard, la balle lui est transmise, le centre est renvoyé par Guilavogui ; Giroud réalise une superbe volée. Le match est (presque) plié.