Il y a quelques jours, on était soulagé que la série s'arrête. Oui, mais la série continue. Pas celle de défaites, certes, et c'est déjà pas mal parce que les 3 points pris récemment permettent de se maintenir hors de la zone rouge. Mais 11 matchs sans victoire, c'est trop et il est temps de gagner à nouveau. Contre Gasset et ses Bordelais, cela semble possible. Mais ce ne sera pas si facile.
1- Le parcours
Sans grande surprise, vu que pas grand monde s'en sort moins bien, commençons par un constat préliminaire : les Girondins, malgré tous les remous qui les entourent, sen sortent mieux que nous. Après un bon début de saison avec une seule défaite lors des 6 premières sorties, les Bordelais avaient pourtant nettement marqués le pas en perdant 3 de leur 4 rencontres suivantes, dont un lourd revers à Monaco. Mais depuis, les Bordelais se sont bien repris puisqu'ils sont 7èmes sur les 4 dernières journées avec 2 succès, 1 nul (contre le PSG, excusez du peu) et, tout dernièrement, 1 défaite, courte, contre le leader lillois.
Ce constat n'est pas le seul point peu engageant en regardant le profil de cette équipe. Il y a même pire puisque le point précédent montre tout de même une équipe qui fonctionne par courts cycles, et qui vient de perdre. En effet, face à l'une des pires attaques du moment, c'est une équipe qui brille par ses qualités défensives qui va se présenter. Les hommes de Jean-Louis Gasset constituent ainsi la 5ème défense du championnat, derrière les 4 premiers du classement général. Avec près d'un quart des buts encaissés lors de la seule fessée à Louis-II.
Et la statistique est encore plus vraie au Matmut Atlantique. En dehors de la défaite, 0-2, contre Montpellier, les Girondins n'ont tout simplement pas concédé de buts à domicile, en 6 rencontres, avec donc trois 0-0 en début de saison avant trois victoires entrecoupé par le revers cité précédemment. On peut justement craindre un nouveau 0-0 puisque les Bordelais, qui en sont les champions, sont par ailleurs la 17ème attaque du championnat, à peine devant les Verts, même si la tendance est à un léger mieux.
2- L’effectif
Alors qu'il avait hérité d'un effectif relativement déséquilibré, avec un milieu quasiment vide et des offensifs axiaux en pagaille, Jean-Louis Gasset a réussi à mettre en place son système de jeu préférentiel, le 4-2-3-1 dont il est rarement sorti.
S'il a changé pas mal de choses depuis son arrivée, Costil est toujours n°1 dans les buts tandis qu'il couve Poussin sur le banc. Dans l'axe, en revanche, il a sorti Baysse du placard. Lui qui était resté plus d'un an sans jouer (sans compter son envoi à Caen pour s'en débarrasser l'année précédente) est d'un coup redevenu un titulaire crédible. Et si le retour de blessure de Pablo a quelque peu rebattu les cartes, le peu de présence simultanée de ce dernier et de Koscielny amène l'ancien Vert à souvent être présent sur le pré. A l'inverse, le grand perdant se nomme Mexer, titulaire tout de même régulier, à défaut d'être indiscutable, la saison dernière et pas encore apparu cette saison ! Ses soucis physiques font même qu'il a été mis sur le banc autant de fois que Jovanovic, lui aussi perdant pour le moment, même s'il n'était déjà que remplaçant depuis son arrivée en Gironde. Sur les côtés, en revanche, c'est du classique, avec Sabaly à droite et Benito à gauche et pour doublures respectives Kwateng et Poundjé.
Au milieu, pas de surprise, et pour cause. Avec seulement 2 milieux reculés d'expérience dans son effectif, Gasset n'a tout simplement pas le choix, et c'est donc la paire composée d'Otavio et de Basic qui truste le maximum de temps de jeu. Derrière, faute de solutions, c'est Adli, pourtant à vocation plus offensive qui est amené à dépanner, Zerkane, qui avait été aligné d'entrée de saison s'étant depuis excentré.
A l'inverse, dans le secteur offensif, la concurrence est rude avec pas moins de 11 prétendants pour 4 postes. A ce petit jeu, c'est Maja qui s'en sort le mieux en étant le seul à dépasser les 5 titularisations à un seul et même poste, en pointe (9). A part ça, Ben Arfa et De Préville, qui ont aussi pris la pointe, se partagent le rôle un cran derrière lui (4 chacun), Oudin et Hwang le côté gauche de l'attaque (5 et 4 respectivement) et un peu tout le monde le côté droit, avec une très légère avance pour Zerkane (5 contre 3 pour Oudin, son plus proche poursuivant). A la différence près, dans le lot, que Ben Arfa n'a jamais été sur le banc. La situation est en revanche plus compliqué pour Kalu (2 titus à droite, 2 à gauche), souvent absent depuis le début de saison, Adli (1 titu à droite et 1 seule en n°10, à son poste préférentiel) et Briand (1 titu, à droite). Et malgré le nombre déjà important de joueurs à disposition, les jeunes Traoré et Bakwa ont réussi à obtenir des entrées en jeu.
La compo probable : Les Bordelais n'ayant pas communiqué leur groupe, en dehors des forfaits déjà connus de Kalu et Koscielny, on en sait peu sur l'équipe qui risque d'être alignée. Mais le principal point d'interrogation, Benito, s'étant présenté en conférence de presse d'avant match, on peut supposer qu'il y a peu de doutes :
Costil – Sabaly, Baysse, Pablo, Benito – Otavio, Basic – Zerkane, Ben Arfa, Hwang – Maja
3– Souviens-toi la dernière fois
Au milieu d'une période pourrie, la qualification pour la finale de Coupe de France devait avoir fait du bien. Dans le jeu, où la plupart des occasions étaient vertes, oui, mais au tableau d'affichage, pas vraiment avec un nul 1-1, la faute à Maja ouvrant le score sur un cafouillage et l'une des rares opportunités bordelaises et à un Thomas Léonard oubliant un pénalty dans le temps additionnel alors que Bouanga avait égalisé entre-temps et que les Verts jouaient à 10 depuis l'exclusion de Camara à un quart d'heure de la fin.
Ce nul permettait toutefois à une série de 3 matchs sans défaite de se poursuivre, les Verts s'étant imposés lors de la dernière au Matmut Atlantique, 0-1, dans le temps additionnel, sur un péno de Bouanga, pour le deuxième match de Puel à la tête de l'équipe et avant cela 3-0 dans la ligne droite finale de la saison précédente. Mais à part ça, le bilan est à peu près catastrophique puisque de 2012 à 2018, il compte 2 victoires (dont une seule à l'extérieur, 1-4, grâce notamment à un Tannane en état de grâce et à Söderlund), 5 nuls et 8 défaites. Dont certaines, là encore, avec un arbitrage grand-guignolesque comme ce 3-2 concédé sur une série d'erreurs d'arbitrage du trio et du car vidéo dirigés par M. Turpin...
4- Le joueur à suivre
Comme d'habitude, et même s'il ne sera probablement pas titulaire, un de nos meilleurs ennemis, Briand, sera à surveiller. Nous sommes même l'équipe contre laquelle le filou a marqué le plus de buts, 9 en 25 matchs (et même 7 sur 17 depuis son passage chez les Vilains). On serait également tenté de citer un ancien Vert, déjà parce que cela fait plaisir de revoir le sympathique Paulo Baysse sur les terrains, mais à l'exception d'Honorat, et contrairement au mythe, les ex Verts (Diony, Bamba, Maïga, Pajot, Vagner, etc.) n'ont pas planté leur ancien club. Et Dieu sait pourtant qu'ils ont été nombreux depuis le début de saison à crucifier Jessy Moulin... Sabaly, l'ex espoir freiné par les blessures et Nicolas de Préville, l'éternel bon joueur de L1 qui n'aura jamais passé un cap ont un joli profil également mais sont désormais bien connu des suiveurs du championnat et n'ont pas effectué un bond qualitatif notoire ces derniers mois.
En revanche, alternant toujours le bon et le moins bon, un joueur peu médiatisé est à mettre en avant sur ce début de saison Bordelais. En effet, après deux saisons poussives suivant son arrivée, à 22 ans, chez les Girondins, Toma Basic semble enfin avoir passé un cap. Le grand gaillard (1,89) allie en effet une jolie qualité technique à un gros volume de jeu. Toutefois, s'il dégage une vraie force, son défaut reste son manque de constance. Il est donc à surveiller dans les deux sens. S'il peut faire mal aux Verts, ses sautes de concentration peuvent être dangereuses pour les siens. Ensuite, il suffira seulement d'en profiter pour aller, enfin, marquer. Simple, Basic !