AR90 ASSE 2-2 RBK
Auteurs d’un match plein, ce résultat décevant augure pourtant de beaux lendemains pour les Verts – s'ils rééditent ce genre de performance.
Comme souvent, les deux équipes mettent un maximum d’intensité dès le coup d’envoi. On remarque très vite que toutes les deux ont un couloir droit fort (Clerc - très présent à la distribution tout au long de la rencontre/Lemoine/Roux pour l’ASSE) et un couloir gauche plus faible (BAE/Clément/KMP). A ce petit jeu, les Norvégiens sont pris à froid par des Stéphanois conquérants : Beric inscrit son premier pion en Vert dès la 4' – on notera au passage l’excellente utilisation collective de la largeur du terrain.
Même si le commentateur de W9 reste bloqué tout le match sur une idée de milieu en losange, c’est bien en 4231 que Sainté évolue, avec Nolan Roux écarté sur l'aile droite. Une surprise ? Oui et non. Roux a déjà été utilisé dans ce registre à Lille, et Galette avait annoncé cette possibilité au moment du recrutement. A voir s’il s’agit d’un coup sans lendemain, mais jeudi Roux a proposé une performance très intéressante et réussie dans à peu près tous les secteurs, y compris statistique (1 but/1 passe dec). Seule nuance : il a paru peu à l'aise pour servir un partenaire lorsqu’il se retrouvait face au jeu - alors qu’au contraire sa qualité de centre a brillé.
Le poison Soderlund
Tout au long du match, Rosenborg subit les évènements et se contente d'espérer un contre ou d'allonger sur son avant-centre Soderlund. Etait-ce un plan de jeu délibéré ? Pas forcément. Le positionnement défensif des Verts a en effet été adapté pour bloquer la relance norvégienne, par la neutralisation de la sentinelle Selnaes.
On le voit bien sur cette image : Eysseric tenant Selnaes, le latéral gauche n’a pas d’autre solution verticale et balance une praline. Et quand Eysseric n’est pas disponible, c’est un coéquipier qui s’y colle, par exemple Lemoine qui quitte exprès l'entrejeu sur l’image ci-dessous :
Revenons sur Soderlund – prototype de l’avant-centre à la norvégienne : grand, blond, costaud, excellent de la tête. Il se révèle d’une efficacité redoutable : il est à l’origine du premier but en gagnant un duel aérien décisif sur Sall (16’) ; il est à l’origine du second en obtenant le coup-franc et en devançant Roux de la tête pour servir idéalement le buteur (78’) ; il aurait pu se révéler double-passeur décisif si Konradsen seul face à Ruffier avait mieux exploité son nouveau duel aérien gagné contre Sall (65’). Si les supporters de Trondheim doivent distinguer un de leurs joueurs, c’est bien celui-là…
Domination malheureusement stérile
Passé la demi-heure de jeu, même le côté gauche stéphanois prend le dessus – malgré les quelques absences d’Assou-Ekoto. L’axe est globalement bouché. L’activité de Beric dos au but est cependant précieuse : il obtient notamment un bon coup franc qu’Eysseric, toujours propre dans l’exercice, offre à Roux qui bute sur le gardien (31’). En fin de première période, en à peine huit minutes, l’ASSE se paye trois autres énormes occasions de reprendre l’avantage :
37’ : un nouveau centre parfait de Roux pour la tête de KMP juste à côté,
42’ : une belle et longue action collective mal conclue par Lemoine et KMP qui se gênent alors qu'il y a une demi-volée royale à mettre à 15m des cages,
44’, enfin : une frappe de loin de Lemoine qui rase les montants.
Après la pause, on reprend l’attaque-défense. Le manque de lucidité dans la zone de vérité, caractéristique de la saison passée, est de retour. Quant au RBK, il tente bien par intermittence d’installer un faux rythme mais n’y arrive pas. On notera cependant la cohésion parfaite du bloc-équipe qui ferait saliver Aimé Jacquet, alors qu’on s’apprête à entrer dans le dernier quart d’heure :
Le deuxième but norvégien présage d’un véritable hold up. Il reste dix grosses minutes : l’ASSE jette toutes ses forces dans la bataille. Corgnet place sa tête au dessus (80’), tandis qu’en contre Mikkelsen frappe juste à côté (82’) – pour une fois Soderlund n’était pas dans le coup. Finalement, Beric obtient un pénalty décisif joliment transformé par Roux (87’). La furia verte continue, et Perrin passe tout près d’arracher la victoire d’une tête qui frôle les cages nordiques.
De l'envie, de l’intensité, de la solidité morale et collective, Roux excellent en ailier, Beric auteur d'une bonne première titularisation, Clerc ressuscité, du jeu enfin : un nul prometteur.