En parcourant le site off des Rouge et Noir (couleurs de l’ancêtre du Stade Rennais, le SRUC !), on apprend qu’en 1968 Rennes « réalise un recrutement judicieux : Takac, Cosnard, Kerbiriou ». En une phrase tout est dit : Rennes a longtemps été le club qui fait tout pour qu’on le (souza vieira de oliveira) raille.
Au cœur des années 80 la mode était ainsi à la vanne jeannemassienne : « qu’est-ce qui est rouge et noir, qui monte et qui descend ? »
Faut dire qu’à l’époque, quand on parlait foot breton on parlait plutôt Stade Brestois que Rennais, car les Rennais descendent (Patrick) Delamontagne (mais sans canasson) fréquemment en deuxième division.
Stade sans nom si ce n’est celui d’un rival local (alors qu’un stade Takac ou Cosnard ça l’aurait fait non ?), stade sans performance et sans histoire, Rennes émarge à nos yeux remplis d’étoiles tricolores sur maillot chlorophylle comme Toulouse ou Lyon à la catégorie clubs pourris.
Pourris mais capables de nuire, car s’ils descendent régulièrement c’est donc qu’entre temps ils remontent, en particulier ce triste 18 Mai 1985 où ils font barrage aux Clavelloux, Bellus, Ribar, Ferri, Daniel, Milla and co… Un an moins un jour après que le ciel et marine du Racing nous fut tombé sur la tête, ce deuxième coup de grisou n’amusait pas la galerie et nous laissait la mine défaite.
Dix ans plus tard les moches (ainsi nomme-t-on les habitants d’Ille-et-Vilaine) remontent pour la dernière fois en D1, et sans doute fatigués de trembler à chaque fin de saison, et de devoir pour l’élection du joueur du mois choisir entre Loïc Lambert et Pierrick Hiard, les dirigeants Rennais font du plat (du pied) à un breton (marc-antoine) fortuné : le père Pinault ! Et le flouze, avec Pinault Charente partout, au point qu’on ne sait plus qu’en faire !
Arrivé au printemps Pinault ne redoute rien, surtout pas le ridicule. Rennes affiche alors le mauvais goût ostentatoire du nouveau riche : c’est le moment des supporters en carton pâte, et des joueurs exotiques en toc ! Rennes claque son oseille sans réfléchir comme un gagnant au loto, à coups de Lucas (21M€ !) et autres Turdo.
Las d’être la risée de tous et bénéficiant du calme qui entoure les clubs sans passion, Rennes apprend la saine gestion et peu à peu se bâtit un profil de club solide de l’élite, en particulier en vertu d’un centre de formation ultra performant. Il profite au passage de la faillite du voisin nantais pour revendiquer le statut de club numéro n°1 de la région.
Dans ses tribunes les sups ne sont plus en carton pâte mais délicieusement en chair, sous les traits de Salma Hayek, madame Pinault à la ville.
La progression d’un anonyme du foot français qui s’appuie sur un bon centre de formation et un bon gros paquet de pognon, et qui se targue d’avoir pris le pas sur le voisin et néanmoins club mythique du foot hexagonal, ça ne vous rappelle rien ?
Commes Lyon avant ce p… de 21è siècle, Rennes n’a guère que quelques coupettes à son palmarès (2 Coupes de France, la dernière en 1971 !). Lyon, dernier club qu’on ait croisé dans un 1/16ème de finale de Coupe de France….
Fellahi avait été énorme ce soir là , comme quoi on peut tout espérer d’un 1/16ème contre un club à la con. Et si avant de taper Lyon en championnat on se tapait sa contrefaçon en Coupe ? Et si samedi nos Verts mettaient Rennes (épi)fanny, chopaient la fève et devenaient reines d’un soir ?