Si les Verts ne perdent plus depuis six matchs, tout de même, les récents matchs nuls ne permettent pas vraiment d'avancer. Une victoire à domicile ferait donc le plus grand bien. Mais contre quel Monaco ?
1- Le parcours
Car il s'agit clairement d'un Monaco à deux visages que l'on retrouve en Ligue 1 depuis le début de la saison. Les joueurs de la Principauté possèdent ainsi le même nombre de points que les Verts. Mais depuis plus d'un mois, ils ne perdent presque plus, avec une seule défaite en 7 matchs, toutes compétitions confondues. C'est réellement une équipe complètement retrouvée qui enchaîne les résultats positifs, désormais, après un début de saison dans la lignée de l'année passée. Ainsi, depuis 6 journées, il s'agit de la deuxième meilleure équipe du championnat, seulement devancée de deux points par le QSG, 3 points devant Sainté (5ème).
Ce nouveau Monaco repose avant tout sur une attaque de feu qui, sur cette période, marque une moyenne de 2 buts par matchs, soit 12 au total, encore une fois la meilleure attaque derrière le QSG. Même leur défense, jusqu'ici catastrophique, commence à retrouver des couleurs. Sur ces 6 derniers matchs, elle est la 10ème de France, avec un peu plus d'un but par match (7), exactement au niveau de Sainté. Mais continue à réussir peu de clean-sheets (la 2ème seulement le week-end dernier).
Enfin, si le parcours à l'extérieur est tout à fait honnête (6ème sur les 6 dernières journées, 2 points derrière les Verts, 11ème depuis le début de saison), notons tout de même que les deux seuls matchs non remportés de l'excellente série en cours l'ont été lors de leur trois derniers déplacements, à Montpellier (défaite) et à Reims (nul), ne l'emportant qu'à Nantes.
2- L’effectif
S'il reste, comme les années précédentes, très fourni, l'effectif monégasque obéit à une hiérarchie plus forte et s'éparpille moins sur des joueurs mineurs, grâce, il est vrai, à des blessures plus localisées et non réparties sur tout l'effectif.
Dans les buts, par exemple, l'arrivée de Lecomte a permis de stabiliser les choses, le vice-champion du Monde Subasic étant toujours régulièrement absent et cédant sa place sur le banc à Benaglio, à l'occasion. En défense également, la situation est plus claire. Dans l'axe, Glik et Badiashile sont titulaires, et accompagnés tantôt de Jemerson, tantôt de Maripan, notamment grâce au système à trois axiaux très souvent utilisé. Sur les côtés, les latéraux Aguilar, à droite, et Ballo-Touré, à gauche, sont indiscutables dans une défense à cinq mais pâtissent de l'utilisation de plus en plus nombreuses d'un système à trois derrière, et voient la concurrence respective de Gelson Martins et Gil Dias en tant que pistons se faire plus forte.
Comme en défense centrale, c'est à trois que les Monégasques verrouillent le milieu de terrain. Ce secteur est habituellement occupé par Bakayoko, Golovin et Fabregas. Adrien Silva bénéficie toutefois des absences des uns et des autres, et surtout du dernier, pour obtenir un temps de jeu suffisamment conséquent. Le latéral Henrichs et l'offensif Boschilia, qui y ont opéré cette saison, sont toutefois régulièrement ignorés.
Devant, le secteur est très bouché. En effet, c'est celui où l'effectif est le plus profond alors que, depuis le passage à trois derrière, il n'y a plus que deux postes à pourvoir. Les grands gagnants sont alors Ben Yedder et Slimani. La paire constituée d'Augustin et de Keita leur sert de doublure. Le grand perdant étant alors Onyekuru, joueur de côté qui ne parvient toutefois pas à être choisi par Jardim pour servir de piston et squatte le banc. Le jeune Sylla ne compte quant à lui pas la moindre titularisation et une seule petite entrée en jeu.
Notons aussi que les choix de Jardim devant sont facilités par les absences de longue durée de Jovetic et, dans une moindre mesure, de Geubbels et Pellegri, présent sur le banc à une seule reprise. On notera également que Naldo n'est pas en odeur de sainteté, n'ayant pas joué la moindre minute depuis le début de saison.
La compo probable : Les absences de Bakayoko, Fabregas et Slimani vont rebattre la donne, mais les doublures sont assez clairement identifiées et ne laissent que peu de doutes sur la composition que délivrera Jardim.
Lecomte – Gelson Martins, Jemerson, Glik, Badiashile, Gil Dias – Adrien Silva, Henrichs, Golovin – Ben Yedder, Augustin.
3– Souviens-toi la dernière fois
La dernière fois que nous les avions rencontrés, les Monégasques étaient fort mal en point et nous avaient pourtant donné du fil à retordre. Après une première mi-temps très moyenne, c'était en effet les joueurs du Rocher qui menaient grâce à Gelson Martins. Mais après la pause, les Verts revenaient peu à peu dans la partie et Ballo-Touré aidait bien, à l'heure de jeu, à nous remettre à l'endroit d'une belle reprise de volée sur un centre de Cabella. Cabella, toujours lui, permettait aux Verts de passer devant d'une magnifique volée. Sur un nouveau festival de Cabella, ce dernier centrait et le petit Nordin venait planter sa tête. Et si les Monégasques réussissaient encore à nous faire peur en marquant par Carlos Vinicius dans le temps additionnel, la victoire était finalement entérinée.
Plus globalement, la saison dernière avait été l'occasion, avec deux victoires, dont la dernière à GG sur un doublé de Khazri, de mettre fin à une série de 8 matchs sans victoires (4 nuls, 4 défaites) contre cet adversaire. La dernière victoire datait alors de 2014 et avait été acquise à domicile, déjà, où les Verts n'ont perdu qu'une seule des 10 dernières confrontations, malgré cette mauvaise passe précédemment évoquée.
4- Le joueur à suivre
Arrivé de Russie il y a un peu plus d'un an avec une sacrée réputation, forgée tant en sélection que lors des bons parcours européens de son CSKA Moscou, Aleksandr Golovin avait pourtant déçu. Dans une équipe amorphe, il avait parfois mis le feu sur des coups d'éclat mais était globalement passé à côté de sa saison.
Mais ça y est, le microcosme du football français qui ne s'intéresse pas à grand chose en dehors de ses frontières commence à se rendre compte qu'il s'était trompé sur le compte du Russe et que ce n'est pas la pipe qu'il nous vendait la saison dernière. Vif et habile techniquement, Golovin n'est pas un buteur, et ça, c'est déjà important pour éclairer son faible apport statistique de la saison passé. Mais c'est un formidable maître à jouer capable de diriger à lui seul le jeu de son équipe, d'à peu près où il veut sur le terrain, lui qui le faisait depuis le côté gauche, régulièrement, à Moscou, quand Dzagoev n'était pas blessé.
Et au-delà de ça, si l'atout numéro 1 du milieu de terrain sibérien n'est pas à trouver dans ses statistiques, son début de saison est également correct de ce point de vue avec deux buts et autant de passes décisives. Espérons donc ne pas subir un revers sur une volée de Golovin.