En ce premier lundi d’automne, àl’Hôtel Mercure au Chrome, se tenait une conférence de presse demandée par l’entraîneur de l’A.S. Saint Etienne afin de tirer les choses au Clerc, et de cicatriser les vieilles blessures, et particulièrement le vague àl’âme qui amoindrissent le rendement de son club. De nombreux confrères, scribouillards de la presse écrite, langues de vipère de la presse parlée, et quelques tocards et autres, et nous, et nous, et nous, modestes journalistes stéphanois, avaient rempli la grande salle bien trop exiguë pour un tel évènement planétaire.
Coach Lolo, tout encore auréolé de sa victoire de la veille au soir contre l’équipe minimale de la capitale est apparu tout frachimé dans son beau costume sombre, avec lequel il avait dormi, et qu’il a décidé désormais de ne quitter que le soir où il gagnerait la Ligue des Champions. Mais écoutons le, plutôt que de bavarder comme des bartavelles : …
Jean Sairien de la Tribune Le Progrès : Laurent Roussey ! Comment va Laurent Roussey ?
Coach Lolo : Eh bieeeeeen, tout d’abord je dirais que Laurent Roussey vous remercie pour cette excellent question qui ne m’étonne pas venant de la part d’un éminent représentant de ce journal admirable, la Bible du football stéphanois, qu'est la Tribune Le Progrès, qui n’écrit que très rarement des âneries, tenu en cela par le risque, dans le cas contraire, de voir fuir ses lecteurs. Eh bieeeeeen, je dirais que Laurent Roussey va bien. De mieux en mieux même. Qu’il a passé une très bonne nuit, et qu’au lever, tôt ce matin en présence de tout l’effectif, après avoir explosé trois thermomètres plantés dans son auguste popotin, le dernier de cette expérience a révélé une température stable et complexe de 37,314116°C. La compléxité et l'ambition sont les secrets de la réussite. Ainsi un ordinaire 37°C pour tous les membres du staff et les joueurs indiquerait une situation normale, banale, voire même un dilettantisme pour les employés d’un club qui tend à atteindre le sommet. C’est pourquoi, il nous faut viser à obtenir, pour tous les membres de ce club, la température légèrement élevée qui est celle de Laurent Roussey ce matin, signe d’un volcanisme latent que l’on retrouve chez les pur-sang, les chiens de race, ou la famille royale britannique, qui, il est vrai, éprouvent un certain plaisir, une nécessité financière et politique et une grande efficacité esthétique dans la consanguinité. Laurent Roussey n’a, pour sa part, jamais vu un pur sang ne pas gagner de grandes courses, un chien de race errer comme une âme en peine ou un Feindouno dans les rues nocturnes, ou les Princes anglais ne pas briller dans les soirées et sauteries mondaines - même s’il faut bien le concéder, les Princes anglais portent cet air ahuri très significatif dans la perfide Albion. Le Président de la République lui-même ne préconise-t-il pas de mettre les membres du gouvernement dans le même lit pour obtenir une osmose exemplaire, et des descendants fiables pour les gouvernements futurs ? Laurent Roussey n’ira pas jusque là en raison de l’investissement trop lourd dans l’ameublement et des difficultés pour trouver un lit d’une dimension suffisante, mais il réfléchit à la question, et apportera sous peu la réponse définitive qui s’impose. Certes, pour éviter d’arriver à une situation aussi scabreuse, nous étudions une solution alimentaire, ou envisageons peut-être d’autoriser la consommation de substances illicites, par voie orale, anale ou postale, ce qui semble réussir à nos voisins lyonnais qui, sur commande et au besoin, démarrent le réacteur qu’ils ont à la place du cul, tant sur les pelouses que dans les clubs très privés et les boîtes de nuit. Au suivant !!!!!!
Johnny McMelkyor du Evening Pudding Star d’Inverness : Que pense Laurent Roussey du fait que l’un des points de ralliement des supporters bobos et débranchés des Verts soit une brasserie répondant au nom de Glasgow, sise de plus en plein centre-ville, et circonstance aggravante portant le nom d’une défaite ?
Coach Lolo : Eh bieeeeeen, je dirais que Laurent Roussey n’avait pas pensé à cette situation absurde, et vous remercie d’avoir retenu cette question sur ses recommandations. Il est, en effet, inacceptable de voir afficher en ville des noms de défaites, qui plus est sur la Place de l’Hôtel de Ville, où déjà la nouvelle municipalité affiche une énergie propre aux mollusques. Laurent Roussey préconise donc de débaptiser le Glasgow pour le renommer le Kiev, le Split ou le Eindhoven, voire le Chateauroux, de donner à manger aux membres du conseil municipal des molluscicides, et de se retrouver tous dans un même lit afin d’y abandonner leur esprit lourd, sectaire et arriéré. Il suffira pour cela au Maire d’acheter le lit adéquat, et de créer pour le financement un nouvel impôt aux entrées de la ville, impôt auquel seraient assujettis tous les véhicules immatriculés dans le Rhône, comme sur les quais des gares tous les Lyonnais facilement reconnaissables à leur taux de cholestérol, à leur teint cireux, pour certains à leur maillot jaune caca d'oie, et à leur air con et leur vue basse. Nous pourrions ainsi réaliser l’expérience d'osmose sur une grande échelle, et décider si cela mérite d’être étendu aux membres du club. Au suivant !!!!!!
Raymond Vatfère de la Pravda de Paris : Laurent Roussey peut-il nous parler de l’affaire Feindouno ?
Coach Lolo : Laurent Roussey ne sait pas comment, Monsieur, vous avez pu pénétrer dans cet espace où ne sied que la compétence. La connerie souvent certes, mais la compétence quand même. Aussi Laurent Roussey ne répondra pas à cette question stupide et vous prie de sortir avant qu’il ne vous y aide.
Jean Sairien de la Tribune Le Progrès : Laurent Roussey peut-il nous parler de l’affaire Feindouno ?
Coach Lolo : Encore une très bonne question ! Je ne m’étonne même pas que personne n’ai songé à la poser auparavant, vu la médiocrité de l’assistance. Laurent Roussey n’est absolument pas au courant de l’affaire Feindouno, qui n’en est d’ailleurs pas une. Pascal est en contact avec des enturbannés du Golfe persique, car il est excédé par les égarements de son épouse, et souhaite l’introduire dans une société rigide et sans alcool, où l’on pratique les châtiments corporels, ceci pour la ramener dans le droit chemin. Lui-même désire suivre le même chemin vers la rédemption, pour mieux rebondir après une vie dissolue noyée dans tout sauf dans l'eau minérale. D’autre part, Pascal est, vous le savez, un intellectuel de haut rang. Depuis ses dernières années, il a appris l’anglais, l’espagnol et même le russe. L’an dernier il avait suivi des cours intensifs d’arabe qu’il n’a pas pu rentabiliser, d’autant qu’ils n’étaient pas pris en charge par la formation professionnelle continue. Aussi, vu les dépenses engagées, vu le prix de l’essence et l’été pourri qui annonce un hiver rude et neigeux, il a souhaité s’exiler vers des cieux toujours bleus ou jamais il ne pleut, vers des stades vides où l’on ne sait rien des banderoles, essentiellement dans le but de mettre en valeur toutes ses heures d’études qui sinon seraient de pures pertes. Laurent Roussey le comprend. Mais il s’est opposé totalement à ce départ, car il craint de se séparer d’un joueur doué certes, mais talentueusement intermittent, sobre comme un chameau en Gironde, caractériel, capricieux, et mentalement corrompu par tous ces dollars qui égaient sa vie, et par les films de Picsou qu’il regarde en boucle. Malheureusement, on ne peut plus rien faire contre une atrophie du cerveau. Le confort et l’aisance matérielle conjugués à une vie professionnelle où on se la coule douce engendrent des situations de mal-être, telle que celle qu’il connaît aujourd’hui. Et tout cet argent perturberait bien des esprits sains, alors on peut imaginer l'état de la turbulence cataclysmique qui l'étreint. Je ne sais pas s’il partira ou non. Mais le cas échéant, Laurent Roussey est en contact très avancé avec le club Nord Coréen du Spartak de Pyongyang afin de le prêter sans option d’achat. Laurent Roussey est un être humain tout de même, et souhaite que Pascal puisse faire une retraite tranquille dans le silence, le froid et les privations, tel un ascète. C’est tout de même bien moins pénible que de suivre à pied le chemin de Compostelle, et puis au moins, en Corée du Nord, la liberté d’expression, même s’il elle peut-être outrancière, n’est pas respectée, et les banderoles ne fleurissent pas, ni même les stades d'ailleurs. Mais je vous le répète, il n’y a pas, à ma connaissance, d’affaire Feindouno. Je vous conseille de vous adresser aux deux Présidents Exaequo qui devraient en savoir plus que Laurent Roussey. Au suivant !!!!!!
Jean Foutriquet de France Football : Laurent Roussey peut-il nous donner son opinion justement sur les deux Présidents ?
Coach Lolo : Quand Laurent Roussey parlait de compétence, il ne pensait très certainement pas à vous, Monsieur. Vous êtes prié comme votre confrère en déliquescence de quitter la salle.
Jean Sairien de la Tribune Le Progrès : Merci Coach Lolo de me donner la parole une nouvelle fois. Coach Lolo peut-il nous donner ses impressions à propos des deux Présidents de l’ASSE ?
Coach Lolo : Décidemment, encore une excellente question, à laquelle je condescends à répondre, bien que vous ayiez eu l’outrecuidance de vous adresser à moi par le sobriquet réservé exclusivement à ma femme, mes enfants, mes maîtresses, mes chiens et mes chats, Paganelli et mon notaire, et bien que vous ne posiez pas les questions dans l’ordre que je vous ai indiqué sur l’enveloppe qui contenait quand même, je vous le rappelle, une somme rondelette en billets de cent euros tout neufs. Vous voyez la mallette, ici, tout à côté de moi, qui vous était réservé ? Eh bieeeeeen, je dirais : continuez comme cela, et vous pourrez toujours vous gratter ! Pour en revenir à votre excellente question, il est apparu à Laurent Roussey qu’il fallait tenter cette fameuse expérience du lit avec des éléments dociles et benêts, en plus petite quantité qu’une équipe au complet. C’est ainsi que Laurent Roussey a convaincu, dès son arrivée au club, les deux prétendants au trône de partager la couche présidentielle. Ce fut un échec, Laurent Roussey le reconnaît. Nous avions deux catastrophes, nous avons à présent deux calamités. L’un récapépète en permanence les mêmes propos, même pas comme l’horloge parlante, qui, elle, a au moins l’avantage d’avoir un discours progressif. Le plus alarmant, c’est qu’il a la cervelle qui dit oui, la tête qui dit non, et la bouche qui dit : je te mens. L’autre a sombré totalement dans l’alcool. Laurent Roussey dit totalement, car il avait déjà essuyé plusieurs naufrages dans divers grands crus de Bourgogne ou de Gironde, ce qui pouvait être acceptable. Mais à présent, la situation est désespérée. Qui eut cru qu’il sombre un jour dans les torrents des Côtes du Forez ! Nous en sommes là . Un échec cuisant. Tout le monde sait que les chiens de races sont très beaux, mais cons comme des balais. Ce qui laisse Laurent Roussey penser qu’il va lui falloir organiser un putsch, envoyer l’un en cure de désintoxication et de chasteté, et de greffer sur l’autre un détecteur de mensonges, puis prendre leur place, afin de tout diriger. Car la seule et véritable osmose réside dans la concentration des pouvoirs dans les mains d’un seul et même Président, de plus intelligent, avisé, et autoritaire. Après avoir savonné la planche pourrie sur laquelle marchait Ivan Hasek sans pneus cloutés, puis avoir intrigué pour embaucher une pipe qui ne fume que par son absence et ne risque pas de lui piquer sa place, Laurent Roussey est là , disponible, prêt. Laurent Roussey est tellement lumineux que même son ombre peine à le suivre, et il m’apparaît être l’homme idéal. Au suivant !!!!!!
Harry Cossec du Télégramme de Brest : Laurent Roussey a-t-il au moins un avis sur cette semaine qui a vu les Verts renouer avec la victoire ?
Coach Lolo : Votre question aurait pu être intelligente, mais elle reflète une certaine bêtise, car vous devriez savoir que Laurent Roussey, qui descend directement d’un singe savant et du grand entraîneur de l’Austria de Vienne, Sigmund Freud, Laurent Roussey, donc, a réponse à tout. Et comme Laurent Roussey est un humaniste, il va essayer de se mettre à votre niveau en vous répondant en termes simples.
Eh bieeeeeen, je dirais que ce fut une semaine faste. Je dirais que ça a chauffé pour mes plumes, et que j’ai évité la volée de plomb qui m’était destiné grâce à des hasards miraculeux. Il est vrai qu’il est difficile de ne pas penser aux miracles lorsque l’on joue en Terre Sainte. Je savais que rien ne pouvait nous arriver là -bas. Mais, quand même par sécurité, j’avais demandé au cuistot d’emmener avec nous les fameuses quenelles survitaminées ingurgitées régulièrement par nos voisins lyonnais, dont la recette n’a de l’effet dans les coupes que jusqu’au quarts de finale. Mais nous n’en étions pas encore là . Quelle ne fut pas ma stupéfaction de voir mes joueurs gagner ce match en marchant. J’interrogeais alors le cuistot, pour savoir s’il avait bien respecté les consignes que Laurent Roussey lui avait données, et j’appris que les quenelles avaient été confisquées à la douane et remplacées par des quenelles kasher. Ce qui explique l’impression de ralenti. Ce qui prouve également qu’il y a bien eu un miracle. Laurent Roussey a d’ailleurs écrit à sa Sainteté le Pape Benoît Turbo 16 pour lui demander de bien vouloir inscrire ce fait lors de la prochaine délibération de la Commission des miracles de Lourdes.
Enfin, je dirais que je préfère entraîner l’équipe de Saint Etienne plutôt que celles de Lyon ou de Paris qui amènent irrémédiablement vers la neurasthénie. Laurent Roussey prend pour exemple Claude Puel à qui il a appris son métier. Ce garçon, qui était déjà triste comme une chanson de Leonard Cohen, a sombré dans une dépression grave, allant jusqu’à accepter le poste d’entraîneur de ce club lyonnais, car il a pensé, lorsqu’il a vu les joueurs lyonnais passer leur temps à se vider des seaux d’eau sur la tête ou fêter leurs buts avec des serpentins et des langues de belle-mère, que la seule issue pour lui pour éviter de glisser vers un suicide programmé était d’entraîner ce club de plaisantins aux goûts très distingués. Enfin, dimanche soir, Laurent Roussey a eu de la peine pour ce pauvre Paul Le Guen qui a pu se sauver in extremis de la morosité lyonnaise et du saucisson à l’ail, en partant prendre quelque bon temps dans cette ville chatoyante de Glasgow, pour finir à Paris, où il ne quitte plus depuis lors son costume des Pompes Funèbres Générales. De plus, comme il prend son travail à cœur, il affiche la gueule et les simagrées de l’emploi. Laurent Roussey a presque failli le laisser gagner dimanche soir à Geoffroy Guichard. Laurent Roussey est un être humain d’une grande générosité, mais il ne faut quand même pas déconner non plus.
Messieurs les journalistes, Laurent Roussey vous remercie de votre présence, vous demande d'apprécier la générosité dont il a fait preuve de vous consacrer de son temps précieux et vous convie à une prochaine fois où il saura répondre à toutes les questions qu'il vous aura incité à lui poser par sa persuasion et la richesse de ses ébats à venir. A la sortie de la salle, vous trouverez une petite urne destinée à ses oeuvres. Merci d'y apporter votre offrande. Et Laurent Roussey ne veut pas entendre le moindre bruit métallique, mais uniquement le silence des billets de banque et des chèques libellés à son nom.
Conférence de presse de Laurent Roussey. EXCLUSIF !!!
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