Les Verts tenteront de décrocher demain le titre de champion de France U17, premier trophée national remporté par Julien Sablé sous le maillot vert. "On était jeunes, on buvait des jus de pomme et on était content." se souvient Juju. Entretien.


16 ans après le titre de champion de France U17 que tu as remporté avec les Zoumana Camara, Stéphane Hernandez et autres Frédéric Mendy, les Verts tenteront de vous succéder ce samedi en finale contre Guingamp. Quels souvenirs gardes-tu de ton premier titre national ?

De très grands souvenirs, forcément ! Au centre de formation, on retient toujours les titres, les aventures humaines. Pour avoir des titres ou faire des belles saisons, il faut avoir une bonne bande de copains. Ce premier titre, je m’en souviens d’autant plus que c’était contre Lyon en finale. Ils avaient une grosse équipe en face, dont un certain David Hellebuyck que j’ai retrouvé par la suite à Sainté puis à Nice. Le match avait eu lieu à Oullins, on avait quelques supporters. On jouait chez eux. Ils avaient de plus grosses individualités. Je garde un souvenir très stressant du match car on avait tout gagné aux tirs au but sur ces phases finales. On avait un gardien extraordinaire qui s’appelait Julien Mondillon.

Peux-tu de tête nous citer le onze de départ lors de la finale de 1997 contre les vilains ?

Il y avait Julien Mondillon dans les buts, Cédric Horjak à droite, Sylvain Meslien à gauche. La charnière était composée de Zoumana Camara et Stéphane Hernandez. Au milieu, j’étais avec Sébastien Riou et il devait aussi y avoir Johan Domi. Devant on avait Blaise Mamoun, Kortchaguine et Frédéric Mendy !

Bravo Juju, tu as quasiment fait un sans faute ! C’est David Grondin qui avait été titularisé côté droit, Cédric Horjak était entré en fin de match à la place de Frédéric Mendy. Pour le reste tu as tout bon !Gardes-tu des images précises de la finale ?

Je me souviens de l’avant-match, j’étais stressé car c’était le premier gros évènement avec l’ASSE. L’année d’avant j’avais gagné avec l’équipe de France le tournoi de Montaigu. Mais là, avec Saint-Etienne, il y avait une grosse attente car c’était la première fois depuis très longtemps qu’une équipe de jeunes se hissait à ce niveau-là. L’année d’avant on avait perdu en demi-finale contre Toulouse et ça nous avait beaucoup marqué. Au-delà du stress avant la finale, j’ai le souvenir d’un match très tendu. Je me souviens que j’étais au marquage de Steed Malbranque en individuel. Bien sûr je me remémore la délivrance à la fin du match. La joie, les pleurs, les moments de partage avec les copains et la famille, mes parents qui avaient sacrifié beaucoup de choses. Je me rappelle que c’était notre première fête de victoire. Tout le centre de formation avait été invité dans une boite à Saint-Etienne. Il y avait aussi tous les administratifs. On était jeunes, on buvait des jus de pomme et on était content.

Peux-tu nous dire quelques mots sur ton entraîneur de l’époque ?

C’était Gérard Fernandez. Je n’ai eu que lui, c’est mon mentor. C’est lui qui m’a mené pendant trois ans. Il avait misé sur une génération dont je faisais partie. C’est lui qui est venu me chercher à Marseille. Il a démarré avec les moins de 15 ans et il a dit qu’il voulait suivre cette génération avec Sylvain Meslien, Mickaël Pontal, etc. Il nous a suivis pendant trois ans et il nous a même suivis en CFA. J’ai eu la chance cette année là de jouer mon troisième titre en trois ans. Après avoir gagné le championnat des 17 ans et 1997 et la Gambardella en 1998, j’ai participé au titre de champion de D2 en 1999.

As-tu des conseils à donner aux jeunes Verts avant leur finale contre Guingamp ?

C’est difficile de donner des conseils. Il y a de bons éducateurs à l’ASSE, je suis convaincu qu’ils vont faire leur boulot. Dans tous les cas, les jeunes vont faire le match un peu avant. C’est normal, c’est certainement l’un de leurs premiers gros évènements de leur carrière. Il faut ne rien avoir à regretter : se livrer, ne pas surjouer, jouer dans ce qu’on sait faire. Evoluer en équipe, sans vouloir tirer la couverture à soi. Respecter le collectif et tout donner. Je peux difficilement en dire plus, je ne connais ni l’une ni l’autre des équipes. Je pense que ce sera l’équipe qui gérera le mieux son stress et qui jouera sur sa vraie valeur collective qui emportera le match. Nous on avait de moins bonnes individualités à notre époque. Lyon avait une grosse armada. On a su gagner en équipe, sur des valeurs de combat, des valeurs stéphanoises déjà à cette époque. On a mis beaucoup d’engagement, on a su faire le dos rond dans les moments difficiles.

Après les deux récentes finales des Verts en Gambardella, cette finale en championnat U17 met en lumière la formation à l’ASSE.

C’est toujours un thermomètre important d’un club, surtout quand vous clamez haut et fort que la formation est un cheval de bataille. Il n’y a que les résultats qui valident ce travail là. Il faut tirer un grand coup de chapeau à tous ceux qui contribuent à ce succès. Le club est en train de monter. Les pros ont fait une super saison. Avec plusieurs joueurs formés au club, ils ont remporté un titre mérité. On voit que les jeunes ont de bons résultats. J’espère qu’ils seront sacrés champions de France U17. Ça tient à coeur aux présidents, surtout à Roland, qu’un jour le vivier de la région Rhône Alpes soit pratiquement qu’en vert. Il y a un gros vivier de joueurs dans la région. Chez les jeunes comme chez les pros, l’ASSE est en bonne santé et sur une voie que je trouve très positive.

Tu viens de faire allusion à la Coupe de la Ligue remportée par Sainté. Comment as-tu vécu cette finale ?

J’étais avec Bastia en mise au vert car on jouait le lendemain à 14h00. J’ai regardé le match à l’hôtel avec une grande partie de mes coéquipiers. Il y avait Sylvain Marchal à côté de moi, on a vibré. On était très très très heureux ! C’était une belle finale, revoir les Verts heureux comme ça… Et la liesse qu’il y a eu le lendemain, wow ! Il faut laisser vivre ces moments d’euphorie. Que c’était beau de voir ça ! Voir tous ces sourires… Que c’est bon ! Et quelle fierté de gagner enfin un titre ! L’ASSE est un club à part et le sera toujours. J’étais à fond derrière eux, et très heureux de voir Loïc soulever la coupe. Il le mérite. J’aurais aimé que les Verts finissent en Ligue des champions. Ils ne sont pas passés loin. Ça reste une très grande saison. Je suis heureux pour les joueurs mais aussi pour l’encadrement. Il faut penser aux administratifs, aux personnes qui travaillent au club tout en étant supporters. Derrière l’équipe fanion il y a beaucoup de petites souris qui travaillent. Sans oublier les présidents. Roland méritait aussi ce titre, je suis ravi pour lui.