2013 vient de s’achever, et il n’y a pas à tortiller du séant, en terme d’émotions positives on n’était pas monté aussi haut depuis plus de trente ans.
Et cela paraît dingue en regard des habitudes de la maison et des vents contraires soufflant autour du Chaudron ces derniers temps, mais 2014 pourrait bien s’inscrire dans la droite et belle lignée de sa devancière…


Coups et blessures

Puisqu’il faut soigner l’organisation, puisqu’il faut gagner des élections, faites pleuvoir les sanctions, collez les en prison, affrêtez des avions, et surtout, surtout, convoquez la télévision !
Si rien ne peut justifier les sièges arrachés, si rien ne peut non plus justifier les barrières franchies pour aller en découdre, rien ne peut non plus justifier que la justice agisse sous le coup de l’émotion et aux ordres des penseurs de salon. Rien ne peut justifier qu’une presse supposée spécialisée mette de la sensation en tête de rayon, confonde bourre pif et fumigène festif et ne sache pas discerner la provocation organisée par un club et la réaction d’un supporter courroucé. Presse spécialisée ? En amalgames en tous genres manifestement. Pris dans la tempête médiatique, à la barre Romeyer n’est pas Desjoyeaux, et il a tant bien que mal - mais plutôt mal que bien - tenté de faire front, cherchant à donner des gages aux uns (la Ligue, qu’on adule) sans lâcher les autres (les groupes de supporters), pour in fine probablement guère adoucir les sanctions injustes des uns, et créer une fracture avec les autres. La critique est aisée, mais l’art est difficile, et il faut admettre que la marge de manœuvre de notre Roro est aussi étroite que l’esprit d’un membre de la commission de discipline. De match remis en tribunes endormies, la fin d’année, comme un avant-goût des excès du réveillon, avait de quoi nous donner mal de crâne et nausées. Historiquement abonné au régime glaçant de la douche écossaise, notre cher club, bien avant le douloureux épisode niçois, avait dès l’automne su rassembler entre couac en coulisses (le départ inexpliquable et inexcusable de Guilavogui), et couac sur le gazon(Esjberg), le cocktail explosif qui a fait sa réputation, idéal pour rentrer en crise.

C’est pas de la littérature

Et pourtant… Nous sommes cinquièmes du championnat, troisièmes sur l’année civile, 4pts devant Marseille, 8pts devant Nice, 9pts devant Bordeaux, 12pts devant les Vilains.
Pas de doute, si Paris nous a pris notre coupe, on leur a chourré leur devise. Ces fluctuat nec mergitur… Ces Ruffier, Lemoine, Sall, Brandao, Perrin, Clément, Clerc ou Cohade cumulent à la fois un joli vécu commun sous le maillot vert et une expérience très significative en Ligue 1. Que ce soit contre Bordeaux, quatre jours après la sale blague danoise, contre Reims une semaine après l’écoeurante salade niçoise ou contre Nantes trois jours après la crucifixion par Cavani, le groupe a su relever la tête. Les penseurs du football (si si il y en a) ayant coutume de dire qu’une grande équipe ne perd jamais deux fois de suite, il est tentant d’en tirer d’aussi folles que hâtives conclusions. N’empêche, si la crainte de leur / nous porter la poisse n’était pas si présente, il y aurait de quoi oser penser et écrire qu’ « avec ce groupe il ne peut rien nous arriver (de grave) ». Et encore prends-je soin, pour cause de blessure mal (en fait pas du tout) cicatrisée de ne pas évoquer l’après der… Merde j’ai failli l’écrire…Cet art consommé du rebond, comme cet éternel et consternant complexe face au voisin d'outre A47 sont, au dela de l’effectif, à la fois l’immense mérite de Galette, et son insupportable limite.

De la place sur le mur

Pour être sans tâche, le bilan de Galette peut et doit encore s’enrichir. Le musée est beau et Galette y est déjà vestimentairement et « trophée-roïquement » rentré. Il a contribué à ce que les gens y viennent au jourd’hui pour les trophées d’hier. Il peut contribuer à ce qu’ils reviennent après demain pour contempler par exemple, accrochés au mur les trophées de demain. Suivez mon regard, qui zieute au loin le soleil de la Croisette….
S’il n’y a guère le choix dans la coupe, il y a la place. Parce que dès la fin de ce week end quatre équipes de L1 au minimum seront sorties, parce que donc le tirage qui nous a été jéméry clément au premier tour pourrait bien l’être aussi en 1/16ème de finale, parce que ce groupe sait la recette pour aller loin, parce que les rares gros qui pourraient nous inquiéter seront au printemps mobilisés par une autre coupe continentale ou nationale, parce que la Coupe de France est la plus belle, et que cette fois ci on n’aura pas une finale à gagner trois jours après le quart de finale.
Et puis, l’appétit venant en mangeant, on ne crachera sur rien. Surtout pas sur une équipe qui irait titiller le podium, surtout pas sur une équipe, qui en mai comme à Noël laisserait dans le rétro ses ennemis éternels. Surtout pas sur une équipe qui, fin mars, viendrait faire vaciller définitivement de feu-son trône l’outrecuidante et insolente grenouille de banlieue qui a cru jadis pouvoir se faire plus grosse que la place Villeboeuf.


Pour toutes ces raisons, mais surtout et d’abord parce que Sainté rime avec adrénaline, espoir et liesse, délestons nous de cette terrible morosité étalée contre Nantes, et attaquons 2014 comme il se doit : avec faim, espoir, confiance, et surtout passion, notre plus bel et éternel étendard !