ASSE 0-0 TFC
« Une purge », dixit Pascal Dupraz. Conformément à son plan de jeu.


Il n’est jamais agréable de voir, puis revoir et ensuite écrire un article, sur ce genre de matches, pour le moins figé. Toulouse est venu pour attendre, contrer, ramener un zéro-zéro ou un hold-up. Les Verts ont manqué de ce qu’il fallait pour forcer le verrou, et voilà : la purge. On arrête l’analyse ? Non. D’abord, l’inédite défense stéphanoise a pesé lourd dans les difficultés des Verts. Ensuite, le plan de jeu toulousain mérite d’être décrit a minima. A défaut d’être spectaculaire, il aura été efficace et nous risquons de voir un certain nombre d’adversaires s’appuyer sur les mêmes bases à l’avenir.


Les inconvénients d’une défense expérimentale


De droite à gauche : Malcuit – KTC – Pogba – RPG. Sur quatre, un seul qui était titulaire indiscutable l’année passée. 214 matches de L1 en cumulé, dont 151 pour le seul KTC (Perrin et Sall, à eux deux, en comptent plus du double). Même pas 24 ans de moyenne d’âge. Un très jeune joueur (18 ans) sur son mauvais pied. Saut dans l’inconnu ? Oh oui. Mais pas si terrible, après coup. Il y a bien eu un ou deux courants d’air, comme ci-dessous :

 

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A 2 contre 5 (KMP, tout à gauche, vient de perdre son duel), Edouard trouvera le moyen de mettre Ruffier en difficulté.

Toulouse n’a ainsi pas inquiété les Verts sur des attaques construites, uniquement sur des exploits individuels. Ruffier a alors parfaitement rempli sa tâche de dernier rempart.

C’est surtout dans l’apport offensif que la défense a péché : le taux de relances longues réussies par les défenseurs doit être cataclysmique – alors que cette arme aurait pu se montrer décisive face à un bloc aussi resserré que celui de Toulouse. C’est dommage : on a pu voir à certaines ouvertures de Selnaes, notamment, qu’il y avait de la place dans le dos.

Ensuite, les latéraux ne se sont que peu exprimés. RPG a eu du mal à rentrer dans son match, gêné d’être à gauche. Il est néanmoins monté en puissance en cours de match et a assuré l’essentiel. Quant à Malcuit, les quelques fois où il a réussi à se projeter (et donc à créer les efficaces triangles latéral/milieu box-to-box/ailier), les Violets ont été bousculés.

Ainsi, dans l’axe ou sur les ailes, la défense verte n’a que trop rarement apporté un surnombre ou une impulsion qui aurait été plus qu’appréciable.


Museler Selnaes

Dupraz a adopté un plan plus subtil qu’il n’y parait. Frédéric Hantz avait été surpris par le 343 adopté contre Montpellier, ce qui avait cassé le match des Héraultais. Le coach toulousain a trouvé une parade : on commence en 4141 mais quoi qu’il arrive, Toivonen devra marquer Selnaes à la culotte, et l’empêcher de dicter librement le tempo du match. En images :

- peu après le coup d’envoi :


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Dans ce cas – celui du 4141 – le TFC était idéalement placé pour contrer un entrejeu à 2 (c’est-à-dire si les stéphanois avaient joué en 343, 4231 ou 442).

- quelques minutes plus tard, et jusqu’à la fin du match :

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Dans ce cas – un 442 net en phase défensive – Toivonen reste à touche-touche avec Selnaes.

Dans les faits, le duel Selnaes/adversaire particulier a été la clé-tactique du match, et les remplacements opérés par les coaches en sont un bon indice. Côté violet, Toivonen est sorti en premier, assez tôt – épuisé par son individuelle sur le norvégien. Trejo lui succède dans cette fonction : lui non plus ne finira pas le match. C’est enfin Jessy Pi qui clôturera la danse, après s’être « échauffé » 20’ à un autre poste.

Quant à Selnaes, très convaincant une bonne partie du match, il a fini sur les rotules (il a laissé des forces en route pour s’extraire du marquage individuel) et a pris en fin de rencontre des risques qui auraient pu coûter cher. L’entrée de Lemoine pour Monnet-Paquet (70’), qui pouvait sembler contre-intuitive, avait très probablement pour but principal de soulager le norvégien.

Vous remarquerez que la plupart de nos adversaires faisaient pareil avec Jérémy Clément quand il évoluait en pointe basse. Cependant, dans cette configuration, Selnaes a semblé plus capable d’apporter son talent à l’équipe que l’ancien parisien.


Trois balles de match

Et pourtant, malgré cela (et la contre-performance de Tannane, peu inspiré) la victoire était à portée de main. Les possibilités de centre en retrait ont été mal exploitées – l’un d’eux, mal renvoyé, a offert à Selnaes une possibilité de frappe vicieuse pas loin de faire la différence d’entrée de jeu (3’). Dans le dernier quart d’heure, la fatigue physique aidant, les Toulousains ont laissé des espaces. Lemoine, puis Pajot, puis Veretout ont eu chacun leur balle de match, en vain.

 

Dommage : on aurait toujours parlé de purge, mais avec deux points de plus au compteur.