C'est bien la peine de s'être remis à l'endroit pour être toujours 20ème. Certes, à 3 points du 15ème mais avec de nouveau de la pression au moment d'affronter deux équipes bretonnes, car le risque de voir la bonne zone de nouveau s'éloigner. C'est dire si le déplacement à Brest est important. Pas de bol (breton), c'est peut-être le pire moment possible pour affronter les Finistériens, qui marchent actuellement sur l'eau, pour une fois que ce n'est pas en-dessous.


1- Le parcours

Pendant 11 matchs, sur la lancée d'une lente agonie entre février et mai de la saison précédente (11 points et 2 victoires, soit une 18ème place, sur les 14 dernières rencontres), le parcours brestois ressemblait fort à celui des Verts. Ne changeait finalement qu'un petit nul supplémentaire. Mais après plus du quart de la saison, les Bretons étaient donc les seuls à accompagner les Foréziens dans le malheur de n'avoir pas encore gagné.

Avec, en revanche, un parcours un peu moins difficile que celui de Sainté. Si Lyon, Rennes et le PSG s'étaient présentés en entrée de la saison, les Finistériens avaient été incapables de l'emporter par la suite contre Strasbourg, Clermont, Nantes, Metz ou Reims, notamment. En revanche, petit point en leur faveur, une défense alors moins perméable que celle des Verts (et même une attaque très légèrement au-dessus).

Mais surtout, depuis 4 matchs, Brest est sur un nuage. Il a suffit d'une victoire surprise contre Monaco pour tout changer et enchaîner 4 succès. Et ainsi revenir au 12ème rang, preuve que le championnat reste tout de même serré et que l'espoir reste permis pour tout le monde. C'est même depuis 6 matchs qu'ils ne perdent plus. De quoi être la 3ème équipe de L1 sur cette nouvelle période. Avec la 4ème attaque et la 3ème défense. Principale contre-performance, finalement, un nul à domicile contre Reims, qui ouvre cette série. Notons tout de même que malgré cette belle défense, il n'y a que 2 clean-sheets au compteur pour les hommes de Michel Der Zakarian.

2- L’effectif

Si l'effectif brestois n'est de toute façon pas étoffé à l'extrême, Michel Der Zakarian semble avoir trouvé la bonne formule en changeant peu son onze. Avec 6 joueurs alignés systématiquement lors des 6 dernières rencontres, et seulement 16 joueurs tournant dans le 11 sur cette période.

Dans l'été breton, le grand perdant a été Larsonneur. Espoir du football français à ce poste il n'y a pas encore si longtemps, il patiente désormais sur la banc quand Bizot enchaîne les matchs. Devant lui, Chardonnet semble indéboulonnable. Déboulonnable, en revanche, Brassier, titulaire en début de saison, l'a été puisque c'est Hérelle qui s'impose désormais à ce poste, faisant son grand retour après de longs mois où il avait perdu le cours de sa carrière. Duverne, lui, joue peu dans l'axe, et pour cause, il a été décalé à gauche, en lieu et place de l'international finlandais arrivé de Genk, Uronen. À droite, enfin, c'est un visage connu, Pierre-Gabriel, qui enchaîne les matchs, comme quoi, c'est possible, ne laissant que des miettes au vétéran Faussurier. Notons que le défenseur central Bain, écarté des terrains sur blessure depuis février 2020 a fait son retour dans le groupe, mais très rarement sur le terrain.

C'est finalement au milieu qu'il y a le plus de rotation. Sur pourtant seulement 2 postes, 4 joueurs ont été récemment titularisés, aucun à chaque fois. Belkebla semble néanmoins incontournable. En revanche, Magnetti, souvent présent au début de redressement des Bretons a cédé sa place à Agoume récemment. Mbock, régulièrement aligné quand ça ne tournait pas, est toujours dans le jeu mais a perdu des places dans la hiérarchies. Notons que, jamais dans le groupe depuis le début de saison, l'expérimenté Lasne fait toujours partie de l'effectif brestois.

Par contre, devant, c'est d'une stabilité implacable. Le même quatuor est systématiquement aligné. Honorat, Faivre et Le Douaron se retrouvant en appui de l'avant-centre, Mounié. Le dernier des trois occupant le plus souvent l'axe, malgré un Faivre très polyvalent. Cardona, si précieux l'année dernière et titulaire en début de saison, se retrouve ainsi propulsé sur le banc. De même que l'ancien ailier rennais Del Castillo dont le temps de jeu ne cesse de décroître depuis son retour en L1. Jeune recrue de l'été, Badji peine à trouver sa place, ne jouant pas beaucoup plus que le jeune Saïd, issu lui du centre de formation du SB29 et restant même scotché sur le banc lors des 5 dernières rencontres.

La compo probable : Pas de titulaire absent à noter du côté brestois. Lasne et Bain sont en phase réathlétisation, tout comme Mbock, seul absent régulièrement dans la rotation. Le reste devrait s'appuyer sur ce qui marche ces dernières semaines, avec le doute que laisse tout de même planer un match au milieu d'une semaine à 3 matchs :

Bizot – Pierre-Gabriel, Chardonnet, Hérelle, Uronen – Belkebla, Magnetti – Honorat, Le Douaron, Faivre – Mounié

3– Souviens-toi la dernière fois

La bête noire, le cauchemar. Depuis le retour en L1 des Brestois, le bilan est de 3 défaites et 1 nul. La dernière défaite en date s'inscrit, qui plus est, dans une période plutôt faste de notre saison dernière, avec 5 victoires, 1 nul, 2 défaites contre deux prétendants au titre, Monaco et Paris, la dernière dans le temps additionnel. Et, donc, ce revers contre les Bretons, à domicile, en ayant pourtant mené 55 minutes grâce à Khazri. Avant qu'un doublé de Charbonnier ne réduise à néants les espoirs de briser la dynamique négative contre cet adversaire.

Une dynamique négative bien entretenue à l'aller, dans une période où, à l'inverse, rien n'allait. Et particulièrement lors de cette rencontre. Après une première mi-temps où la domination n'était pas vraiment bretonne, avec 4 frappes contre 6, une possession à 58%, 86% de passes réussies (contre 78% aux Brestois), plus de deux fois plus de passes dans les 30 derniers mètres, et autant de ballons touchés dans la surface (7-7), la partie était déjà pliée ou presque, 4-1 pour des locaux d'une efficacité chirurgicale. Les Verts avaient beau accentuer leur domination en seconde période (12-4 aux tirs, 60% de possession, 88%-73% de passes réussies, 2,75 fois plus de passes vers le dernier tiers adverse ou 22-10 ballons touchés dans la surface adverse), le score ne bougeait pas, donnant l'impression d'une leçon de football alors qu'il s'agissait avant tout d'une leçon de réalisme.

Plus généralement, les succès sont rares dans le Finistère. 3, précisément, dans toute l'histoire des deux clubs. Le premier dès la première rencontre, en 1979, grâce à Rocheteau et Rep. Le deuxième en 1991, grâce à Corroyer. Le dernier, plus récemment, en 2013, grâce à Brandao.

Bref, absolument aucun voyant aux Verts, en espérant tout de même voir la lumière (d'un phare ?) à la fin de cette rencontre et ne pas retomber dans le brouillard.