Si les Verts se sont logiquement inclinés devant un adversaire clairement supérieur, ils n'ont pas à rougir par rapport aux intentions affichées...
On ne change quasiment pas une équipe qui gagne avec la manière une semaine plus tôt contre Reims, seulement Davitashvili, qui n'était plus malade, faisant son apparition dans le 11 de départ, à la place de Boakye. Et surtout, les protégés d'Eirik Horneland ont proposé le même style de jeu, basé sur un pressing haut et des prises de risque, même si l'adversaire parisien était d'un niveau supérieur. Et parfois ça a marché bien, parfois pas...
Le pressing stéphanois
C'était risqué de se découvrir derrière, mais les Stéphanois n'ont pas hésité à chercher haut leurs adversaires, avec leur nouveau placement lors d'un pressing :
Les deux ailiers cherchent les défenseurs centraux et le gardien, pendant que Stassin recule, au marquage de la sentinelle adverse. Avec ses trois coéquipiers du milieu, ils sont 4 Verts pour gérer à la fois les milieux adverses et le jeu vers les côtés. Dans cet exemple le ballon va d'abord vers la droite de l'attaque...
... puis un milieu parisien est trouvé. Stassin coulisse vers lui et Bouchouari s'excentre vers le latéral. Davitashvili bloque une passe en retrait, mais le Parisien trouve une solution...
... en changeant de côté. Le ballon arrive au latéral gauche du PSG, c'est donc au tour de Louis Mouton de s'excentrer et de bloquer le couloir. Ses coéquipiers suivent...
... notamment Ekwah, sa présence obligeant le milieu parisien à jouer en arrière. Sur cette image on voit la défense stéphanoise, alignée, à 4 contre les 3 offensifs adverses. Les Verts ne sont pas en déséquilibre offensif et ont réussi à enfermer leurs adversaires sur un côté :
Stassin avait suivi et bloque une éventuelle passe vers l'axe, tout comme Cafaro qui dévie la passe en arrière vers le défenseur central. Les Verts n'ont pas exactement récupéré le ballon, car un défenseur est plus rapide que Stassin et le dégage juste avant...
... jusque dans les pieds de Mouton. Qui lance en profondeur Stassin - le pressing stéphanois a été réussi, ils ont récupéré le ballon haut et peuvent donc en profiter :
Malheureusement, la passe de Stassin à destination de Davitashvili, seul au point de penalty, n'est pas assez appuyée et un adversaire tacle le ballon.
Mais le pressing des Verts n'a pas toujours été aussi productif, car des petites erreurs ou la technique des joueurs parisiens ont permis à ces derniers de s'en sortir plus facilement. Par exemple, à la 25e minute...
... on a la même mise en place, avec le ballon qui est envoyé via un défenseur central jusqu'au latéral droit parisien. Dans cet exemple c'est Louis Mouton le milieu relayeur gauche stéphanois, c'est donc à lui de bloquer le couloir :
Et il le fait parfaitement, il se place pile sur la ligne de passe entre le latéral et un milieu. Tous les autres adversaires sont pris, le latéral se retrouve enfermé dans le couloir. Il n'y avait donc absolument pas besoin pour Pétrot de se jeter vers ce milieu...
... quitter ainsi son adversaire direct. L'ailier droit du PSG est trouvé au long de la ligne de touche, les Parisiens se retrouve à 3 contre 3. Et après une combinaison avec l'avant-centre...
... une transversale permet à l'ailier opposé d'être lancé en profondeur, seul. Cette action n'a rien donné, mais souvent un des ailiers adverses, surtout à la droite de l'attaque, était trouvé seul avec un changement de côté après une sortie du pressing.
Les sorties du pressing parisien
Les Verts n'ayant pas le monopole du pressing haut, une des autres clés du match a été leur capacité à sortir proprement le ballon du pressing adverse :
En seconde période, Larsonneur remet le ballon en jeu en le donnant à Nadé, qui prolonge jusqu'à Pétrot. Le latéral gauche stéphanois voit un adversaire arriver rapidement sur lui...
... mais il a des solutions dans l'axe. Des solutions risquées, car Ekwah et Mouton sont pris tous les deux. Pétrot s'appuie quand-même sur Mouton et lui propose un une-deux. C'est réussi, les Verts ne perdent pas le ballon. Et même si on peut penser qu'ils sont enfermés sur un côté...
... c'est sans compter sur les appels des offensifs. Davitashvili et Stassin se trouvent tous les deux le long de la ligne de touche et Boakye, entré à la pause à la place de Cafaro, vient du côté opposé pour offrir une solution dans l'axe. Il est trouvé...
... et se sert de l'appel vers l'axe de Davitashvili pour lancer Stassin en profondeur dans le couloir. En quelques passes les Verts sont sortis du pressing adverse et se retrouve à 3 contre 3 :
Malheureusement Stassin joue mal cette action, il n'arrive pas à combiner avec Davitashvili et finit par jouer en arrière avec Ekwah. Qui tente de lancer Boakye dans la surface, mais la défense d'interpose.
Ce type de sortie du pressing adverse était assez risqué et forcément ça a parfois donné des belles munitions aux Parisiens :
Neuf minutes plus tôt, une relance similaire, Larsonneur joue avec Nadé. Qui tente à s'appuyer sur Mouton, toujours avec un adversaire sur lui, qui cherche à écarter ensuite vers Pétrot. Mais le jeu stéphanois est bien lu - le latéral droit parisien démarre son sprint vers Pétrot avant même que le ballon ne quitte les pieds de Nadé ! Il intercepte donc la passe...
Conclusions
D'un point de vue comptable c'était un match bonus, le résultat était moins important que le visage affiché : les Verts de Horneland étaient attendus et ils ont répondu présent. Ils ont montré que les intentions affichées contre Reims feront partie réellement de leur style de jeu avec le nouveau staff : intensité, volonté de garder le ballon, le sortir proprement, chercher haut l'adversaire et pas n'importe comment. Cette fois-ci ça n'a pas marché, en face c'était un niveau clairement au dessus. Mais ça, ils le savaient avant le match, et pourtant les Stéphanois n'ont pas renoncé à leurs nouveaux principes de jeu. Des principes qui devront être récompensés contre d'autres adversaires, plus à leur portée.