Le changement d'entraîneur n'a rien apporté pour les Verts, qui ont de nouveau perdu et consolident encore plus leur dernière place au classement.

 


Julien Sablé a proposé pour le déplacement à Reims un 11 de départ avec peu de changements par rapport à son prédécesseur : 
 
 
La principale surprise a été le choix de Gabriel Silva en latéral droit, Maçon étant sur le banc. Une légère différence par rapport aux derniers matchs est aussi visible dans le positionnement de Boudebouz, qui n'est plus la pointe basse d'un triangle au milieu - cette place est revenue à Camara pour ce match. Le meneur de jeu des Verts n'est donc plus descendu entre ses défenseurs centraux pour organiser les attaques stéphanoises - qui d'ailleurs ont beaucoup moins démarré par de relances courtes et propres qu'auparavant, les longs dégagements étant privilégiés. 
 
Cette capture d'écran montre bien le 4-3-3 de l'ASSE, qui a été un vrai 4-3-3, et non un 4-1-4-1 comme on pouvait s'y attendre. Normalement, pour défendre, les deux ailiers reculent au niveau des milieux relayeurs, pour former un rideau de 4, qui couvrent bien la largeur du terrain. Dans le cas des Verts, Nordin et Bouanga sont restés très axiaux, le triangle au milieu toujours bien formé lui aussi. Le résultat a été une très forte densité dans l'axe, mais des côtés complètement déserts, ce qui a été suicidaire contre une équipe évoluant en 3-5-2. Voici un exemple pour mieux illustrer ceci - un seul, car la petite performance des Stéphanois ne justifie pas plus...
 
A la 20e minute, Green effectue une remise en jeu en dégageant loin le ballon et on peut bien observer le positionnement des Verts :
 
 
Le duel aérien est gagné par un Rémois et le ballon est vite écarté sur un côté, à droite de l'attaque. Les Stéphanois reculent rapidement, Khazri et Bouanga suivant pour boucher le trou, ce qui oblige les adversaires à calmer leur attaque :
 
 
Le ballon est donc donné aux trois défenseurs centraux, qui se le passent de droite à gauche. A l'opposé, le piston gauche est complètement libre, mais le bloc stéphanois se met en place :
 
 
Triangle pointe basse au milieu, trois offensifs axiaux, le bloc coulisse du côté du ballon, avec Gabriel Silva qui sort bloquer le piston adverse dans son couloir. Sauf que les défenseurs adverses font circuler maintenant le ballon dans le sens inverse...
 
 
... et si le bloc stéphanois coulisse à nouveau, il est beaucoup trop axial pour gérer la largeur. Les 4 défenseurs - plus Camara, qui recule suivre un adversaire direct - sont axiaux, les 5 autres joueurs sont très dans l'axe aussi, les deux pistons rémois étant libres. Notamment celui du côté opposé, très bien trouvé par la longue transversale de son défenseur. 
 
Son centre est repris par un coéquipier, qui est ensuite fauché par Green. Et le Stade de Reims ouvre le score sur penalty, une conclusion logique de sa large domination en début de partie, domination construite sur l'utilisation de la largeur. Qui a été très mal gérée par les Verts, ce qui a été remarqué par leur staff. Et peu après la demi-heure de jeu, ils ont changé de système :
 
 
Boudebouz est monté d'un cran, les Verts ont défendu dans un bloc en 4-4-2, avec donc plus de largeur. Il est difficile d'évaluer la pertinence de ce ajustement tactique, car ils ont ensuite évolué en infériorité numérique suite au geste d'humeur de Bouanga. Si les premiers changements en 2MT ont été du poste pour poste (dans un 4-4-1), le dernier quart d'heure a vu les protégés de Julien Sablé passer dans une espèce de 3-4-2 avec Maçon et Camara en pistons. Sans rien changer à la physionomie du match ou au résultat final.
 

Conclusions

Si rien n'a changé d'un point de vue des résultats, il y a eu quand-même une différence importante entre ce match et les autres de cette saison. D'habitude, les Verts faisaient une bonne entame, 15-20 minutes de bon niveau, mais sans concrétiser et concédaient ensuite un but (souvent sur la première grosse occasion adverse). Ça n'a pas été le cas contre Reims, les joueurs de Julien Sablé ont été dépassés du début à la fin, ne montrant jamais un niveau de jeu qui leur permettrait d'espérer autre chose que la dernière place. Le groupe est très atteint et il faudra du temps et du sang neuf avant que les choses puissent commencer à s'améliorer...