Rodez ou Paris FC ... Metz ... Peu importe où passe votre route ! Juste, faites-le !
Au lendemain d'une défaite fantomatique à Dunkerque, il fallait être sévèrement burné comme dirait l'autre pour imaginer les Verts aux portes de la Ligue 1 au mois de mai. Il ne restait que les plus optimistes, les partisans du verre à moitié plein, pour imaginer que la bande à ODO allait entamer une remontada fantastique. Fidèles à la réputation des Verts d'il y a 40 ans qu'ils n'ont pas connus, Cardona, Chambost, Sissoko and co ont renversé la vapeur. Et ils ont embarqué le peuple vert avec eux. Un "peuple" qui n'était - comme je le disais - pas nombreux au démarrage de l'aventure. Nous partîmes 500, mais par un prompt renfort, nous vîmes 40 000 en arrivant à Geoffroy Guichard face à Rodez. Et patatras ... les genoux qui flanchent, les fesses qui claquent ... et voilà qu'à 2 mètres du pot de sangria, rideau, fermez le ban ! Deux nuls à Guingamp et contre Rodez, une défaite face au relégué QRM et la montée directe s'efface devant nous. Comme du sable dans les mains, cette L1 s'est échappée alors qu'on croyait la tenir à nouveau. Et par un mécanisme étrange, les 40 000 fiévreux de la semaine dernière redeviennent 500 ! On vantait ce "peuple vert", "Vert à vie". Il est - pour citer le potonaute Diable Vert - surtout "vert-satile" ces temps-ci. Etienne Green peut vous en parler. Lui, passé d'héros qui a sauvé le club lors d'un déplacement à Nîmes à paria lors de sa virée en Normandie. D'autres en ont fait les frais. Parlez-en à Mickaël Nadé, conspué il y a encore quelques semaines, pourtant devenu buteur en série et taulier de Dall'Oglio. Il existe des joueurs qui renversent les foules, parfois sans explication. Ce dépassement de soi, ces chevaux enfin lâchés, cette confiance qu'on va arracher avec les dents sans attendre qu'elle s'offre à vous ... c'est ce que demandent les supporters ... ceux qui sont toujours là, comme ceux qui ne viennent que lorsque l'affiche sent les grands soirs et les belles émotions. Même s'il est vrai qu'à Sainté, on connaît surtout l'émotion forte du grand 8, ce cœur qui s'emballe lorsque le manège monte bien haut ... et lâche quand il redescend tout en bas bas. Evoquez Glasgow, Bâle, Sochaux, Auxerre, certains derbys face à Lyon ... avec n'importe quel supporter, et vous verrez qu'il se souvient de ce haut-le-coeur désagréable.
Et puisque la vie de supporter vert est un sacerdoce, on pourrait se dire que l'issue de ces play-offs / barrages est connue d'avance. Que les bretons de Manau l'ont dit, "l'avenir est un long passé" ... que les plus vieux ont connu le RC Paris, Rennes ... quand les plus jeunes n'ont vu qu'Auxerre il y a 2 ans ... mais que chacun sait. La vérité est pourtant tout autre. Et alors que le club devrait être enfin vendu, on peut se prendre à rêver. Oui les choses changent ! Et non, en football la fatalité n'existe pas. Vendredi, 11 Verts rentreront sur le terrain. Vierges de toute émotion négative. Ils devront juste le faire comme l'intime Nike. L'équipementier ou la déesse de la Victoire, choisissez. Cette victoire qui nous fuit depuis 3 matchs et que les Verts devront vouloir plus fort que n'importe qui pour retrouver leur place en Ligue 1. Ces Verts-là devront oublier les pessimistes, les statistiques, les on-dit, les méformes, les blessés, les rageux, les crieurs de balcon, les faiseurs de 69 avec les doigts ... ils devront se concentrer sur eux, sur ce qu'ODO a voulu créer en 6 mois : un groupe. Un groupe qui vendredi, entrera devant un Geoffroy-Guichard plein de 500 ou 40 000 personnes ... et probablement devant 10 fois plus de supporters éloignés, qui seront devant leur TV, leur streaming, leur poste de radio ou tout simplement trop stressés pour regarder le match ... Avec le cœur, les tripes, il y aura cette France verte qui leur intimera du bout des lèvres comme on prie l'espoir : faites-le ! Juste, faites-le !