Si la rédaction de cette rubrique a pris des vacances prolongées, ce n'est pas le cas des Verts, dans le vif du sujet depuis déjà deux semaines, avec encore aucune victoire (direction démission !) et encore aucune défaite (à nous l'Europe !). Pour une première, quelle qu'elle soit, pas la meilleure chose que de recevoir le champion de France en titre pour que ça bascule du bon côté, a priori, mais pourquoi pas.


1- Le parcours

Tout dépend de ce que vous voulez entendre. Le parcours, c'est tout d'abord une saison parfaite conclue, il y a à peine trois mois, sur un titre de champion de France. Ensuite, c'est une préparation, phase toujours assez peu parlante, peu probante. Entamée par une victoire contre Waasland-Beveren, se sont ensuite succédées 3 défaites entrecoupées d'un nul (contre des adversaires toutefois plutôt prestigieux puisqu'en plus de Courtrai, il s'agissait de La Gantoise, le Benfica et Porto), marqué par le comble du ridicule, et l'aspect peut-être le plus inquiétant de la préparation nordiste, la bagarre entre Djalo et Xeka, tous deux exclus.

Enfin, le parcours des hommes désormais drivés par Jocelyn Gourvennec, coach pas toujours si catastrophique (il avait fini 10ème avec Guingamp en 2015 et 6ème avec Bordeaux en 2017) mais sans grandes références, s'est poursuivi en matchs officiels en ce début de saison. D'abord avec une victoire dans le Trophée des Champions contre le PSG avant de prendre l'eau, par deux fois, à Metz, d'abord, en sauvant le nul, contre Nice ensuite, en se couvrant de ridicule.

Au bilan, en plus de ne compter qu'un seul point, arraché au bout du temps additionnel sur un csc, Lille inquiète surtout (les observateurs, pas les supporters stéphanois), par leur défense, imprenable la saison passée, devenue passoire. Avec 7 buts encaissés en deux rencontres, c'est tout simplement la pire du championnat à l'instant t.

2- L’effectif

Si on a essayé de se montrer mesuré quant à Gourvennec, force est de constater que l'effectif n'a pas tant changé et que la différence aperçue depuis le début de saison tient peut-être au coach (à moins que ce ne soit un groupe érodé, n'est-ce pas messieurs Djalo et Xeka ?)

Derrière, là où le changement est le plus net, il y a toutefois eu un départ de taille, celui de Maignan. Et ce n'est pas peu dire que la situation dans les buts est peu compréhensible. Sa doublure, l'international grec Karnezis, était blessé en ce début de saison et donc hors du groupe au profit de Léo Jardim, prêté la saison dernière à Boavista. Jakubech, lui, semble devoir passer de n°3 à n°4 puisqu'un nouveau larron vient de débarquer, Grbic (pas l'attaquant, oui, on vous avait prévenus, il faut suivre), doublure d'Oblak la saison dernière mais 78 matchs de D1 croate avec l'Hajduk Split et le Lokomotiva Zagreb avant cela. Et c'est lui qui est attendu comme titulaire, même si personne ne sait grand chose de son niveau.

La défense en elle-même, en revanche, n'a pas changé. L'axe est toujours occupé par Botman, pas encore parti, et de l'excellent mais vieillissant (et c'est un euphémisme, 38 ans dans quelques mois) Fonte. Celik et Reinildo sont toujours là pour les encadrer et l'expérimenté (mais rarement aligné, 22 matchs dont 13 titularisations depuis l'été 2018) Pied et le flop Bradaric leur servent de doublures. Une doublure qui est également la même dans l'axe : Tiago Djalo. A noter les retours de prêt d'Agouzoul et Dabila, présent à Tokyo avec la Côte d'Ivoire, dans ce secteur, sans pour autant qu'ils ne réintègrent le groupe lors de ses premières sorties.

Le milieu aussi est proche de celui de la saison dernière. Certes, le départ de Soumaré n'est pas négligeable, mais si Renato Sanches n'est pas trop souvent gêné par les blessures, il sera remplacé plutôt favorablement sans avoir à modifier l'effectif. Quant à André, il est toujours là de même que la doublure Xeka. Généralement plus offensif, Yazici peut aussi intervenir dans ce secteur. Et les Nordistes ont récupéré André Onana à Hambourg. En revanche, Niasse, Angel Gomes et Jean Onana, revenus de prêt, ont seulement connu le banc pour le moment tandis que Show, dans le même cas, n'a même pas retrouvé la feuille de match.

Devant, enfin, un départ, comme un peu partout, Luiz Araujo. Si bien que, pour le moment, on garde peu ou prou la même configuration que la saison dernière avec Ikoné et Bamba sur les côtés autour de David et Yilmaz, s'il reste. Weah semble le plus proche du onze parmi les autres offensifs, Lihadji faisant avant tout office de remplaçant. Ce secteur étant peu doté, on devrait néanmois, au fil de la saison, voir Yazici et Renato Sanches dépanner.

La compo probable : Deux absents au compteur et surtout un d'important, Renato Sanches, Pied, lui, ne faisant pas figure de titulaire. Le retour de Xeka ne devrait toutefois pas bouleverser la tête de la composition lilloise :

Grbic – Celik, Fonte, Botman, Reinildo – André, Xeka – Ikoné, David, Yilmaz, Bamba

 

3– Souviens-toi la dernière fois

Au sein d'une saison difficile, il faut toujours savoir voir le verre à moitié plein. D'aucuns savent que c'est le cas de votre serviteur. Et bien les matchs contre le champion de France en ont fait partie. La toute dernière fois, c'était un match pas forcément très joli mais rondement mené où, après avoir neutralisé magistralement les Lillois pendant 75', les Verts avaient peiné dans le dernier quart d'heure mais avaient pu s'appuyer sur la paire Green-son poteau pour décrocher un nul qui servait de point d'honneur à une belle série de 16 points pris en 9 matchs.

Quant au dernier dans le Chaudron (vide), c'était également un bon souvenir. Dans une série moins positive (on était alors en pleine déprime, avec 7 défaites consécutives), ce match avait servi de déclic pour repartir, tout doucement d'abord, sur une série positive. Avec un nul, seulement, certes, mais un joli nul. Au terme d'une première période dominée, l'avantage était logiquement vert grâce à un pénalty logique transformé par Khazri suite à une séquence vidéo gag de Bradaric. Plus entreprenants en seconde période, voire étouffants à certains moments, les Lillois étaient toutefois quasiment inoffensifs. Mais il avait suffit d'une fois pour marquer par Ikoné. Pas suffisant, toutefois, pour entamer le regain de confiance d'une belle performance et d'un résultat satisfaisant.

Pourtant, on ne peut pas dire que le LOSC réussisse particulièrement aux Verts. Lors des 5 saisons précédentes, les Nordistes ont infligé 6 défaites à Sainté pour 1 nul et 2 victoires (dont un 5-0 dans un match pour du beurre). Deux victoires toutefois acquises à GG où le bilan est équilibré.

4- Les joueurs à suivre

S'il s'agissait du joueur qui va devoir suivre, ce serait sans nul doute Jose Fonte. A 37 ans et dans une défense qui, malgré un rodage certain, est à la peine en ce début de saison, la vivacité d'un Bouanga ou d'un Nordin pourrait lui faire mal. Mais nous nous attarderons principalement sur deux énigmes.

D'une part, le Mozambicain Reinildo. Arrivé pour être la doublure de Bradaric, il a plus profité des énormes lacunes du Croate que de ses propres qualités pour s'imposer au fur et à mesure comme un titulaire. C'est d'ailleurs presque surprenant de retrouver un tel point faible dans une équipe championne de France devant le QSG. Alors vraie arnaque ou joueur sous-côté ? Nouvel élément de réponse aujourd'hui.

L'autre énigme pose plus la question de savoir s'il est surcoté ou non. Il y a deux ans, Jonathan Ikoné faisait ses débuts en équipe de France, auréolé d'une belle première saison lilloise terminée au 2ème rang et dont il avait été un artisan important (34 titularisations, 3 buts seulement mais 10 passes décisives). Mais depuis, alors qu'il n'a que 23 ans, le jeune attaquant ne voit pas sa carrière décoller et même, au contraire, se perd de plus en plus. S'il a toujours des stats honnêtes, il perd peu à peu son statut de titulaire. Surtout, sa polyvalence en fait un joueur de complément un peu partout mais une valeur sûre nulle part. Et ça se ressent dans son comportement sur le terrain, démontrant beaucoup moins de confiance qu'auparavant. Après un début de saison assez significatif de cela, entre seulement 75' de jeu mais déjà un but, on préférera pourtant qu'il joue, cette fois, mais ne se montre pas décisif, pour changer.