Les Verts n'ont pris qu'un point sur la pelouse d'Annecy. Même s'ils ont imposé leur jeu, ils l'ont fait seulement après avoir concédé l'ouverture du score...
Le staff stéphanois a du composer avec les blessures de Monconduit, Nkounkou, Cafaro et Wadji, mais a aligné un système identique à celui qui s'est imposé contre Quevilly une semaine plus tôt, un 3-4-2-1 :
Une défense à 3, Batubinsika - Briançon - Pétrot. Un avant-centre, Sissoko. Deux joueurs de couloir, Appiah à droite et Diarra à gauche. Et 4 milieux axiaux qui en théorie auraient pu être disposés en losange (Fomba pointe basse, Chambost point haute) et former donc un 3-4-3 losange. En réalité, deux d'entre eux étaient plus bas (Bouchouari et Fomba), pendant que les deux autres jouaient à la même hauteur, entre les lignes adverses (Lobry et Chambost).
Dépositaires du jeu, ces 4 milieux ont eu du mal à être trouvés et à se trouver lors de la première demi-heure, ou plutôt jusqu'au but concédé, comme le remarque leur entraîneur : "c’est à partir du moment où on a pris le premier but qu’on a commencé à plus ou moins rentrer dans notre match. On ne peut pas commencer un match au bout de 25 minutes". La faute à un pressing haut adverse, qui cherchait à couper les passes dans l'axe :
Un 4-1-4-1 avec donc 5 joueurs qui ne pressaient pas les 3 défenseurs stéphanois - sauf si un d'entre eux voulait monter balle au pied, mais qui ne permettaient pas non plus que le ballon soit distribué par les milieux Verts. La solution étaient donc de jouer long, sautant ce bloc. Ou d'écarter dans les couloirs, mais Appiah et Diarra se retrouvaient souvent très enfermés et sans solution. Ou bien, comme dans cet exemple, de voir un des deux milieux offensifs décrocher pour proposer une solution :
Chambost se propose donc, il reçoit le ballon de Pétrot et joue en arrière avec Briançon...
... avant d'être à nouveau retrouvé par Pétrot. Le pressing adverse est contourné et le meneur stéphanois peut se retourner et orienter le jeu.
Dans cette exemple, il lance en profondeur Sissoko, qui ne parvient pas à bien contrôler dans la surface. Si Chambost a parfois décroché pour proposer une solution à gauche, suppléant donc Diarra, Lobry n'a pas fait la même chose à droite. Et très souvent, Appiah se retrouvait enfermé dans son couloir quand les Verts essayaient de sortir du pressing de ce côté.
La situation a changé après l'ouverture du score, avec aussi une baisse de régime du côté d'Annecy. A partir de ce moment les Stéphanois ont pu dérouler et combiner plus facilement, comme par exemple à la 32e minute :
Briançon joue avec Fomba, qui passe le ballon plus haut à Bouchouari. Du jeu vertical, en plein axe, car le pressing adverse n'est plus en place. Et la verticalité continue...
... avec Bouchouari qui trouve Lobry entre les lignes, 6 joueurs adverses ont été éliminés. Un une-deux avec Sissoko et le co-meneur stéphanois peut orienter le jeu :
Il choisit Diarra à gauche, qui peut avancer et centrer, malheureusement un défenseur dégage de la tête. Les Verts ont continué de proposer du jeu et ça a fini par payer, même si pas assez pour gagner, comme le regrette leur entraîneur : "c’est dommage de ne repartir qu’avec un point au vu du dernier quart d’heure de la première mi-temps et de la seconde mi-temps"
Enfin, "la seconde mi-temps" est peut-être exagéré, car la dynamique a été cassée avec les changements effectués à la 66e minute. Si Rivera et Moueffek ont remplacé poste pour poste Diarra et Fomba...
... les sorties des deux milieux offensifs Chambost et Lobry ont changé la physionomie du jeu stéphanois. Leur remplaçants, Charbonnier et Cissé, ont joué beaucoup plus haut - même si parfois ils décrochaient entre les lignes adverses, ils l'ont rarement fait plus bas pour participer à la construction. Une équipe donc coupée en deux, un piston droit complètement fatigué et qui ne pouvait plus proposer des solutions dans son couloir... Et pourtant les Verts auraient pu l'emporter grâce à un pénalty obtenu dans le dernier quart d'heure. Une occasion ratée, comme lors du premier match.
Malgré l'absence des nombreux titulaires, surtout dans les couloirs, il y a eu du mieux dans le jeu par rapport à il y a une semaine, mais sans les trois points à la fin. Cependant, il ne faut pas oublier la première demi-heure - les protégés de Laurent Batlles doivent à la fois être consistants du début à la fin, mais aussi plus réalistes...