Les Verts ont fini leur deuxième match de la nouvelle saison comme le premier - avec un but synonyme de défaite encaissé dans le temps additionnel...
Si d'un point de vue résultat et scénario du match les deux matchs se ressemblent, Laurent Batlles avait quand-même effectué des importants changements tactiques (et titulaires) par rapport à la semaine dernière. Il a utilisé un système différent - et si certains considèrent que les Stéphanois ont joué avec une défense à 3 à Rodez, le positionnement au coup d'envoi les contredit :
Une défense à 4 Appiah - Batubinsika - Nadé - Pétrot (Briançon n'avait pas plus de 45' dans les jambes et a remplacé Nadé, qui avait du mal physiquement, en fin de match). La désormais traditionnelle paire de deux avant-centres Wadji - Sissoko. Et 4 milieux axiaux, Monconduit, Fomba, Bouchouari, Lobry. Bref, un 4-4-2 losange - et si le losange n'est pas évident au coup d'envoi de la 1MT, il l'est parfaitement en début de la 2MT :
L'impression de la défense à 3 vient du positionnement très bas de Monconduit quand les Verts n'avaient pas la possession en première période, il reculait entre les deux centraux, les Stéphanois défendant donc dans un 5-3-2 :
La raison pour cela est simple, c'était une adaptation au 3-5-2 des Ruthénois et à leur tactique de chercher leurs deux attaquants dans le dos des latéraux adverses. Les Verts ne jouaient toujours qu'avec un seul joueur par couloir, Appiah et Pétrot sortaient donc sur les pistons de Rodez. Batubinsika et Nadé devaient donc suivre les attaquants adverses qui faisaient des appels dans le dos de leurs coéquipiers, et Monconduit, la sentinelle, couvrait dans le centre de la défense. Et ça a plutôt bien fonctionné, les Ruthénois ont eu très peu de situations dangereuses de ce type.
Pour être complets, Monconduit est descendu de moins en moins souvent après la pause, car la possession était stéphanoise et en plus les Verts cherchaient à revenir au score. Ensuite, après une heure de jeu, les protégés de Laurent Batlles ont joué en 4-3-3, avec Cafaro et Cissé sur les ailes et un seul avant-centre, Wadji. Puis en 4-2-3-1 quand Chambost a remplacé Bouchouari :
Pour revenir à l'animation tactique en 1MT, voici un exemple qui commence après 10 minutes de jeu avec une relance de Larsonneur :
Il joue avec ses deux défenseurs centraux, Monconduit étant bien plus haut. D'ailleurs, le positionnement des milieux stéphanois est bien visible sur la suite de l'action :
Bouchouari élimine un adversaire, monte avec le ballon, et décale Fomba à gauche, qui s'appuie ensuite sur Pétrot :
Le bloc adverse en 5-3-2 est en place, Pétrot se trouve à un-contre-un dans le couloir gauche. Il n'essaie pas d'éliminer son adversaire direct, il rejoue avec Fomba. Les Verts ne passent pas sur le côté, mais dans l'axe :
Les passes verticales sont très belles et via Fomba - Bouchouari - Lobry le ballon arrive dans les pieds de Sissoko. Malheureusement, l'attaquant stéphanois choisit de revenir en arrière et il finit par donner le ballon à Batubinsika...
Le ballon arrive ensuite dans le couloir droit, à Appiah, qui se retrouve contre le piston gauche adverse. Il essaie de l'éliminer, mais il n'y arrive pas et l'attaque stéphanoise prend fin.
Conclusions
Que ça soit le 3-4-3 losange de la saison dernière, le 3-2-3-2 des matchs amicaux ou bien ce 4-4-2 losange, il y a une constante dans le jeu des Verts : un seul joueur par couloir. Car à l'heure actuelle l'effectif ne permet pas autre chose, à moins de faire confiance à un jeune joueur pas confirmé à gauche (comme lors de la dernière demi-heure). Et quand ces joueurs de couloir ont un profil plutôt défensif et ne sont pas capables de faire la différence individuellement, le jeu stéphanois doit passer par l'axe. Ce qui limite les options - à part quelques combinaisons et des percussions de Bouchouari, très peu de situations dangereuses ont été créées de cette manière. Laurent Batlles a essayé de trouver une solution tactique à son problème d'effectif, un problème pas facile entre les joueurs réellement aptes, leurs profils et leur état de forme physique très hétérogène. Ça n'a pas fonctionné, mais comme il le dit lui-même, le problème est plus important que juste le système de jeu : "il manque beaucoup de choses pour pouvoir prétendre aujourd'hui gagner des matches (...) il y a trop de manques techniques. On n'a pas de maîtrise donc à partir de ce moemnt-là, on ne peut pas mettre en difficulté les équipes adverses".