Même si les Verts se sont inclinés contre le PSG après avoir évolué une mi-temps en infériorité numérique, ils n'ont pas à rougir quant aux intentions affichées en première période.


Si le système proposé par le staff stéphanois pour cette rencontre est un classique 4-2-3-1, le choix des titulaires a été assez surprenant :
 
 
Maçon a été aligné en milieu gauche et Sissoko a pris sa place de latéral droit. La charnière a été la même que lors du précédent match, Nadé - Kolo, même si Moukoudi et Sow étaient dans le groupe. Boudebouz a de nouveau été aligné en milieu défensif, à côté de Camara, derrière Aouchiche placé en soutien de l'avant-centre Khazri.
 
Mais au delà du choix des joueurs, c'est l'ambition dans le jeu - pendant les 45 minutes à égalité numérique - qui a le plus marqué les observateurs. Du pressing haut et des sorties de ballon propres, même si les risques pris étaient très importants contre un adversaire de ce calibre. Par exemple, à la 13e minute :

 
Relance du goal adverse avec ses défenseurs, les 6 milieux et offensifs stéphanois sont dans les 30 derniers mètres, au pressing. Ils sont rejoints par Trauco...

 
... qui suit son adversaire direct, qui décroche pour offrir une solution. Les Parisiens se permettent de combiner dans un petit périmètre...

 
... avant d'écarter le jeu à l'opposé. Leur aisance technique déjoue ainsi le pressing stéphanois - il y avait 7 Verts dans cette zone du terrain pour moins de Parisiens, donc le décalage est fait pour une sortie de balle rapide :
 
 
L'ailier gauche adverse est trouvé et même si Sissoko sort sur lui, il parvient à lancer en profondeur le latéral, qui peut remonter malgré le retour de plusieurs Stéphanois...

 
... et lancer ensuite dans la surface son avant-centre, qui n'a aucun problème à prendre de vitesse la charnière Nadé - Kolo. Heureusement, Green gagne son face-à-face.
 
Mais le PSG n'a pas eu le monopole des relances qui partent de la surface, les Verts n'ont pas été timides et  ont eux aussi essayé de construire proprement. Par exemple, à la 21e minute :

 
Boudebouz, très reculé, joue avec ses centraux malgré les lignes de 4 et 2 adverses très hautes sur le terrain. Kolo reçoit le ballon et remonte balle au pied...

 
... avant de la donner à Trauco, qui cherche à trouver Aouchiche entre les lignes. Où il y a de la place, le bloc adverse étant haut, ces lignes sont écartées. Mais un défenseur intercepte le ballon et les Parisiens sont rapides à se projeter sur ce ballon de transition :

 
Heureusement, Nadé intercepte la passe en profondeur qui lançait le milieu offensif adverse vers le but de Green. Il contrôle le ballon et le donne à Boudebouz...

 
... qui élimine facilement l'ailier gauche adverse avant de remonter jusqu'à la ligne médiane, pendant que la défense parisienne recule. De là...

 
... il lance parfaitement en profondeur Bouanga, le ballon arrive pile dans sa course. L'ailier stéphanois n'arrive pas à prendre de vitesse le défenseur adverse :

 
... et comme il est seul, il temporise, se retourne et cherche une option. En profitant des appels de Khazri, Aouchiche et Maçon, la solution vient à l'opposé...

 
... grâce à l'appel de Trauco, qui est trouvé par la transversale de Bouanga. Son centre est dévié en corner. Et si le premier ne donne qu'un autre corner, le deuxième permet aux Verts d'ouvrir le score.
 
En toute fin de la première période, les Stéphanois cherchent encore à sortir proprement de leur moitié après une touche jouée par Sissoko :
 
 
Bouanga lui redonne le ballon et dans trois passes courtes les Verts sortent de cette zone de terrain, le ballon circulant bien entre Sissoko, Boudebouz, Camara et Trauco. Le pressing haut adverse est déjoué et le jeu est dans l'espace trouvé à l'opposé :

 
Les Stéphanois temporisent, Trauco, Maçon et Camara s'échangent le ballon sans qu'aucun ne joue vers l'avant. Ça permet aux Parisiens de se replacer...

 
... et via Boudebouz, le ballon est envoyé en arrière à Kolo. Les lignes du bloc adverse sont toujours très espacées, et plusieurs Verts s'y placent :

 
Kolo ose la passe verticale qui casse les lignes et trouve Aouchiche et l'attaque stéphanoise est déclenchée.  Un une-deux avec Trauco dans le couloir permet d'éliminer le latéral droit parisien...

 
... et Aouchiche lance ensuite Maçon entre les deux défenseurs centraux. Le latéral droit converti ailier gauche se trouve en position d'avant-centre et il hésite, ce qui permet à un milieu parisien de revenir. Un tacle pas forcément licite...

 
... et Maçon s'écroule, mais l'arbitre laisse l'avantage, car le ballon est récupéré par Camara. Il a la possibilité de lancer à gauche Aouchiche, mais il hésite et perd le ballon. La transition est instantanée :

 
En deux passes l'avant-centre adverse se trouve de nouveau lancé en profondeur, où il prend de vitesse Kolo, qui commet une faute. Qui vaut rouge aux yeux de l'arbitre et pour couronner le tout, le PSG égalise sur ce coup de pied arrêté.
 
La 2MT a eu une physionomie complètement différente, car en infériorité numérique les Verts n'ont fait que défendre avec un bloc bas et compact en 4-4-1 : 
 
 
Sissoko est sorti et Maçon a repris sa place de latéral droit, Moukoudi est entré pour former la charnière avec Nadé. Youssouf a remplacé Aouchiche, se plaçant en milieu excentré. Si en 1MT le ballon a été principalement parisien (69%), il l'a été encore plus après la pause, le PSG arrivant à un record de 80% de possession lors du premier quart d'heure de la deuxième période. Privés de ballon et devant un très haut niveau technique, les Verts ont fini par craquer, encaissant un but dans le dernier quart d'heure. Ils sont ensuite passé dans un système plus offensif...
 

... avec une défense à trois et le jeune Calodat entré en piston droit, pendant que Krasso a été associé à Khazri en pointe. Sans succès, les Stéphanois n'ont pas réussi à revenir au score, encaissant même un troisième but dans le temps additionnel.

Conclusions

Le résultat était attendu, le rapport de forces était trop disproportionné. Sur le papier, car à égalité numérique les protégés de Claude Puel ont fait jeu égal contre les stars parisiennes. Ils n'ont pas renoncé à leurs principes de jeu, ils les ont cherché haut, ils ont relancé proprement malgré le pressing adverse... Et ils menaient 1-0 jusqu'au carton rouge, qui a complètement changé le cours du match. Une défaite logique à la fin, mais une défaite sur laquelle les Verts peuvent s'appuyer, car ils ont montré qu'ils peuvent affiché un bon niveau, peu importe l'adversaire.