Ancien milieu de terrain du Paris-Saint-Germain et de l'Association Sportive de Saint-Etienne, l'entraîneur berjallien Jérémy Clément s'est confié à Poteaux Carrés avant le match qui opposera les deux clubs dans le Chaudron ce dimanche dès 13h00.


Les Verts n’ont plus battu le QSG depuis l’inoubliable saison 2012-2013. Cette saison-là, tu avais joué lors de la victoire début novembre au Parc des Princes.



Je m’en souviens bien, c’est le match où Ibra s’était fait expulser. On avait fait un bon match et j’ai envie de te dire que c’est peut-être ce succès au Parc qui a encore plus lancé notre saison. On avait fait un début de championnat intéressant mais de mémoire plutôt contrasté en termes de résultats [4 victoires, 3 nuls, 3 défaites, ndp2]. Battre les Parisiens chez eux, ça nous a donné un surcroit de confiance, forcément ! On avait fait un match abouti, et on a continué sur notre lancée. Je me souviens qu’on avait bien fêté ça dans les vestiaires du Parc. Je garde des images de joie, de sourires, de chambrages, de rigolades.

Tu l’as rappelé, ce match a été marqué par l’expulsion d'un karatéka suédois.

(Rires) Il a pris un rouge mérité pour son pied haut sur Ruf’. J’étais content qu’il se fasse expulser. On sait tout le poids et le danger qu’Ibra pouvait représenter. C’est peut-être à ce moment-là que je me suis dit que c’était gagné. On menait au score, on se retrouvait en supériorité numérique pour les vingt dernières minutes. À onze contre dix, j’avais l’impression qu’il ne pouvait plus rien nous arriver. D’ailleurs si je me souviens bien c’est quelques minutes après cette expulsion qu’on a fait le break.

Trois minutes après exactement, grâce à Pierre-Emerick Aubameyang. C’est également trois minutes après son entrée en jeu qu’Aubame avait provoqué l’ouverture du score, bien aidé par Mamadou Sakho. On te retrouve d’ailleurs au départ de cette action, tu combines avec Jonathan Brison et Fabien Lemoine. L’occasion de rendre hommage à tous tes coéquipiers de cette époque.

Tu sais, c’est marrant, les gens sont nostalgiques de cette époque-là mais nous aussi un petit peu en fait (rires). Tu viens de citer la Brise, Papy, Aubame... On a vécu tellement de moments forts avec cette équipe ! Quand on se revoit, on se remémore tout ça. Moi aussi je suis nostalgique car au-delà des qualités sportives des uns et des autres et de ce qu’on a pu vivre au niveau du foot, on retient le vécu humain, relationnel, que ce soit entre les joueurs, avec le staff, avec les gens du club mais aussi avec les supporters.

C’est sûr que les résultats et notamment ce sacre en Coupe de la Ligue ancrent encore plus notre lien. Mais le plus important c’est l’aventure humaine. On a noué des liens très forts, on reste en contact régulier. Quand on se revoit, on voit qu’il y a toujours de l’amitié entre nous. Je crois que c’est au moins aussi beau que les victoires.

C’est grâce à un excellent travail d’Alejandro Alonso qu’Aubame a marqué le second but de la victoire au Parc. On voit que tu félicites aussi bien le buteur que le passeur sur les images de ce pion.

C’est cool que tu parles d’Alé, ça me plaisir d'entendre son nom. il ne faut pas l’oublier. Il est resté moins longtemps au club que les autres joueurs que t’as cités car il a dû prématurément mettre un terme à sa carrière à cause de douleurs dorsales importantes il me semble. Quand je suis arrivé à Sainté, Alé revenait de blessure, il avait eu une grosse opération au genou. Ça l’avait rendu indisponible pas mal de temps. Moi j’aimais beaucoup Alé. Déjà parce qu’humainement il est top. Mais aussi parce que c’était un grand footballeur, qui avait fait les beaux jours de Bordeaux et de Monaco.

Stéphane Ruffier a été déterminant lors de ce succès au Parc et quelques semaines plus tard contre la même équipe à GG en Coupe de la Ligue.

Y’a pas photo, Ruff a été un des joueurs majeurs non seulement de ces matches-là mais plus globalement de toute ces années où j’ai eu le bonheur de jouer sous le maillot vert. Il a été assez impressionnant et nous a fait gagner un sacré paquet de points. C’est vraiment fort de garder un tel niveau de performance et de régularité. C’est une chance d’avoir un gardien d’une telle envergure dans une équipe !

Ces deux matches contre Paris sont également restés dans les mémoires pour les fameux duels entre Ibra et Bayal.

Ah Mouss il aimait ça ! (rires) C’étaient deux forces de la nature qui se retrouvaient face à face. Quand Mouss était revenu de son prêt à Nancy, je me demandais s’il allait jouer un peu ou pas. JP Mignot était encore là, Sylvain Marchal aussi il me semble [ce dernier a en fait quitté Sainté pour Bastia l’été 2012, ndp2]. Mouss a su s’imposer. Il avait une telle puissance physique… C’était quelqu’un qui aimait les duels. Mais tu sais, il ne faut pas réduire Mouss à ses seules qualités physiques. Il avait une qualité de passe vraiment au-dessus de la moyenne. Mouss n’était pas qu’un gars physiquement imposant, c’était un super footballeur. Il avait un vrai pied, que ce soit pour les relances courtes ou les relances longues.

Lors du quart de finale de Coupe de la Ligue contre Paris, il a fait en une passe courte pour Ibra, que tu as tenté de rattraper et Stéphane Ruffier nous a encore sauvés.



C’est possible ! Franchement, ça va peut-être te surprendre, je n’ai quasiment aucun souvenir des actions de ce match. Je me souviens juste qu’on a gagné aux tirs au but, que Steph a arrêté celui de Thiago Silva. Je me rappelle l’ambiance à Geoffroy, énorme comme souvent malgré le fait que la tribune du Kop Sud était en travaux. Je me rappelle avoir eu une discussion avec Loïc dans la chambre lors de la mise au vert. Je lui avais dit : « Je le sens bien, tu vas voir qu’on va enchaîner Coupe de France et Coupe de la Ligue. Tu vas voir, on peut faire un truc énorme cette saison. »

Je ne sais pas pourquoi ça me revient mais c’est comme ça ! (rires) Pour le reste, je ne me rappelle pas vraiment ce match. J'ai pourtant joué les 120 minutes ! Je ne sais pas si on avait été bon ou pas bon. Je n’ai plus en tête nos occases et les leurs. Mais bon, comme en dit en Coupe, seule la qualif est importante !

Aubame avait eu une grosse occase sauvée sur sa ligne du menton par un autre Clément que toi, Chantôme. Romain Hamouma a décoché deux jolis tirs au-dessus. Ruff a fait des parades décisives sur des tirs d’Ibra mais aussi en fin de prolongation sur une frappe de ton ami Sylvain Armand.

Si tu le dis, c’est que ça doit être vrai ! (rires)

À vrai dire je n’avais plus toutes ces actions en tête, j’ai vu le résumé du match avant de t’appeler ! (rires)

Ah OK ! (rires) Tu sais, je me rappelle surtout l’ambiance. C’est pareil pour la demi-finale contre Lille. On sentait tout un peuple derrière nous, qui nous poussait vers le Stade de France. Quand le Chaudron est en fusion, qu’est-ce que c’est bon ! J’aime beaucoup quand c’est chaud dans les tribunes, quand il y a du monde. Récemment un journal [Le Dauphiné Libéré, ndp2] m’a interrogé sur les incidents du dernier match entre l’OL et l’OM. Bien sûr je n’encourage pas, je ne tolère pas ce qui s’est passé à Lyon.

Mais moi j’aime les ambiances chaudes, et Geoffroy c’est top pour ça ! Je pense que les joueurs ont envie de vivre ça, des moments où il y a du monde, où ça chante fort, où ça pousse, où quelquefois oui, ça insulte. Mais c’est ça qui est beau dans le football, c’est la passion, c’est l’émotion. C’est vibrer, quoi ! On se sent vivant quand on vit des matches avec de grosses ambiances.

Ce ne sera hélas pas le cas ce dimanche. Les deux kops sont fermés et les supporters parisiens sont interdits de déplacement.

C’est dommage ! Si certaines mesures ont été prises par les instances ou les autorités, c’est qu’il doit y avoir des raisons. Mais en tant que joueur et désormais en tant qu’entraîneur, j’ai envie de vivre des matches avec des stades pleins, avec des supporters des deux camps. Avec des chants, avec des encouragements. Je ne vais pas dire avec des débordements mais presque ! (rires) C’est ce qui fait le charme du football aussi. Encore une fois, je n’encourage pas les jets de projectiles bien sûr. Mais les huées, les champs hostiles envers l’adversaire, ça fait partie du truc. Et moi j’aime les gens torses nus sur les grilles de Geoffroy quand il fait zéro degré (rires). Il faut garder ce côté-là sinon on va se faire chier et la vie sera assez triste.

Comme toi, Loïc Perrin avait joué ces deux matches qui nous ont souri contre Paris. En son honneur, le club vient de retirer le numéro 24. Ça t’inspire quoi ?

Je trouve ça bien. Loïc m’avait dit non pas que le club allait retirer son numéro mais du maillot collector qui a été fait en son honneur. Je trouve que cette idée est top, je n’ai pas osé lui demander de m’en mettre un de côté (rires). Ce maillot va vite partir, il n’y en a que 470 je crois. J’aimerais bien en acheter un quand même. Je ne suis pas un collectionneur, je ne suis pas quelqu’un de matérialiste. Mais là pour le coup j’aimerais bien garder ce maillot souvenir.

Je crois que les gens sont unanimes sur Loïc. C’était un super footballeur. J’ai eu la chance de jouer à ses côtés, j’avoue qu’il m’a surpris. Il était capable de jouer à tous les postes. Franchement, il était épatant. Il avait des qualités physiques, techniques. Il avait la lecture du jeu, le timing, le jeu de tête. Loïc était un joueur vraiment complet. Franchement, c’est un monstre ! Et humainement, il est top. On s’est de suite super bien entendu. C’est un ami.

L’hommage qui est fait à Loïc est amplement mérité. J’espère qu’il arrivera à trouver sa place dans l’organigramme du club. Quelle place, je ne sais pas. Mais je suis convaincu qu’il pourra encore apporter beaucoup aux Verts. Pour les beaux jours de l’ASSE, on a besoin d’une personne comme lui. C’est une évidence !

Le club n’a pas retiré le numéro 6 après ton départ ? Tu le vis bien ?

Ah mince ! Oui je le vis bien, t’inquiète ! (rires) J’ai toujours bien vécu mon statut dans l’équipe. C’est ce que je dis un peu à mes joueurs à Bourgoin. Parfois je discute avec eux, notamment ceux qui sont dans mon secteur de jeu. Il y en a un en particulier qui s’appelle Billel Moumen. Je lui dis : « Billel, moi j’étais un besogneux, un travailleur, laisse les autres faire le travail offensif, marquer des buts, machin. Moi je ne savais pas faire non plus. Moi ce que je savais faire c’était courir et récupérer le ballon. Chacun ses qualités ! » Je pense que c’est important d’être lucide sur ses qualités. Il faut capitaliser sur ses points forts, il faut de tout dans une équipe. Des talenteux comme Aubameyang, mais des talentueux… il n’y en avait qu’un ! L’important c’est de tout faire pour que lui soit performant. Après bien sûr les louanges vont vers lui, mais il n’y a pas de souci. Tu raisonnes équipe. Moi ça m’allait très bien !

C’est Yann M’Vila qui avait hérité de ton numéro 6. Y’a pire comme sentinelle, non ?

En effet ! On s’est souvent croisé sur les terrains. Moi j’aime beaucoup Yann. C’est un excellent footballeur, qui a une qualité de passe exceptionnelle pour casser des lignes. Et quand il est parti à l’Olympiakos, qui a hérité du 6 déjà ?

Pape Cissé, qui a justement joué avec lui à l’Olympiakos. Et depuis que ce défenseur central sénégalais est retourné en Grèce, c’est notre matru Lucas Gourna qui porte le numéro 6.

Ah oui, un des jeunes prometteurs issus du centre de formation. J’aurais du mal à donner mon avis sur lui car franchement je n’ai pas vu beaucoup de ses matches même si je sais qu’il a eu pas mal de temps de jeu la saison passée. Franchement, je n’ai pas vu énormément de matches. J’en ai peut-être vu un peu plus d’Yvan Neyou, que j’avais découvert comme tout le monde lors de la finale de Coupe de France. Je trouve que ça a été une belle trouvaille, une belle pioche de l’ASSE. Il est assez performant, je trouve qu’il a un vrai abattage. C’est un footballeur qui a une bonne technique, il sait faire de bonnes passes. Je trouvais assez intéressante son association avec Mahdi Camara.

Moi j'estime qu’il y a de bons joueurs à l’ASSE. Comme je l’avais dit en début de saison, je craignais un peu le manque d’expérience de cette équipe, sa jeunesse. Une saison, c’est long et souvent éprouvant, il faut la faire avec des jeunes mais aussi avec des gens expérimentés, qui ont des matches au compteur. On a toujours besoin des anciens. Je pensais ça mais il y a vraiment des bons joueurs qui émergent, le centre de formation de Sainté travaille bien. J’ai le sentiment qu’il ne manque pas grand-chose.

Je me dis que les deux victoires de suite peuvent être le déclic, même si j’ai bien conscience qu’elles ont été acquises aux dépens de deux promus qui sont en difficulté ces dernières semaines. Bon, c’est sûr que l’adversité sera toute autre ce dimanche. Il y a Paris qui se présente et on ne va pas se raconter d’histoire, ce sera compliqué de gagner. Mais ces deux victoires contre Clermont et Troyes peuvent faire repartir la machine et permettre à terme aux Verts de quitter la zone rouge.

En tout cas moi je vois un groupe qui ne lâche pas, qui est toujours en train de se donner à fond. Qui n’a pas toujours été souvent récompensé des matches que j’ai pu voir. Franchement, parfois les Verts ont perdu alors que, putain, dans le jeu, c’était plutôt cohérent ! Il ne faut pas lâcher. Ils ont commencé à inverser la tendance, j’espère qu’ils vont s’extirper de la zone de relégation et qu’ils vont recoller aux places un peu plus confortables.

Ryad Boudebouz a brillé au poste de sentinelle contre Troyes. Penses-tu que ça puisse être une solution pérenne et viable face à des équipes d’un tout autre calibre que ce promu aubois parfois aux abois ?

Ryad a des qualités de passe, c’est un très bon footballeur techniquement. Après, ce n’est pas quelqu’un qui va ratisser, récupérer les ballons mais à l’inverse c’est un milieu de terrain qui va pouvoir bien faire jouer son équipe. Ce sera intéressant de voir si Claude Puel va le reconduire ou pas à ce poste de numéro 6. Je crois qu’Yvan Neyou sera encore absent dimanche et que Paris a pas mal de blessés dans l’entrejeu. Mais bon, ça reste Paris. On verra bien à quel poste Ryad sera aligné.

Ce qui parait acquis, c’est qu’il sera titulaire car il enchaîne les bons matches. Et je ne pense pas que ce soit le fruit du hasard si les Verts ont de meilleurs résultats depuis qu’il est dans le onze de départ. Les Verts ont pris 8 points sur les 4 derniers matches en tant que titulaire et il a bien joué aussi lors du derby. Son retour en grâce montre qu’on a besoin des anciens. On le voit aussi avec l’importance de Wahbi Khazri. Romain était titulaire et capitaine contre Troyes, c’est dommage qu’il se soit blessé et qu'il soit out jusqu’à la trêve.

Il y a aussi des joueurs expérimentés derrière comme Kolo et Trauco, auteur d’un super but à Troyes. Je ne veux pas faire offense aux jeunes, attention ! Mais il faut quand même souligner qu’une saison, c’est un marathon. Et que l’expérience, mine de rien, c’est important dans une équipe. C’est ce que je vis aussi moi en tant que coach. C’est la façon dont j’ai construit mon groupe maintenant que je suis de l’autre côté de la barrière. Il faut des cadres, des anciens dans un vestiaire. C’est super important.

Vois-tu les Verts créer l’exploit contre Paris ce dimanche ?

Ça va être dur. Franchement, non. Enfin, en toute honnêteté, ça va être compliqué. Paris a perdu contre City. Paris c’est Paris, perdre deux matches de suite pour eux ce serait la crise. Après, tu l’as rappelé, le dernier succès des Verts contre Paris en L1, c’était en novembre. Dimanche on sera encore en novembre donc pourquoi pas ? (rires) Sainté ne sera pas favori mais les Verts restent sur deux victoires.

Autant je ne vois pas les Verts battre Paris, autant je suis relativement optimiste pour le maintien. J’ai regardé leur match contre Clermont. A 0-2, franchement, je me disais que ça risquait d’être compliqué pour s’en sortir. Mais ils ont gagné ce match avec un scénario de folie. Ça peut être le point de bascule. Derrière les Verts ont gagné à Troyes avec un tout autre scénario. Paris c’est que du bonus. Si les Verts n’arrivent pas à faire un résultat contre le PSG, il ne faudra pas considérer que ce sera un coup d’arrêt. Par contre derrière faudra éviter de perdre à Brest.

Sainté va mieux depuis quelques matches mais reste avant-dernier. Les supporters redoutent une relégation et sont partis pour faire de l’huile toute la saison. Toi aussi t’es censé en faire, au sens propre du terme, mais je n’arrive pas à m’en procurer. Mets de l’huile petit homme, dans la vie il faut que ça glisse !



(Rires) Écoute pour l’instant c’est hélas en stand-bye. J’attends la certification italienne, ça prend plus de temps que prévu. La réglementation, c’est assez long donc j’attends. C’est que de la paperasse mais il faut l’avoir avant de pouvoir lancer la machine. Comme mon huile d’olive est qualifiée d’AOP – appellation d’origine protégée donc « au-dessus » du bio – ça requiert des certifications spécifiques. J’espère que ça va se décanter rapidement.

En attendant que tu fasses fortune dans l’huile, ta riche carrière de footballeur t’a certainement permis de te constituer un sacré magot. Tu sais que l’ASSE est en vente, envisages-tu de la racheter ?

Non (rires). Après, c’est vrai que l’ASSE est un club qui est toujours dans mon cœur. On a vécu tellement de bons moments là-bas. Revenir un jour à l’ASSE, pourquoi pas ? pas en tant qu’investisseur, ça c’est sûr. Mais c’est un club qui a marqué ma carrière et ma vie. Je suis retourné à Sainté pour les 90 ans du stade Geoffroy-Guichard. Quand tu arrives devant le Chaudron, ça fait toujours quelque chose ! On ne sait pas de quoi l’avenir est fait.

On entend et on lit beaucoup de choses sur le projet de vente du club mais quand on est joueur, il faut rester focalisé sur le terrain. J’ai le sentiment que c’est le cas, le staff et les joueurs sont focus sur la saison et semblent en mission pour sauver la place du club dans l’élite. Tout ce qui est lié à la vente, tout l’extra-sportif, « ce n’est pas leur problème ». C’est peut-être fort ce que je dis mais on est salarié d’un club, on se doit de tout faire pour travailler du mieux possible, c’est-à-dire de bien s’entraîner, de gagner des matches, d’être performant. L’incertitude qui entoure la vente du club ne doit pas interférer dans le sportif.

Un projet de Socios Verts s’est monté. T’en penses quoi ?

Franchement, je n’ai pas trop d’avis sur la question, je n’y ai pas réfléchi. J’ignorais l'existence de ce projet et je m’interroge sur ce que ça peut donner. En tout cas ça montre que les gens aiment ce club. Quoi qu’il arrive, quel que soit le repreneur, et quand bien même dans le pire des cas le club descendait en L2, l’ASSE restera toujours l’ASSE. C’est un club qui renaîtra de ses cendres et qui est voué tôt ou tard – le plus tôt je l’espère - à retrouver le haut du football français.

Ça montre qu’il y a beaucoup de gens qui supportent ce club, qui s’investissent pour ce club et sont soucieux de son devenir. Le foot, à Sainté, c’est une religion. Il y a tellement de gens qui aiment ce club… Un projet socios, pourquoi pas mais je suis un peu sceptique. En même temps, je ne peux pas trop m’avancer là-dessus car c’est un sujet que je ne maîtrise pas, j’ai du mal à en esquisser les contours. Je ne sais pas trop comment ça marcherait concrètement, quels droits les socios auraient, etc.

Tu trouveras quelques élément de réponse sur leur site internet. À défaut d’investir dans le club, c’est grâce à la victoire de ton équipe Bourgoin contre une équipe de Hauts Lyonnais acculée que l’équipe réserve de l’ASSE a pris les commandes du groupe Auvergne Rhône-Alpes de N3. C’est ta façon à toi de nous prouver que tu aimes toujours le club ?

Non, pas du tout ! (rires) Si je peux enfoncer l’équipe réserve de Sainté, je le ferai car c’est le jeu ! (rires) Pareil avec Evian. Cette équipe est entraînée par mon pote Bryan Bergougnoux, on est de la même promo à l’OL mais on ne va pas se faire de cadeaux quand on va se rencontrer. Chacun va vouloir marcher sur l’autre, c’est de bonne guerre. On est avant tout des compétiteurs. Mon équipe est la seule à avoir battu les Verts cette saison mais cette équipe stéphanoise avait montré de belles choses dans le jeu, ce n’est pas étonnant de voir l'équipe de Razik Nedder tout en haut du tableau. Ça travaille bien au centre de formation de l'ASSE, il y a de bons jeunes, de bons formateurs. J’espère qu’il y aura un bon match retour quand je reviendrai à L’Etrat à la mi-février. Je trouve que cette poule de N3 est vraiment relevée. Ça se tire la bourre entre Sainté, Clermont, Hauts-Lyonnais, nous, Evian… Ce sont des matches engagés tous les week-ends.

 

Merci à Jérémy pour sa disponibilité