Parfois ce n'est pas que le résultat qui compte, la manière aussi, et le match contre Bordeaux restera dans la mémoire du peuple vert surtout par son scénario de folie...
Si l'équipe alignée par Olivier Dall'Oglio ne comportait pas de grosses surprises compte tenu des absents (Appiah et Sissoko notamment), c'était un système de jeu légèrement différent du 4-1-4-1 habituel :
Cardona étant aligné en pointe, mais avec un profil différent de Sissoko, Mbuku et Cafaro formaient la paire d'ailiers. Et Chambost, habituellement relayeur sous ODO, retrouvait un poste de 10, plus proche de l'avant-centre, devant une paire de milieux Moueffek et Monconduit. On reviendra plus tard sur le positionnement des milieux, après avoir regardé les différents changements effectués :
Wadji a fait son grand retour après sa longue absence, entrant après l'heure de jeu en pointe, Cardona se décalant à droite à la place de Mbuku. Bentayg a remplacé Pétrot poste pour poste. Le carton rouge de Nadé a changé l'équilibre du match, il a été remplacé en défense centrale...
... par Monconduit. Qui a été maintenu à ce poste, à côté de Briançon même après la deuxième série de changements, quand Tardieu et Bouchouari sont entrés à la place de Moueffek et Cafaro, respectivement :
C'est seulement une fois que les Verts sont passés devant au score, dans le temps additionnel, que Batubinsika est entré, remplaçant Monconduit, passeur décisif sur l'égalisation.
Pour revenir au positionnement des trois milieux, plus que de parler d'un triangle pointe basse (avec une sentinelle) ou pointe haute (avec un "10"), ce qu'il faut souligner c'est surtout leur placement très haut sur le terrain, comme on peut le voir dans la deuxième image ci-dessus. Et la confrontation tactique entre les deux équipes a été visible dès la première minute de jeu :
Sur cette relance du gardien adverse, les Verts sont positionnés haut et déclenchent un pressing pour empêcher une sortie propre. Les 6 joueurs de champ stéphanois, autres que les 4 défenseurs, sont tous au marquage individuel :
Cardona sur un défenseur central, Cafaro sur le latéral de son côté, Chambost, Moueffek et Monconduit, chacun sur un milieu axial. Monconduit ne joue pas comme un sentinelle devant la défense, mais suit son adversaire direct même très haut sur le terrain. Il n'y a que Mbuku, à l'aile opposée, qui doit couvrir deux adversaires, se plaçant entre l'autre défenseur central et l'ailier.
Les Bordelais gardent le ballon, les Verts continuent leur pressing, mais comme ils sont un de moins dans la moitié adverse, un adversaire reste libre. Et très souvent celui-ci a été le latéral gauche, car Mbuku montait systématiquement sur le central :
Ce pressing haut stéphanois a posé des gros problèmes à Maçon, qui devait choisir entre rester au marquage de son ailier (comme Pétrot le fait sur cette image) ou de monter sur le latéral.
Conclusions
Tactiquement, le match s'est joué sur les ballons récupérés par le pressing haut stéphanois - assez nombreux, malheureusement pas toujours bien exploités. Et la capacité des 4 défenseurs à gérer le déséquilibre, surtout à droite, car ils se retrouvaient souvent en duels un-contre-un, le reste de l'équipe étant trop haut sur le terrain. Mais la victoire des protégés d'ODO n'a pas été tactique, elle a été acquise au mental, au courage, avec deux buts marqués dans le temps additionnel en infériorité numérique. Et elle encore plus savoureuse compte tenu de l'anti-jeu bordelais et de leur prétentieux entraîneur...
(titre proposé par le potonaute gunnar huttunen samedi soir sur le forum)