Les Verts ont mis fin à leur belle série d'invincibilité en s'inclinant à domicile le jour où le club avait décidé de fêter ses 90 ans...
Le staff stéphanois a fait le choix d'aligner le même 11 que plus tôt dans la semaine contre Angers, car les joueurs avaient réalisé un de leurs meilleurs matchs cette saison. Mais les Verts n'ont pas du tout montré le même visage ou la même maîtrise sur le jeu. Pire, il y a eu une différence flagrante même entre les deux périodes de cette rencontre, différence mieux illustrée par deux exemples.
En début de match, les Parisiens commencent une attaque, le ballon circulant de gauche à droite dans leur moitié du terrain :
Le bloc stéphanois est en place, ni trop bas, ni trop haut. Et les joueurs sont toujours près de leurs adversaires :
Dès que l'ailier droit adverse est recherché, Pétrot, Rivera et Bouchouari resserrent et gagnent la possession. Les Verts se projettent vite vers l'avant...
... mais Sissoko, qui avait décroché pour se proposer en point d'appui, décide de jouer en arrière avec Nadé. Qui lui redonne le ballon, et l'avant-centre stéphanois le perd. C'est donc le PFC qui essaie de bonifier ce ballon récupéré :
Comme Pétrot était monté haut et Nadé s'était excentré à gauche, Tardieu avait reculé pour compenser. Mais il ne peut pas empêcher le jeu parisien, qui se déroule dans la bonne zone, dans le dos de Nadé. Qui revient et s'impose, récupérant le ballon :
Les Verts peuvent de nouveau repartir, et ils le font avec Tardieu et Bouchouari, qui fait une longue diagonale à destination de Cafaro...
... qui contrôle le ballon et temporise ensuite, étant un peu esseulé. Il attend donc la remontée de ses coéquipiers... dont notamment Tardieu et Bouchouari :
Un triangle de passe dans l'axe, le temps qu'Appiah prenne le couloir, où il est lancé par Cafaro. Ensuite, de nouveau un jeu à trois, cette fois-ci dans le couloir...
... et la combinaison Appiah - Tardieu - Cafaro - Appiah voit ce dernier lancé et en parfaite position pour centrer. Malheureusement son centre est dévié par un défenseur dans les bras du gardien.
Un autre exemple, en deuxième période, commence toujours avec une possession parisienne :
Les Verts sont en place et ils attendent, ils n'effectuent pas de pressing proprement dit. Le ballon est d'abord envoyé à gauche...
... puis à droite, avant de revenir au gardien. Il faut noter que les Parisiens étaient disposés sur cette action dans un 4-2-4, la défense stéphanoise se retrouvant donc en égalité numérique et devant compter sur le soutien des milieux si le ballon parvenait jusqu'aux attaquants adverses. Le ballon circule toujours dans la défense...
... avec le but d'aspirer les Stéphanois. Ce qui arrive, car Cafaro et Bouchouari déclenchent un pressing sur deux défenseurs, le dernier allant jusque dans la surface adverse :
Un pressing mal coordonné, pas vraiment suivi par les coéquipiers. Le bloc stéphanois n'en est plus un et les joueurs se trouvent loin de leurs adversaires. Dans ce cas, Rivera est loin du latéral droit parisien, donc Sissoko est facilement éliminé par un une-deux.
Tardieu est loin d'un milieu, donc Fomba est facilement éliminé par par un une-deux. Bref, une remontée de balle facile pour les Parisiens, qui passent la ligne médiane, avant de basculer le jeu de la droite vers la gauche :
Même si Cafaro se jette sur un adversaire, il ne peut pas empêcher la passe. Les Verts ne sont pas complètement déséquilibrés, la défense est en place, pendant que Tardieu et Bouchouari suivent le seul milieu qui passe la ligne médiane...
... mais pas complètement. Tardieu sort dans le couloir pour bloquer l'ailier, mais Bouchouari ne suit pas, le milieu parisien est donc facilement trouvé, complètement libre. Encore des Stéphanois éliminés facilement...
... et la défense se retrouve en difficulté. Heureusement, Pétrot intercepte le centre au deuxième poteau, puis Briançon dégage le ballon.
Les Parisiens ont profité après la pause, avec beaucoup d'espaces dans le "bloc" des Verts, complètement désorganisés. Le staff stéphanois a essayé de compenser avec des changements, mais le coaching n'a pas été gagnant, Diarra perdant le ballon bas très vite après son entrée en jeu, pour l'ouverture du score.
Conclusions
L'explication la plus plausible entre les deux visages des Verts - d'une période à l'autre et d'un match à l'autre - vient de la forme physique. Certains joueurs, surtout au milieu, avaient clairement du mal à revenir, à colmater les brèches comme ils le faisaient en début de match. Après coup, il semble évident que ce n'était pas la meilleure approche de tout miser sur du pressing haut et une grosse débauche d'énergie, ou qu'il fallait du sang frais dès le début du match ou au moins plus tôt dans la partie. Ça fait partie de l'apprentissage, et cette défaite ne doit pas faire oublier les prestations et résultats précédents. Il fallait bien que la série d'invincibilité et de clean sheets s'arrête un jour, c'est juste dommage que ce soit arrivé devant un stade à guichets fermés...