Voilà, c'est fini. Ou presque. Plus qu'un dernier petit coup de collier pour du beurre. Ou l'argent du beurre peut-être, puisqu'en dehors de la fierté de supporters qui verraient d'un meilleur œil une 9ème qu'une 12ème place, c'est là l'intérêt majeur pour le club. Dans le rôle du sparring-partner, une équipe déjà reléguée, Dijon, que ça n'a pas eu l'air de libérer.
1- Le parcours
Euh, comment dire ? 3 points en 17 matchs. La plus mauvaise attaque (de peu), la plus mauvaise défense (de beaucoup). Que raconter de plus. Certes, Dijon a miraculeusement pris 3 points contre un Nice apathique à la mi-avril, mais à part ça, difficile de mettre la moindre nuance sur la phase retour des Bourguignons. On ne sera même pas capable d'affirmer une plus grande aisance à domicile ou à l'extérieur tant le bilan est cataclysmique.
Tout au plus pourra-t-on signaler qu'alors qu'au début de la série, la moitié des 10 premiers revers s'étaient conclus cruellement sur la plus petite des marges, et un seul par plus de 2 buts d'écarts, les 5 derniers ont donné à chaque fois 3 (à deux reprises) ou 4 (à trois reprises) buts d'écart. Bref, au lieu d'une équipe libérée qui se lâche, on assiste plus à une équipe dépitée qui a lâché.
2- L’effectif
La meilleure preuve qu'un effectif pléthorique n'assure pas forcément contre les mauvaises surprises. Malgré 31 joueurs utilisés, la bonne formule n'aura pas été trouvée.
Même dans les buts, généralement valeur la moins volatile d'un effectif, cela a beaucoup bougé. Et si le remplacement de Gomis a été forcé, Allagbé, puis Racioppi, puis de nouveau le portier béninois ont échangé leur place dans les cages. En défense, difficile de ressortir une ligne type. Si Muzinga ressort grand ''gagnant'' de cette saison à gauche, loin devant la recrue équatorienne Chala, et si Ecuele Manga n'a jamais cédé sa place dans le 11, le partenaire de ce dernier dans l'axe a été tantôt Panzo, jeune Anglais venu de Monaco, tantôt Coulibaly. La solution à 5 derrière utilisée dernièrement, sans grand succès, ne faisant par ailleurs plus de jaloux. Idem à droite où le jeune Boey débarqué de Rennes et l'expérimenté Chafik se sont partagés le poste. Avec une préférence pour le dernier dans la défense à 5. Notons que, pour pléthorique que soit l'effectif, Ngouyamsa à droite et Zagre, gros espoir monégasque prêté par le club de la Principauté (et qui avait été annoncé l'été dernier chez les Verts), n'ont quasiment pas joué. Pas plus Lautoa au poste de défenseur central où il faisait office de 4ème homme.
Un Lautoa en revanche présent dans la large rotation du milieu aux côtés d'un Ndong rarement mis sur la touche. En effet, avec 15 titularisations, il navigue dans les mêmes eaux que Marié (14), Diop (13) ou que le plus offensif, souvent n°10, Celina (17). Plus souvent ailier, Edimbe a parfois aussi été amené à jouer dans l'entrejeu. Plus, même, que Benzia, longtemps gravement blessé. Ou Sammaritano, plus souvent sur un côté ou sortant du banc. Ou que Younoussa et ses 15' de jeu en entame de saison.
Les côtés offensifs, justement, revenons y, c'est l'affaire, avant tout, d'Edimbe à droite et Chouiar à gauche. Mais Sammaritano (7), Celina (5), Baldé (5), Dobre (4) ou Assalé (4) s'y sont aussi essayé. Mais surtout, plus personne ne s'y essaye beaucoup depuis le passage au 5-3-2 qui a condamné les ailes (et poussé Edimbe, et même exceptionnellement Chouiar, dans l'entrejeu). C'est donc la double pointe qui compte désormais le plus. Et dans ce registre, ce sont Baldé et Konaté qu'on a le plus vu, sans pour autant les considérer comme incontournables puisque ce sont pas moins de 10 joueurs qui ont débuté à ce poste durant la saison. Dans le lot, les remplaçants les plus marquants des deux premiers cités sont Kamara, arrivé à l'hiver, et Assalé. Le reste oscille entre joueurs ayant quitté le navire en cours de route, milieux de terrains (!) et le jeune Siwe.
La compo probable : En plus d'un groupe à la dérive, c'est un effectif décimé qui va se présenter à GG puisque Boey, Panzo, Chala, Diop, Ndong, Lautoa, Benzia, Sammaritano, Edimbe, Chouiar, Dobre, Baldé et Assalé seront tous absents, soit pas moins de 13 des 31 joueurs alignés cette saison. Sachant que parmi les 18 restants, 4 ne sont plus au club (et que 2 sont gardiens et ne seront donc, sauf excentricité, pas alignés ensemble) :
Allagbé – Chafik, Coulibaly, Ecuele Manga, Zagre, Muzinga – Marié, Younoussa, Celina – Kamara, Konaté
3– Souviens-toi la dernière fois
Ne soyons pas trop durs avec nous même en regardant le résultat du match aller. Dijon était alors dans une phase de léger redressement avec, entre le 1er novembre et le 24 janvier, 13 points en 12 matchs et, surtout, seulement 3 défaites ! Mais 7 nuls les plombant, dont un 0-0 peu intéressant contre Sainté. Un match que l'on retiendra pour la domination assez stérile des Verts mais tout de même par une occasion énorme de Bouanga dont la tentative à bout portant était déviée sur le poteau par Racioppi.
A la rigueur, la dernière à GG est plus honteuse. Un souvenir étrange qu'on préférerait ne pas avoir. Un match bizarre où, après un début de match équilibré, il y avait rapidement 1-1, puis 1-2 pour les Bourguignons. Avant un incroyable début de deuxième période et 3 buts dijonnais en 6 minutes. Et malgré un sursaut d'orgueil et une vraie domination par la suite, le retour à 3-5 ne suffisait pas et Marié, l'un des seuls joueur de l'époque aligné à l'époque et demain côté dijonnais, avec Coulibaly (et en l'absence de Lautoa), rendait la défaite encore un peu plus moche, 3-6. Mais ça, c'était en Coupe.
La dernière à GG en championnat c'était un joli 3-0, signé Monnet-Paquet (ne jamais oublier !), Khazri (sur une passe pas vraiment volontaire du soldat KMP) et Beric et ce malgré une énorme occasion pour Jeannot dès le début de match, la seule véritable pour Dijon, d'ailleurs. Un match avec quelques similitudes, notamment une équipe de Dijon sur 14 matchs pour une seule victoire (mais également 4 nuls) et une incapacité à trouver son gardien titulaire entre Runarsson (aujourd'hui deuxième gardien d'Arsenal) et Allain (aujourd'hui à... Örebro).
Pour le reste, malgré la lourde défaite en Coupe de France, le bilan est très positif contre Dijon. En championnat, il est tout simplement de 7 victoires pour 3 nuls (dont 2 lors des 4 réceptions à GG, toutefois).
4- Le joueur à suivre
Euh, ben... Dans un match de clôture sans enjeu, c'est déjà compliqué de trouver un joueur à surveiller chez l'adversaire, si ce n'est dans l'optique de le recruter, c'est encore plus dur quand l'adversaire en question est aussi en déroute. Alors, on a envie de prendre la question à rebours : qui pourrait nous être utile dans la lutte à la 9ème place. Et la réponse est terrible car elle désigne un joueur qu'adore l'auteur de ces lignes : Saturnin Allagbé.
Probablement le meilleur gardien de L2 de ses débuts en L2 début 2018 à sa blessure aux croisés fin 2019 (et ce même s'il n'a jamais même été nommé au Trophée UNFP correspondant !), son arrivée à Dijon sans avoir vraiment rejoué depuis sa grave blessure a été un désastre. 28 buts encaissés en 11 matchs, un long passage sur le banc suite à un début de saison jugé pas assez satisfaisant (malgré une bonne moyenne de 4 arrêts par match, pas d'erreurs majeures et une clean-sheet) et surtout 2 buts sur deux erreurs individuelles lors des deux dernières rencontres et une confiance visiblement sacrément abîmée. Aux artilleurs verts, qui eux semblent l'avoir quelque peu retrouvée, d'en profiter.