Les Verts ont-ils décidé de n'enchaîner que les nuls ? Ce n'est pas avec ça que le maintien va être acquis. Pourtant, contre les Sardines (comprendre l'Olympique de Marseille dans le langage potonaute) cela passerait pour un bon résultat. Mais serait-ce vraiment le cas face à une équipe entre rajeunissement et vieux pots dans lesquels on fait, paraît-il les meilleurs bouillabaisses ?
1- Le parcours
Tout dépend de quoi on parle. D'un point de vue sportif, c'est mitigé. En trois, matchs, on retrouve une victoire, un nul et une défaite (ou un match perdu sur tapis vert, ou... mouais, on ne sait pas trop, mais ça ne partait pas super bien).
Surtout, c'est une attaque plutôt en verve avec 5 buts inscrits que l'on a pu voir. Mais également une défense en difficulté avec aussi 5 buts encaissés. Bref, une équipe dont les matchs font le plein de spectacle (oui, bon, on y arrive bientôt, encore un peu de patience). Avec une seule réception, c'est plus difficile de tirer un bilan un domicile. D'autant que c'est l'habituelle bête noire Bordeaux qui a réussi à accrocher le nul.
D'un autre point de vue, le parcours des défenseurs, milieux et adjoints marseillais vers les problèmes est plutôt de qualité. On notera notamment la course parfaite de Pablo Fernandez pour aller décocher un mandale d'une sacrée puissance qui a laissé sa victime à l'hôpital avant un magnifique recul frein digne des meilleurs. Oui, le parcours du début de saison olympien n'a pas eu lieu que sur le terrain...
2- L’effectif
Visiblement, du côté de Jorge Sampaoli, on ne connaît pas l'expression ''profondeur de banc''. Avec 20 joueurs de champ dont 4 n'ont quasiment pas d'expérience en pro, le technicien argentin compte avant tout sur le talent de son onze de base, quitte à sombrer en cas d'hécatombe.
Dans les buts, on retrouve donc le vétéran Mandanda qui, du haut de ses 36 ans, est toujours international, ce qui semble donner raison à la confiance olympienne. Pas de Pau, donc, pour Lopez, qui va rester sur le banc. En défense, faute de latéraux, on était parti sur un système à trois axiaux avec Saliba (on attend son passage à Lyon pour finir de pleurer du sang), Balerdi (Nordin et toute l'attaque stéphanoise auraient pu jubiler de voir monsieur boulettes, mais il est suspendu...) et Luan Peres (27 ans, une seule saison à plus de 1500' en D1 brésilienne, le nouveau Doria ?). En effet, les Sardines sont suicidaires et préfèrent laisser leur tueur espagnol Alvaro sur le banc et leur monsieur plus Caleta-Car sur le départ. Pourvu que ça dure. Reste une problématique : que va devenir le système utilisé jusqu'ici alors que Lirola rejoint Amavi au rang des latéraux ? Difficile d'imaginer l'avoir rapatrié pour qu'il ne joue jamais. Pour autant, les deux joueurs n'ont aucune doublure.
Ce qui risque, de toute façon, d'obliger à abandonner les système étrange de Sampaoli en 3-2-2-3, c'est le manque de milieu (aussi, oui). En effet, si on retrouve Kamara et Gueye dans un rôle plus défensif et Gerson et Guendouzi dans un rôle plus offensif, on constate un banc presque vide avec, hormis Rongier, seul le tout jeune Souaré et ses très rares minutes en pro.
Enfin, dans le secteur offensif, c'est à peine mieux. Certes, le nombre est fait. Quoi que. En pointe, seul le blessé régulier Milik est à noter, en plus du très jeune et peu utilisé Dieng. Si bien que c'est Payet qui fait l'intérim pour le moment. Ce qui laisse les côtés un peu orphelins. Certes, on retrouve bien Ünder à gauche, mais à droite, en attendant le retour de l'ancien vert, on oscille entre Luis Henrique, moyen la saison dernière, et de la Fuente, entouré d'une hype rare pour un joueur dont le plus haut fait d'arme est un doublé contre la réserve de Valldaolid pour essayer (en vain) de décrocher la montée en D2 espagnole. Reste, sinon, Ben Seghir, transfuge de Nice, un match pro, preuve que le groupe est décidemment très fourni sur la Canebière.
La compo probable : En plus de Balerdi, suspendu, Milik est toujours absent de même que Caleta-Car ou Souaré :
Mandanda – Lirola, Saliba, Luan Peres, Amavi – Kamara, Guendouzi, Gerson – Ünder, Payet, de la Fuente
3– Souviens-toi la dernière fois
A la surprise générale, on ne va, pour une fois se souvenir que de la dernière fois. Ou plutôt de la dernière saison. Une victoire à domicile, 1-0, grâce à Arnaud Nordin, sans être en grand danger, et en état bien aidé par la maladresse de Balerdi. Et aussi, plus notable, une victoire au Vélodrome, renversant une tendance de 27 matchs sans victoire. Avec brio, pourtant. Malgré un Marseille à réaction, parfois dangereux, Hamouma marquait rapidement, suivi, en contre, par Bouanga sur un travail magnifique de Nordin, encore lui, décidément déterminant contre l'ennemi de (presque) toujours.
Sinon, que dire de l'historique. Nous avons cité les 27 matchs sans succès au Vélodrome. On peut y ajouter 2 victoires seulement en 26 matchs, avant la saison dernière, soit 12 années compliquées de 2008 à 2020. Soit, avec 15 défaites, dans le lot, un vrai chat noir dont on se serait bien passé.
4- Les joueurs à suivre
Euh, si on veut éviter des blessés, on serait prêt à dire Alvaro. Dans le jeu, en revanche, c'est Dimitri Payet, toujours lui, qui semble, avec ses 3 buts en autant de matchs, être l'homme à surveiller. La vivacité est peut-être moins là, mais le talent, lui, ne part pas.
Pour autant, en n'étant décisif ''que'' 9 fois contre son ancien club, l'offensif réunionais n'est pas un bourreau majeur des Verts, 19ème équipe la plus victime de sa part, seulement. Surtout, depuis un sévère 4-0 en 2017, il n'a plus trouvé le moyen d'être décisif qu'une seule fois en 6 tentatives. Les Payet sans le feu d'artifice.