Est-on sauvé ? Ne l'est-on pas ? Au-delà de l'intime conviction de l'auteur de ces lignes, le débat demeure. Et finalement, peu importe, il faut gagner, le plus possible, ne jamais cesser d'avoir cet objectif. Histoire, de toute manière, de finir le plus haut possible et, pourquoi pas, de regarder a posteriori le classement en se disant que, finalement, on s'est fait une belle frayeur sur une saison pas si catastrophique. Alors, forcément, dans le plan de marche, gagner, ça passe forcément par ce match contre Brest.


1- Le parcours

Et si ça passe forcément par ce match contre Brest, c'est qu'on parle d'une équipe plus ou moins à la dérive. Oh, certes, ce n'est pas Bordeaux qui, décidément, ne voit pas le bout du tunnel. Mais après un bon début de saison marqué par un top 10 après 14 journées avec 21 points (soit autant que le RC Lens !), la saison a tournée au vinaigre. Au point que, sur les 19 dernières rencontres, Brest serait barragiste, devançant seulement Nantes et Dijon, le tout avec seulement 16 points, soit 5 de moins que ceux marqués précédemment en 5 matchs de moins. Bref, un passage d'une moyenne de 1,5 points par match à une moyenne de 0,84 points par match.

Dans le détail, ça donne pas moins de 9 défaites et 7 nuls pour seulement 3 victoires contre Nice, Bordeaux et Dijon. Depuis la première victoire de cette liste, le bilan est même encore plus noir avec seulement 11 points en 15 matchs, et 8 défaites soit plus d'une tous les deux matchs.

Pour autant, avec une différence de buts de -9 depuis la mi-décembre, le bilan reste presque honora(t)ble puisque 6 équipes font pire. Il s'agit ainsi, sur cette période, de la 12ème attaque et de la 14ème défense. D'ailleurs, les Brestois ont encore marqué lors de 4 de leurs 6 derniers matchs et n'ont encaissé qu'une seule fois plus d'un but sur cette période. Mais quand rien ne tourne, cela ne suffit pas à marquer des points. Ou, tout du moins, de gros points, puisque les Bretons ont tout de même stoppé un peu l'hémorragie en glanant 3 nuls lors des 4 dernières rencontres (alors qu'ils avaient concédés 7 défaites sur les 11 matchs précédents).

Notons encore, pour finir de se rassurer, que malgré le bon début de saison brestois, les Finistériens n'ont, de toute façon, jamais été à l'aise à l'extérieur, n'y obtenant que 2 victoires, à Dijon et à Metz. Depuis cette dernière, 10 déplacements ont été effectués par les hommes d'Olivier Dall'Oglio pour 7 défaites et 3 nuls, 6 buts marqués et 17 encaissés. Dont 5 matchs sans marquer de buts lors des 7 derniers matchs à l'extérieur.

2- L’effectif

Si le Stade Brestois n'a pas su tenir la distance sur l’ensemble de la saison, c'est sans doute un peu la faute à un effectif assez court, trop, sans doute, pour le maintien, sans un début de saison au-delà des attentes.

C'est aussi un gardien moins impérial puisque Larsonneur, impeccable la saison dernière, a même dû faire un passage sur le banc au profit de Cibois. En défense, le nombre était certes là, mais derrière la paire composée d'Hérelle et Duverne, Chardonnet, finalement le défenseur central le plus utilisé cette saison, ne comptait qu'une soixantaine de matchs pros à 26 ans et Brassier débutant sa première saison en L1. Et sur les côtés, Pierre-Gabriel et Perraud n'étaient doublés respectivement que par Faussurier et Baal, 34 ans tous les deux. On aura également une pensée pour Bain, blessé depuis le début de la saison.

Au milieu, la situation était plus compliquée encore avec quasiment la seule paire composée de Belkebla et Lasne. Et si l'arrivée de Jean Lucas aurait pu changer la donne, il n'en est rien du point de vue des résultats, même s'il a pris sa place de titulaire. Les jeunes Mbock et Magnetti n'ont, en effet, pas réussi à faire leur trou. Quant à N'Goma, membre de l'équipe de la montée, il n'est même pas apparu cette saison. Ce qui a obligé Olivier Dall'Oglio à faire appel de temps à autre au jeune Fadiga, arrivé du PSG cet hiver.

Quant au quatuor offensif, il présentait certes plus d'éléments à disposition, mais de manière encore une fois limitée. Déjà, il comptait, en tant que titulaire et pendant d'Honorat, sur Faivre pour sa première saison en L1. Ensuite, ces deux hommes n'ont réellement eu que Philippoteaux et le néo-pro de 23 ans Le Douaron pour les suppléer. Dans l'axe, pire encore, puisque Mounié et Cardona ne sont désormais plus doublés que par Charbonnier.

La compo probable : Avec déjà un effectif réduit, Brest doit faire avec des absents, Hérelle, Lasne, Philippoteaux, Jean Lucas, Mounié et le gardien remplaçant Cibois. Olivier Dall'Oglio peut en revanche compter sur le retour de Bain :

Larsonneur – Pierre-Gabriel, Duverne, Chardonnet, Perraud – Belkebla, Magnetti – Honorat, Charbonnier, Faivre - Cardona

3– Souviens-toi la dernière fois

L'aller était marqué par une première mi-temps catastrophique, principalement défensivement, d'ailleurs. Car si les Verts avaient largement la possession et que le nombre d'opportunités était relativement équilibré, une efficacité maximale des Brestois en contre face à une défense portes ouvertes permettait aux Bretons de mener 4-1 à la pause malgré la réduction de l'écart à 2-1 de Camara... pour 2 minutes ! Et si la domination s'intensifiait en seconde période, c'était, comme souvent à ce moment noir de la saison, en vain.

La dernière à GG était un peu plus heureuse, avec un nul lors de la 2ème de Printant sur le banc, avant que les choses ne se gâtent. Dans un match, et surtout une deuxième période, dominé par les Verts, c'est pourtant Brest qui trouvait le poteau avant de finalement ouvrir le score par Faussurier. Les Verts revenaient bien par Bouanga sur une erreur de Perraud mais ne parvenaient pas à faire la différence pour l'emporter, 1-1. Au total, si les Verts peinent parfois à Francis-Le-Blé, c'est un sans faute à GG depuis que les deux équipes se sont retrouvées en 2010, avec 3 victoires et ce nul. En réalité, c'est même un sans faute dans l'histoire des confrontations entre ces deux clubs.

4- Les joueursà suivre

Si la faiblesse de cet effectif est son manque de profondeur de banc, sa force demeure dans l'homogénéité de son noyau. Autant le dire, difficile de ressortir particulièrement un jouer. Chose qui se remarque dans les stats des joueurs offensifs, par exemple, Honorat s'étant montré décisif 12 fois, contre 11 fois pour Mounié, 9 pour Faivre et 8 pour Cardona, le moins aligné des quatre.

Si on soulignera l'excellente saison de notre ancien Vert (et qu'on saluera un Pierre-Gabriel qui, sans être extraordinaire, aura tenu son côté avec une relative constance), l'homme qui ressort tout de même particulièrement de cette saison, c'est le seul international Espoir brestois présent en Hongrie pour la phase de poule de l'Euro, Romain Faivre. Joueur au profil hybride, entre l'ailier et le meneur de jeu, il aura, par sa polyvalence et ses mouvements incessants sur le front de l'attaque, grandement participé aux dézonages et à l'imprévisibilité de l'attaque bretonne. Si le SB se sauve, ce qui semble tout de même en bonne voie, il en sera tout de même un des artisans importants quand les choses fonctionnaient du côté de Francis-Le-Blé. Espérons toutefois qu'ils n'en récolteront rien de positif, sans besoin de faucher côté Vert.