Être dernier et avoir bon espoir. C'est paradoxal mais c'est un sentiment qu'ont connu pas mal de supporters des Verts après le joli match nul dans le derby. Même avec du recul, ce sentiment peut perdurer au regard d'un calendrier plus abordable dans les semaines qui viennent. À condition de ne pas continuer à sombrer dès ce dimanche contre Strasbourg
1- Le parcours
Ce n'est toutefois pas l'équipe la plus faible qui vient tout de suite au programme. Avec 11 points, soit 7 d'avance sur les Verts, 3 victoires pour 4 défaites et une différence de but de -1, les Alsaciens sont au 12ème rang, bien blottis, pour le moment, dans le ventre mou du classement, sans se faire particulièrement peur.
Surtout, si ce n'est pas autant le cas que Sainté, ils ont déjà eu affaire à quelques gros morceaux attendus du championnat. Ainsi, lors des 7 dernières journées, ils n'ont chuté que contre les vilains et le champion en titre lillois. Pour des nuls contre Troyes et Montpellier et des victoires contre des adversaires directs pour le maintien comme Brest et Metz, les deux qui accompagnent l'ASSE dans la charrette pour le moment. Mais aussi, plus intéressant encore, contre Lens.
Pour finir, on notera que, équipe moyenne, Strasbourg l'est partout : 10ème attaque, 12ème défense ou encore 12ème à l'extérieur, avec le très équilibré bilan de 2 victoires, 1 nul et 2 défaites. Notons tout de même une chose, depuis la défaite inaugurale, les Strasbourgeois ont marqué au moins un but à chacune de leur sortie. Mais n'ont signé que 2 clean sheets, petit bémol, assez récemment.
2- L’effectif
Après un été compliqué, et un moment où le nombre de défenseurs présents dans l'effectif était inférieur au nombre de défenseurs alignés dans le 11 de départ, les Strasbourgeois se sont recomposés un effectif solide, mais quelque peu déséquilibré.
Principale bonne nouvelle défensive de l'été, le retour de Sels, absent pendant une saison sur blessure, est bel et bien effectif, remettant Kawashima sur la banc (et l'ancien international Espoir Kamara en tribune...). En défense, le chantier a en revanche été immense. Notamment dans l'axe où il a fallu trouver du monde pour accompagner Djiku. Longtemps compliquée à trouver, la bonne formule semble devoir comprendre l'ancien Niçois Le Marchand et, plus étonnant, Nyamsi, jusqu'ici incapable de s'imposer en pro avec son club formateur, Rennes, malgré ses déjà 24 ans. Le jeune Perrin venu de Marseille s'étant assis sur le banc récemment, et Caci étant repassé à gauche où a beaucoup officié en ce début de saison le milieu de terrain Liénard. A droite également, il a fallu attendre avant de se fixer mais le retour de Guilbert a désormais repoussé la jeune recrue polonaise Fila sur le banc.
Si derrière l'effectif est raccourci au maximum avec 7 joueurs pour 5 postes, le milieu est un peu plus occupé. Ce sont toutefois 4 joueurs qui se partagent principalement les 3 postes. Sans surprise, on retrouve Bellegarde et le plus offensif Thomasson. On y retrouve également l'ancien Vert Aholou et, plus étonnant, Prcic, souvent présent en sortie de banc la saison dernière. Sissoko très utilisé l'année passée, peine quant à lui à retrouver sa place depuis qu'il a dépanné en défense centrale en début de saison. Idem pour Liénard qui a dépanné au poste de piston gauche.
Devant, le nombre est encore plus important, surtout pour deux postes. Ainsi, la paire Ajorque-Diallo qui marchait bien s'est vue mettre dans les pattes un certain Gameiro qui met parfois le second, pourtant auteur de 21 buts lors des deux dernières saisons, sur le banc. Un banc sur lequel s'assied quasi systématiquement Waris. Quant à l'important contingent dans ce secteur, il est aussi dû à un Mothiba blessé depuis bien longtemps et pas encore revenu et à un jeune Sahi Dion également absent depuis le début de saison.
La compo probable : Quand on a un groupe qui compte 19 joueurs de champ, cela limite déjà le champ des possibles quant à sa constitution. Avec 5 forfaits, Fila blessé, Mothiba et Sahi Dion en reprise et Thomasson et Djiku suspendus, cela l'est encore plus :
Sels – Guilbert, Le Marchand, Nyamsi, Perrin, Caci – Prcic, Aholou, Bellegarde – Ajorque, Gameiro
3– Souviens-toi la dernière fois
Il s'agissait d'un match mémorable. Un match débuté avec Sow, Sissoko, Gabard, Gourna, Moueffek, Krasso... Et Nordin parmi les joueurs les plus expérimentés de l'équipe du haut de ses 22 ans. Un match d'autant plus mémorable que sur le banc, ce n'était ni Puel ni Bonnevay ni même Sablé qui officiait mais Laurent Huard. Oui, vous l'avez reconnue, c'était la covid party de l'hiver, match honteusement maintenu malgré une moitié de l'équipe et du staff sur le flanc.
Un match qui aurait quand même pu sourire puisqu'il commençait par un pénalty obtenu par Moueffek. Mais manqué par Boudebouz. Et au lieu de sourire, quand tout voulait aller mal, Ajorque ouvrait le score après une charge non sifflée sur Moulin... Et malgré une partie plutôt équilibrée à l'exception d'un court temps très fort pour les Alsaciens de la 56è à la 63è minute, les Verts s'inclinaient dans un match où la jeune équipe alignée n'avait clairement pas à rougir et aurait pu être fière si le résultat n'avait pas condamné les Verts à aborder le derby en 16ème position.
Globalement, le bilan récent à la Meinau n'est de toute façon pas reluisant, avec seulement 2 victoires lors des 11 dernières confrontations, depuis l'été 2000. Depuis le retour des Alsaciens en L1, le bilan est d'1 victoire, 2 nuls et 2 défaites (en comptant celle contée ci-dessus).
4- Les joueurs à suivre
L'année dernière, 11 journées après l'arrivée d'Habib Diallo dans le giron strasbourgeois, la paire magique qu'il formait avec Ludovic Ajorque en était déjà à 10 buts. Cette saison, c'est 4 de moins. Surtout dans le jeu, avec un passage de 8 à 4, c'est une doublette deux fois moins redoutable que l'on observe. Et ce dimanche, leur principal pourvoyeur de ballon, Adrien Thomasson, ne sera pas là.
De quoi moins avoir peur de ce duo ? Peut-être. Reste que l'arrivée Gameiro, en grignotant sur leur temps de jeu, explique aussi cela sans nécessairement intepréter cette baisse statistique comme une déficit d'efficacité. Toutefois alors que Diallo n'a été titulaire que 4 fois à la pointe de l'attaque alsacienne, cela a grandement joué sur son rendement dans le sens où il n'est pas exactement un supersub. Sur ses 5 entrées en jeu, il n'a scoré qu'une seule fois, sur pénalty. Le seul inscrit par un attaquant en sortie de banc. Abondance de bien nuirait ? À défaut de réponse ferme à cette question, tâche à la défense stéphanoise de faire perdurer la série en ne relâchant rien face aux entrants, quels qu'ils soient.