Adjoint de Willy Sagnol en sélection de Géorgie, l'ancien milieu offensif stéphanois Adel Chedli échange quotidiennement avec Zuriko Davitashvili, dont il a apprécié les débuts sous le maillot vert.


Adel, Zuriko Davitashvili a marqué les esprits pour sa première apparition sous le maillot vert !

J’ai vu son premier match en vert contre Villarreal. Je suis ravi pour Zuriko ! J’étais déjà content qu’il signe à Sainté. Je lui ai beaucoup parlé du club pendant l’Euro. J’ai eu plusieurs membres de l’ASSE qui sont venus aux renseignements. J’ai principalement échangé avec Loïc Perrin mais aussi avec le Doc, etc. Loïc et Jeff ont été très bons, il y avait des pourparlers mais Sainté n’a pas voulu déranger Zuriko pendant l’Euro. J’ai eu Loïc a plusieurs reprises concernant Zuriko, ça fait un bon moment qu’il le suivait.

C’est une très belle recrue pour Sainté ! Je lui ai tellement parlé du club, de l’ambiance… Bon, en même temps, l’ambiance il la connaît un peu, il en a eu un bel échantillon il y a 3 mois avec les Girondins! (rires) Quand il est sorti à 10 minutes de la fin, Bordeaux menait 1-0. Mais Sainté poussé par son public a tout renversé avec ce doublé d’Irvin Cardona. Comme tout le monde, Zuriko est impressionné par la ferveur du public stéphanois et impatient de le retrouver, avec un maillot vert désormais !

L’ASSE, c’est un club pour lui ! Tu vas voir, c’est un très bon joueur ! J’ai dit à Zuriko que j’étais de là-bas. Forcément, ça a dû le convaincre définitivement de signer à l’ASSE ! (rires) Non mais avec Willy, on lui a bien « vendu » le club. On lui a dit que l’ASSE est un club extraordinaire avec le meilleur public de France. On lui a dit aussi que la ville était très bien quand bien même beaucoup disent qu’elle n’est pas extraordinaire.

On a assuré à Zuriko qu’il allait se sentir bien avec sa famille dans la région stéphanoise et que les supporters allaient lui donner des frissons. Au début il avait un peu peur par rapport à l’état du club, qui était en train de changer de mains. Mais on lui a bien « vendu » le club, sachant que le club a été bien vendu justement. Zuriko a été rassuré quand il a su que le club avait été racheté par des gens sérieux, qui ont projet solide et qui ont les moyens d’avoir de belles ambitions.

On lui a dit : « à partir du moment où un club te veut absolument, que des gens comme Loïc et le coach Olivier comptent vraiment sur toi, fonce. Signe à Sainté, tu ne peux pas rêver mieux ! » Je lui ai dit : « si t’arrives à vite te mettre dans la poche le public, t’as tout gagné. » Je lui ai dit : « là-bas, les gens sont des passionnés : soit on t’aime, soit on te déteste ! » (rires). Bon, on va dire qu’il a déjà fait en sorte de mettre tous les atouts de son côté dès son premier match en vert. On compte sur lui pour confirmer en match officiel bien sûr !

J’ai vu son doublé et j’ai apprécié. Son premier but, c’est ce qu’il travaille tous les jours ! Quand on est en stage avec la sélection géorgienne, on bosse là-dessus au quotidien. A la fin des entraînements, je prends les attaquants. Zuriko en fait évidemment partie, comme Kvaratskhelia, l’attaquant du Napoli. Khvicha, c’est plus qu’un simple coéquipier pour Zuriko, c’est quasiment un frère. Ils sont toujours ensemble.

Il y a aussi Georges Mikautadze bien sûr, qui s’est engagé récemment avec l’OL, son club formateur. Giorgi Chakvetadze, qui joue à Watford en Championship, prend part également à ce spécifique attaquant. Pendant un bon quart d’heure, à la fin des entraînements, ils font du rab pour travailler ce style de frappe. Tout le temps. Le but égalisateur de Zuriko ne m’a pas surpris. Ce n’est pas le fruit du hasard mais la résultante de son travail.

Même le deuxième but, moins spectaculaire, c’est un peu sa marque de fabrique. Il aime ces frappes cou de pied intérieur. Il maîtrise bien ce geste, qui fait flotter le ballon et rend les choses très difficiles pour les gardiens. Ce qu’il a fait lors de ses 45 premières minutes ne m’a absolument pas étonné. Je l’avais dit à Loïc : « Tu vas voir, il a une qualité de frappe énorme. » Il aussi montré lors de cette rencontre ses qualités de passeur. Jibril Othman a su en profiter. C’est un Franco-tunisien, comme moi !

Dans le cadre de tes missions de sélectionneur adjoint de la Géorgie, tu as beaucoup supervisé Zuriko je présume !

Bien sûr ! Je regarde tous ses matches. Je ne vais pas te mentir, je regarde surtout les matches de nos joueurs offensifs et Zuriko en fait partie. Cette dernière saison, je crois que je n’ai pas loupé un seul de ses matches. Bordeaux a vécu une saison très compliquée mais Zuriko a fait pas mal de prestations convaincantes. C’est un joueur polyvalent, il peut joueur à plusieurs postes : excentré droit ou gauche, deuxième attaquant, relayeur… Je trouve que c’est un joueur très technique, très vif balle au pied. Il arrive à percuter, surtout sur les phases de transition où il va très vite.

Au-delà de ses qualités de frappe et de passe, je trouve qu’il a beaucoup progressé tactiquement. Zuriko, c’est quelqu’un qui a un talent naturel. Quand il était junior, il était considéré comme le joueur le plus prometteur de la Géorgie, devant Kvaratskhelia etc. A un moment donné, il a un peu stagné. Depuis 2 ou 3 ans, il s’est bien remis à bosser. Je ne suis pas surpris par le niveau qu’il a aujourd’hui et je sais qu’il va faire une grosse saison.

Zuriko est un garçon qui marche beaucoup au mental et qui bosse beaucoup. C’est quelqu’un qui ne néglige pas le travail de l’ombre, le travail invisible. Zuriko va beaucoup à la salle, il fait beaucoup d’extras et il a surtout une excellente mentalité.

Il va découvrir la Ligue 1. Tu le vois s’imposer dans l’élite du championnat de France ?

Oui, je considère d’ailleurs que ce sera plus facile pour lui en Ligue 1 qu’en Ligue 2, où il sort de deux saisons intéressantes avec les Girondins. En Ligue 1, je trouve que t’as plus d’espaces. A l’Euro, Zuriko a été titularisé contre une équipe tchèque physiquement monstrueuse. Je considère qu’il a été le meilleur des 22 sur le terrain. C’est un petit gabarit qui va vite donc il est difficile à rattraper. Après, il a encore des choses à travailler. C’est normal, il est jeune, il n’a que 23 ans.

Je pense que Zuriko doit progresser dans la régularité, dans la répétition des matches à haute intensité. C’est la mentalité un peu de l’Europe de l’Est. Comme je le dis à Willy, je les appelle « les Arabes de l’Europe de l’Est ». A un moment donné, ils se contentent de faire un petit pont, une petite roulette, un petit grigri. Pour eux, s’ils réussissent ça, le match est extraordinaire. Or au très haut niveau, c’est la capacité à enchaîner les grosses performances qui fait la différence. Je pense que Zuriko commence à le comprendre. Il est jeune, il fait partie d’une jeune génération travailleuse, consciente des axes d’amélioration, ne demandant qu’à progresser.

Avec Willy, ça nous fait plaisir de voir que beaucoup de nos joueurs évoluent à haut niveau. Quand on a pris la sélection de la Géorgie, il nous est arrivé la première année de prendre 8 joueurs de la même équipe locale, Batumi. A l’Euro, on n’avait que 2 joueurs locaux : notre gardien numéro 2 et le piston gauche qui a joué du fait que le titulaire à ce poste s’était blessé juste avant l’Euro. Il n’y a pas plus belle exposition qu’un Euro, cette compétition a permis à nos joueurs de progresser. On est fier d’avoir montré une belle image du football géorgien.

Notre parcours a eu un gros retentissement en Géorgie. Comme on dit, le foot réunit. Grâce au foot, tous les problèmes politiques ont été oubliés l’espace d’un mois. Tout le monde était la main dans la main. Quand on est rentré au pays, on a été accueilli comme si on avait gagné une Coupe du Monde ! C’était extraordinaire, on a vécu des scènes de liesse indescriptibles. Voir de larges sourires sur le visage de nos joueurs comme sur celui de nos supporters, c’est tellement bon ! Les garçons ont été récompensés car ils travaillent beaucoup.

Et s’ils travaillent bien, Willy et toi n’y êtes sans doute pas étrangers !

On n’est pas tendre avec eux mais on leur laisse un peu de liberté quand même. On a été joueurs. Moi j’essaye de me comporter de la façon dont j’aurais aimé qu’un coach se comporte avec moi. Je suis assez open. Même Willy l’est. On aime rigoler avec eux, on lance quelques petites vannes. Avec Zuriko, on se chambre. Parfois je lui apprends des vilains mots en français en lui faisant croire qu’ils ont une autre signification. Il répète ces mots à Willy et ça nous fait marrer ! (rires) Je préviens Willy avant, c’est un jeu entre nous en fait. En tout cas Zuriko fait l’effort de comprendre le français, il essaye de s’exprimer dans notre langue et il va continuer de le faire à Sainté. A Bordeaux il a déjà appris des mots français, des joueurs girondins lui ont fait connaître des mots pas très bien ! (rires)

Pour parler quasiment tous les jours avec Zuriko, il est très content d’avoir signé à l’ASSE. Au-delà d’être leur coach adjoint, j’ai une relation amicale avec les internationaux géorgiens. Willy me donne une double casquette. Sur le terrain, il faut être intransigeant. En dehors, je vais les voir dans leur chambre, on fait de la muscu ensemble, de temps en temps je rentre dans les jeux avec eux et on rigole ensemble. Le respect il est là et c’est aussi une histoire de confiance.

Franchement, Zuriko est trop content d’être à Sainté. Je lui ai dit que l’ASSE allait bien s’occuper de lui. Je lui ai donné quelques conseils. Je lui ai suggéré d’aller habiter dans la plaine, du côté d’Andrézieux car ça lui permet d’accéder plus facilement au stade. Là-bas il sera bien. Il a sa femme et un enfant qui a 5 ou 6 mois. C’est normal que je lui ai donné quelques conseils car je suis un gars du coin.

Je suis né à Bellevue mais j’ai grandi à La Ricamarie. Je suis un petit gars de la Ric’ ! Le club m’a laissé vivre là-bas et après dès que j’ai commencé à intéresser les pros, à m’entraîner avec eux, je me souviens que Christian Larièpe m’a enjoint à quitter le quartier. J’ai perdu mon frère quand j’étais en U17, je suis parti vivre quelques temps au centre de formation qui à l’époque n’était pas à L’Etrat mais au Stade Geoffroy-Guichard. Après je suis parti vivre dans la plaine, j’habite à Roche. Moi je conseille à Zuriko d’habiter en dehors du centre-ville de Sainté.

Zuriko vient d’intégrer un club que tu connais très bien. Tu as été formé chez les Verts, tu as fait tes débuts en pro là-bas mais tu as dû quitter le club contre ton gré. Quel est ton lien aujourd’hui avec l’ASSE ?

Je continue de suivre les Verts. En plus j’ai mon neveu qui joue à l’ASSE, Rayan Boukadida. C’est le fils de ma petite sœur. Rayan joue en défense et il a 17 ans. Il a surtout joué avec les U17 nationaux la saison passée mais a fait aussi des apparitions avec les U19. Cet été, il vient de jouer les 3 premiers matches de préparation de l’équipe réserve. Quand il était plus jeune, je ne préférais pas dire que c’était mon neveu car je ne voulais pas que les gens pensent qu’il était à l’ASSE juste parce que c’est mon neveu. Ils ne lui font pas de cadeau et c’est tant mieux !

Forcément, je suis l’évolution de Rayan chez les Verts donc j’ai toujours ce lien avec l’ASSE. Indépendamment de ça, j’échange avec Loïc Perrin mais aussi avec Jean-François Soucasse car j’ai joué deux saisons aux côtés de Jef à Sainté, la première en D1 et la seconde en D2. J’échangeais aussi avec Roland, quand j’avais la possibilité d’aller voir un match j’allais au stade. A une époque on m’avait promis un poste de formateur au centre mais il n’y a eu aucune suite, ça m’était resté un peu en travers de la gorge.

Tu aimerais revenir à l’ASSE ?

Oui, moi mon rêve ce serait de revenir à Sainté un jour. C’est ma ville, c’est mon club de cœur même si j’ai joué 8 ans à Sochaux. Ma maison, c’est Saint-Etienne, c’est nulle part ailleurs ! J’ai un rapport très fraternel avec Sochaux mais il y a quasiment tout le monde qui a changé là-bas aussi. Mon club de cœur, ça reste l’ASSE. Quand on est en Géorgie, avec le décalage horaire, parfois il est 1h00 du matin quand on regarde les matches des Verts avec Willy ! On reste éveillés pour regarder Sainté, hein ! C’est mon club et j’espère qu’un jour j’aurai la possibilité de coacher à Saint-Etienne.

Cette envie d’entraîner est venue sur le tard ou t’avais ça en toi dès tes vertes années ?

Cette envie m’est venue très tôt. Ma vie, c’est le foot. Depuis tout petit, je me nourris des préceptes de mes entraîneurs. Je prenais beaucoup de notes des différents coachs que j’ai eus à Sainté. Le premier qui m’a beaucoup inspiré, c’était Alain Blachon quand j’étais en U17. Après il y a eu Christian Larièpe, paix à son âme. Il nous a quittés prématurément il y a un an. Très vite je me suis dit qu’après ma carrière de joueur je voulais me reconvertir comme coach.

Déjà quand j’étais à Tézenas du Montcel, j’ai passé le BE1 avec Willy. Je me souviens qu’il y avait Laurent Blanc, Steph Santini, Jean-Philippe Séchet. On était tous dans l’annexe de Tézenas et on passait le BE1. Là, en septembre, je vais passer mon UEFA pro. Je n’ai pas encore ce diplôme, j’ai l’UEFA A depuis 6 ans. L’UEFA pro m’ouvrira les portes pour entraîner en pro ou pour être sélectionneur national. Je suis content de pourvoir passer ce diplôme, c’est une récompense. La Géorgie m’a inscrit à cette prochaine session. C’est une formation de 18 mois dispensée par la FIFA. Je vais consolider mon bagage d’entraîneur et peaufiner mon anglais car toute la formation est en anglais !

Willy t’a certainement encouragé à passer ce diplôme. Avant de prendre ensemble la tête de la sélection géorgienne en février 2021, ça fait combien de temps que vous n’aviez pas été en relations ?

C’était à l’occasion d’un match entre le Bayern et Nuremberg en 2006. Fouilla, ça date ! On a repris contact lors de la période du Covid. J’ai fait quelques actions pour aider des gens en difficulté surtout dans mon village en Tunisie. Willy m’avait contacté, il avait fait un don très généreux pour aider mon village. On est resté en contact et un jour il m’a appelé. On s’est revu. On a discuté de tout mais pas de football pendant une semaine. On a eu beaucoup de plaisir à se retrouver.

Tu sais, on se connaît par cœur avec Willy. On était très potes quand on était au centre à l’ASSE. Même avant. Quand j’ai joué en minimes et en cadets à Sainté, c’est son père qui me ramenait chez moi tous les soirs. Il faisait exprès un détour avant de remonter à Montfaucon, dans la Haute-Loire. On était toujours ensemble avec Willy, avec ses parents, mes frères. Ma relation avec Willy, elle est plus qu’amicale. Cela fait 35 ans qu’on se connaît. C’est une relation de confiance. Il sait très bien que je suis droit et que je nu lui ferai jamais un sale coup. C’est important pour un coach numéro un d’avoir un second qui le connaît par cœur.

Tu es un adjoint loyal mais aspires-tu à devenir numéro un ?

Je ne veux pas brûler les étapes. Etre numéro un dans un Centre de formation, pas de souci, je suis prêt. Mais être numéro un à très haut niveau… Sincèrement, je pense qu’il me manque encore un petit quelque chose, quand bien même Willy me dit que suis prêt. Parfois il me dit : « Je vais te mettre un coup de pied au cul pour que tu dégages car il faut que tu deviennes numéro un. » Mais moi je continue d’apprendre car je suis quand même passé de la R1 avec Arles-Avignon au niveau international avec la Géorgie ! Il y a un monde d’écart.

Va savoir, peut-être qu’à moyen ou long terme t’auras une opportunité d’entraîner à Sainté. Tu étais un joueur prometteur qui n’est hélas pas tombé à la meilleure période en pro à l’ASSE.

Oui, c’est un regret. Après, comme me le disent Willy et d’autres : « Adel, t’as quand même fait une bonne carrière. » Certes, j’ai eu l’occasion de rejouer en Ligue 1 avec Sochaux, j’ai gagné la CAN en 2004 et le CHAN en 2011 avec l’équipe de Tunisie. J’ai joué la Coupe du Monde 2006 en Allemagne. Pour un enfant de la Ricamarie, c’est pas mal ! Mais avec le talent que j’avais et dont on me parlait quand j’étais à Sainté… Je pense que j’ai été très mal entouré, pas bien conseillé, et ça a impacté ma carrière.

Je regrette qu’à l’ASSE deux personnes m’aient mis sur le côté sans même chercher à vraiment me connaître. Moi mon rêve ça aurait été de faire toute ma carrière à Sainté. Mais quand Pierre Repellini et Robert Herbin sont arrivés pour reprendre l’équipe en 1997, ils m’ont mis à la porte. Ils m’ont dégagé en fait. Moi et d’autres… C’est dommage car je sais pertinemment que j’aurais pu faire de très belles choses sous le maillot vert. C’est mon regret. J’en parle souvent avec mon fils qui jouait à Dunkerque en U19 l’année dernière. Il ne m’a jamais vu jouer car c’était le plus petit, c’était le dernier. Il me dit : « Papa, j’aurais trop aimé te voir. » A l’époque, il n’y avait pas internet comme maintenant, il n’y avait pas toutes les vidéos comme aujourd’hui.

Heureusement il y a l’excellent compte ASSE Memories géré par nos deux fidèles potonautes Danish et Yvanmamamia.

Oui, j’en profite pour les remercier ! Mon fils a pu me voir en action sur certaines vidéos. Notamment celle où j’ai inscrit mon unique but en pro avec l’ASSE, à Geoffroy-Guichard contre Metz. Sylvain Kastendeuch avait ouvert le score sur penalty pour les Grenats mais j’avais égalisé d’un bel enchaînement contrôle orienté – frappe croisée du droit.

Mon fils a pu aussi visionner le résumé vidéo d’un match que j’ai joué contre Martigues, qui s’était aussi achevé sur un nul 1-1. C’est le regretté Bibiche Aulanier qui avait égalisé d’une superbe bicyclette.

Mais si je veux revenir à Sainté, ce n’est pas dans un esprit de revanche. Mais je me dis qu’aujourd’hui y a quasiment personne du cru que ce soit dans le staff des pros ou au centre de formation. Y’a Razik bien sûr, qui est un très bon entraîneur mais je ne crois pas qu’il ait joué à l’ASSE, ou alors dans les équipes de la préformation. Jean-Philippe Primard est un autre très bon coach, désormais en charge de la préfo et des U15. Il a d’ailleurs été le premier entraîneur de mon neveu Rayan. J’ai joué avec Jean-Phi, il me conseillait beaucoup. J’ai une très bonne relation avec lui mais à la base ce n’est pas un gars du cru.

Après, voilà, moi je suis bien en Géorgie. Je travaille bien, dans de supers conditions, avec un super coach. Au-delà d’être mon ami, d’être un bon gars, Willy est vraiment un top coach, en toute objectivité. Il a beaucoup de connaissances. Ça ne m’étonne pas qu’il réussisse dans ce rôle d’entraineur/sélectionneur. Déjà quand il était jeune, il avait ce truc en lui. Il avait cette capacité à analyser les matches, à communiquer. A ses côtés, aujourd’hui je suis épanoui dans ce que je fais, je suis très content. Mais je sais qu’un jour je serai numéro un quelque part. Je ne sais pas où. L’idéal, ce serait à Sainté, ce serait mon rêve ! (rires) Mais je ne veux pas brûler les étapes. Là je suis bien, on me fait confiance. J’apprécie de pouvoir bosser avec la totale confiance de Willy. Il me laisse tout faire. J’essaie de lui rendre tous les jours la grosse confiance qu’il a en moi.

Suite à vos remarquables performances à la tête de la sélection géorgienne, avez-vous été prolongés ?

Non, on est en contrat jusqu’à la fin de l’année mais j’ai cru comprendre que les décideurs géorgiens souhaitent que l’on reste. Je ne suis qu’adjoint mais j’ai eu des sollicitations ailleurs. Je pense que Willy a dû avoir pas mal de propositions. Mais il a la tête sur les épaules et c’est quelqu’un de très respectueux. Jamais il ne fera un sale coup aux Géorgiens. Moi non plus, je suis quelqu’un de fidèle. On est actuellement sous contrat jusqu’au 31 décembre et on verra bien ce qu’il va se passer…

Le prochain rassemblement, on part dès le 20 août en Géorgie avec Willy pour préparer deux matches de Ligue des Nations. Le 7 septembre, on va retrouver la République tchèque à Tbilissi. Trois jours plus tard, on affrontera l’Albanie à Tirana.

Nul doute que Zuriko sera sélectionné pour ces deux rencontres, surtout s’il met des doublés en Ligue 1 contre Monaco, Le Havre et Best !

Même s’il ne met pas des doublés à chaque fois, il n’est pas improbable qu’il soit là, effectivement ! (rires) Ce qui m’embête, c’est que je lui avait dit que je tenais à être dans le Chaudron pour son premier match en vert à Geoffroy-Guichard. Mais comme les Verts démarrent leur championnat à Monaco, je serai déjà en Géorgie quand ils accueilleront le Havre lors de la deuxième journée. Je suivrai ce match à distance du coup ! Bon, ce qui est sûr, c’est que je viendrai pour le derby car il y a aura deux joueurs géorgien seront opposés pour ce match !

On n’est pas sûr de te voir en banlieue pour la première manche de ce derby car les vilains recevront nos Verts le 10 novembre or tu accueilles l’Ukraine en Ligue des Nations le 16 novembre…

Ah mince ! Ce n’est que partie remise j’espère ! Bon, dès que le calendrier est sorti j’ai regardé quand aurait lieu le derby dans le Chaudron. Je crois que c’est le 20 avril, j’espère bien que cette fois je pourrai assister à ce match. Je me souviens que j’étais dans le Chaudron lors du premier match de Willy en pro. C’était Christian Larièpe et Maxime Bossis qui officiaient sur le banc ce soir-là. On avait fait 1-1. Ludovic Guily avait ouvert le score mais on avait égalisé quelques minutes avant la mi-temps grâce à un retourné acrobatique de Jean-Philippe Séchet !

Quelles relations entretiennent Zuriko Davistashvili et Georges Mikautadze ?

Ils s’entendent bien, il y a beaucoup de respect entre eux. Ce sont deux compétiteurs, ils ne se feront pas de cadeau quand ils s’affronteront, a fortiori dans le contexte passionné du derby ! Franchement, ce sont deux bons gars, ils ont tous les deux une très bonne mentalité. Moi j’aime beaucoup les deux. Mikau c’est une très belle personne. Après, il est lyonnais ! (rires)

C’est quand même une sacrée tare !

Ah mais il aime Saint-Etienne !

Sérieux ? Faire un 69 avec ses vilains doigts à Geoffroy lors d’un doublé victorieux avec le FC Metz, t’appelles ça aimer Saint-Etienne ? Tu me diras, le karma l’a rattrapé depuis, les Verts lui ont mis un joli stop au barrage.

Quand je dis qu’il aime Sainté, je veux dire par là qu’il le respecte, comme tout le monde. La célébration de ses buts à Geoffroy, c’est normal, ça fait partie du truc. C’est entre eux, c’est les nouvelles générations de joueurs. Ce sont des gamins en fait, des « sans cerveau » ! (rires) C’est plus pour le fun, c’est pour les potes. Je crois qu’après il s’est excusé, ou qu’en tout cas il a désamorcé le truc. Dans le fond, crois-moi, ça reste un bon gars, comme Zuriko. Zuriko, c’est une très belle personne et pour moi il n’y avait pas mieux que Sainté pour lui. On va voir s’il va trouver dans le vestiaire stéphanois son Kvaratskhelia. Eux, ils rigolent tout le temps et ils sont toujours fourrés ensemble en sélection. C’est Heckle et Jeckle ! (rires)

Merci à Adel pour sa disponibilité