Nouveau président du Football Bourg-en-Bresse Péronnas, club de N1 qui affrontera les Verts ce vendredi dès 18h00 au Centre Robert-Herbin, David Venditelli s'est confié à Poteaux Carrés.


Ça représente quoi les Verts pour toi ?

Les Verts ça représente beaucoup de choses pour moi, et à différents niveaux. Je suis né en 1970 donc Saint-Etienne c’est mon enfance, même si j’ai grandi à Lyon et que j’allais à Gerland avec mon père et mon frère. Les Verts, c’est aussi un club qui m’a permis d’évoluer dans mon cursus professionnel, dans l’agence Score Agencies que j’avais créée, grâce aussi à la confiance des joueurs. On a toujours très bien travaillé avec l’ASSE, avec les présidents, les dirigeants et les différents directeurs qui étaient en place comme Vincent Tuong-Cong, Stéphane Tessier, Frédéric Paquet, etc. C’est pour ça que l’ASSE représente pour moi beaucoup de positif.

Comment as-tu vécu la rivalité entre Sainté et Lyon quand tu as joué sous les couleurs de ceux qu’on appelle affectueusement les vilains ?

(Rires) C’est vrai que j’ai joué plusieurs saisons au centre de formation de l’Olympique Lyonnais. J’ai toujours vécu super bien cette rivalité entre Lyon et Sainté. Quand j’étais en sélection Rhône-Alpes ou même en équipe de France, il y avait toujours des Stéphanois. J’ai toujours eu de très bons rapports avec les joueurs de l’ASSE. Cette rivalité entre les deux clubs, elle était très sympa. Je me souviens qu’à l’époque j’étais proche d’Etienne Mendy. Il est un petit peu plus âgé que moi mais il jouait souvent avec la réserve de Saint-Etienne et moi avec celle de Lyon. On se voyait en dehors du football. Pour moi il n’y avait pas vraiment de rivalité.

La rivalité, et tous les joueurs te diront la même chose, ça fait partie du folklore d’un match de foot, elle est surtout entre supporters. Je me souviens d’un derby que j’ai joué à Geoffroy-Guichard en lever de rideau d’un Saint-Etienne-Nice à Geoffroy-Guichard. Pour moi c’est important, je n’avais pas encore 16 ans. C’était la fameuse époque des levers de rideau où en première mi-temps il n’y avait pas grand monde et en deuxième période ça poussait fort. Cette ambiance du Chaudron m’a marqué.

Tu aimerais réintroduire les levers de rideau ?

C’est ce que je souhaite faire à Bourg. Si on veut que les jeunes et leur famille, surtout dans un club comme le nôtre, soient concernés par le projet du club, il faut mettre en œuvre des actions pour les concerner. Un lever de rideau, pour moi, c’est un message fort envoyé aux familles. Ça montre qu’il n’y a pas les pros d’un côté et les jeunes de l’autre. Personnellement je trouve ça magnifique de voir des jeunes jouer avant l’équipe première sur le terrain. Pour les parents, c’est gratifiant. Je suis le papa d’un jeune footballeur de 6 ans, le voir gambader avec ses amis, pour moi c’est top !

Le deuxième point, c’est la notion de spectacle que je veux essayer de mettre en place. Toutes proportions gardées, quand on dit que le football est une société du spectacle, il ne se passe pas grand-chose. On ne peut pas forcément maîtriser ce qui peut se passer sur le terrain pendant le match. En revanche on doit être capable de maîtriser ce qui doit se passer autour du match. Pour moi, un lever de rideau c’est cette notion de plaisir, de famille, de convivialité, de joie. Je me souviens encore du lever de rideau que j’avais joué quand j’étais pupille avant un Lyon-Auxerre à Gerland. Ça restera gravé. Un lever de rideau, ça crée de la vie autour de l’équipe première, celle de Bourg a besoin de soutien.

Dans tes fonctions d’agent, tu as accompagné de nombreuses figures de l’ASSE, notamment les deux plus marquantes de l’histoire du club au 21e siècle, Loïc Perrin et Christophe Galtier. Tu as commencé à collaborer avec Dieu quand il était tout jeune ?

Quand Loïc nous a rejoint, il n’avait pas encore 17 ans. Au-delà de ses qualités humaines connues de tous, c’est la qualité de la carrière qu’on a pu faire lui et moi que je retiens. Loïc a grandi dans sa carrière de joueur professionnel, et en ce qui me concerne ça fait partie des premiers jeunes joueurs que j’ai eus. La fierté que j’ai à travers l’accompagnement de Loïc, c’est que j’ai pu montrer qu’un agent n’était pas qu’un mec qui fait des transferts mais un gars qui gère vraiment une carrière. Une carrière, ça peut passer aussi par le fait de rester dans son club. C’est ce qu’a fait Loïc.

C’est rarissime dans le football professionnel d’aujourd’hui.

Très honnêtement, c’est aussi un concours de circonstances. Deux ou trois fois, il aurait pu ou dû – je ne sais pas comment il faut dire – partir. La fois la plus dure, c’est quand il a pris ce fameux tacle de Civelli au Vélodrome. Loïc s’est fait les croisés alors qu’il était très, très proche d’Arsenal à cette époque-là. Mais aussi bien Loïc que moi, on n’a jamais souhaité qu’il parte pour partir. J’ai très vite compris l’attachement qu’il avait à son club. Il aurait pu gagner plus ailleurs mais son épanouissement personnel, familial et professionnel passait par le fait de rester à Saint-Etienne. Loïc aura fait toute sa carrière chez les Verts, je suis content et fier d'avoir accompagné ce joueur exemplaire pendant toutes ces années.

Loïc est revenu au club pour entamer sa reconversion. Tu lui vois quel avenir ? Dieu va devenir DS ?

Loïc connaît déjà parfaitement ce qui se passe dans un vestiaire. Il faut voir comment il sera en capacité à gérer toute la partie administrative d’une mission. Est-ce qu’il va y prendre du plaisir, est-ce qu’il va être compétent ? Sur ça, je n’ai pas trop de doutes. Il démarre tout juste sa reconversion, il faut lui laisser le temps de prendre ses marques, c’est difficile à ce jour de se dire où il va se situer. Il va démarrer en septembre sa formation de Manager Général de club sportif professionnel dispensée par le Centre de Droit et d'Economie du Sport de l’Université de Limoges.

Loïc a entrepris cette démarche d’apprendre un nouveau métier, je pense que cette formation va beaucoup lui apporter. Loïc a les qualités pour être entre le directoire et le sportif, pour faire le lien entre les deux. C’est extrêmement important. Je pense qu’il manque peut-être à Saint-Etienne une figure emblématique comme on en trouve finalement dans tous les grands clubs maintenant. Les anciens joueurs qui ont marqué l’histoire ont un rôle à jouer dans le développement d’un club. J’estime naturellement que Loïc peut jouer ce rôle-là Saint-Etienne.

Loïc a joué en U13 sous les ordres de Joël Guitay, que tu as recruté il y a dix ans à Score Agencies. Que peux-tu nous dire sur lui ?

Joël n’est pas un agent, c’est un peu la particularité de notre agence. J’avais souhaité mettre en place différents profils pour accompagner les joueurs en fonction de leur situation et de leur développement. Joël est un éducateur chevronné et apprécié, à Saint-Etienne tout le monde le connaît. C’est quelqu’un qui parle football, qui accompagne les jeunes. Il a joué un rôle important dans le développement d’un Kurt Zouma par exemple.

Souvent mon nom et mon agence ont été mis en avant quand on a parlé de Kurt mais il faut souligner le travail remarquable que Joël a accompli pour ce jeune. Je connaissais Kurt car il est de Vaulx-en-Velin dans la région lyonnaise. La façon dont on travaillait avec Joël, c’est qu’il voyait les jeunes, il les suivait pendant un petit moment et après je venais sur les matches avec les lui, on validait ensemble avant de contacter les familles. Bon, en ce qui concerne Kurt, on n’a pas eu besoin de voir beaucoup de matches (rires), on a été d’accord très rapidement. Tous les joueurs qui sont passés à l’ASSE et qui ont travaillé avec nous te diront que Joël était pour eux un papa.

Ta collaboration avec Galette a été un peu plus récente ?

En fait, on a commencé à collaborer officiellement avec Christophe lors de la saison 2013-2014. Pendant des années, il avait vu comment on travaillait. La première transaction qu’on a pu faire à l’ASSE sous l’ère Galtier, c’est le prêt de Pape Diakhaté, qui est arrivé en janvier 2010 chez les Verts en provenance du Dynamo Kiev. Christophe avait pu voir comment on avait bossé sur ce dossier. J’ai aussi travaillé sur le dossier Jérémy Clément, dont je me suis occupé comme Loïc pendant toute sa carrière. Jérémy, qui était à Paris, a signé à Sainté l’été 2011. Christophe nous avait donc déjà vus à l’œuvre quand il a décidé de faire appel à mon agence au moment de sa séparation avec son agent historique.

Quel regard portes-tu sur son évolution ? Es-tu bluffé par sa réussite ?

Ce qui m’a un peu « bluffé » pour reprendre ton expression, c’est sa capacité à se remettre en question chaque année sur ce qu’il pouvait faire de mieux, dans la manière de faire jouer son équipe, de manager son groupe. Christophe a quitté l’ASSE en 2017 car il a senti qu’il n’avait plus cette capacité de faire progresser un club qu’il aura fait progresser en l’emmenant plusieurs années consécutives en Coupe d’Europe et en remportant une Coupe de la Ligue.

Ce qu’il a réussi à faire dans la durée à Saint-Etienne est assez remarquable et j’ai été également « bluffé » par son travail à Lille. Quand tu vois son évolution et son développement rapide, c’est fort. Il a toujours cette capacité à se remettre constamment en cause. Il a en lui cette exigence, cette quête de la performance, cette perpétuelle envie de s’améliorer. Ça m’a beaucoup apporté de collaborer avec lui pendant toutes ces années. Avec Christophe on a beaucoup échangé sur énormément de sujets, ça va beaucoup me servir dans mes nouvelles fonctions.

A Score Agencies, tu avais recruté un de ses fils, John Valovic-Galtier.

Oui, on avait besoin d’une personne dans le Sud-Ouest à l’époque, du côté de Toulouse, car on était en train de se développer. Pour moi le développement passait par une présence physique dans les régions. Quand on accompagne un jeune, on ne peut pas très bien travailler si on est trop loin de lui. Un jeune a besoin de réactivité, de proximité, d’échanges. Quand Christophe m’a parlé de son fils, que j’ai rencontré à plusieurs reprises, les choses se sont faites naturellement. Je trouvais ça bien qu’il y ait quelqu’un de moins de 30 ans aux côtés de nos jeunes pour mieux les accompagner.

Après, j’ai entendu énormément de choses par les gens qui étaient autour de Christophe avant, ils ont dit par pure jalousie que Christophe avait travaillé avec nous parce qu’on avait pris son fils. C’est normal de dire ça quand on perd un entraîneur comme Christophe Galtier, d’avoir un peu d’amertume au lieu de se remettre en cause sur les carences de son travail. Je fais un petit clin d’œil à certaines personnes, là.

C’est noté, elles se reconnaîtront ! Venons-en maintenant à tes nouvelles fonctions. Tu as repris le club de Bourg-Péronnas, dont tu es le nouveau président. T’as pas été tenté de reprendre plutôt l’ASSE ? Pourquoi tu préfères Verchère à nos chers Verts ?

(Rires) Ça aurait été un honneur pour moi de travailler à l’ASSE, ça a failli se faire à un moment donné mais pas en tant qu’actionnaire repreneur du club, plutôt pour travailler à la cellule de recrutement. C’était lorsque David Wantier est arrivé. Je pense que je n’étais pas non plus prêt pour aller plus loin dans la réflexion. Quant au rachat du club… La dimension de l’ASSE aujourd’hui économiquement représente des choses différentes qu’à Bourg en termes d’investissement et de capital-risque.

Avec toutes les grosses commissions que t’as accumulées en 20 ans dans tes fonctions d’agent, t’aurais quand même pu racheter l’ASSE, non ?

Oui bien sûr, j’aurais pu, mais malgré la grande générosité des présidents de l’ASSE dans leurs commissions, ils ne m’en ont pas versé assez pour que je puisse racheter leur propre club ! (rires) Cela aurait été un honneur pour moi, mais malheureusement ce n’est pas au niveau de notre dimension et de notre surface d’investissement.

Ce qui me plaît, dans le projet de Bourg, c’est de prendre un club qui est en National 1 et d’avoir pour objectif de le faire monter en Ligue 2 avec des moyens qui sont plus compliqués que dans le monde pro, je pense aux droits télé. Mon projet est de montrer qu’on peut peut-être faire des choses maintenant que les droits télé sont réduits et que le sponsoring est un peu plus difficile.

Tout le monde part à peu près sur la même ligne, ce sont les qualités intrinsèques des gens qui sont sur le terrain qui vont faire la différence. C’est facile de recruter quand on a un budget de 100 ou 150 M€. Quand on n’a pas un gros budget, c’est là qu’on voit peut-être davantage les compétences des gens et c’est ça qui m’excite dans le dossier de Bourg-en-Bresse.

Prendre la présidence d’un club, ça te travaillait depuis longtemps ? T’en avais marre d’être agent ?

Je savais qu’à terme j’allais devoir changer. Il y avait un autre projet, partir sur des opérations de croissance externe pour faire de Score Agencies une des plus belles agences françaises et être à la lutte avec les plus belles agences européennes. Mais très honnêtement, la mentalité des joueurs qui arrivent sur le marché, de leur famille, c’est juste impossible !

J’en avais marre que les frères et sœurs et les parents s’occupent uniquement du petit fils ou du petit frère qui joue au football, et pas du petit frère qui est en difficulté à l’école. Des familles qui connaissaient parfaitement le nom du président et de l’entraîneur et du directeur sportif des clubs mais pas du tout celui du proviseur du collège. Je n’en pouvais plus. Je pense être quelqu’un d’intègre, quand je ne me sens plus en phase avec les choses, je me retire.

Je savais très bien que j’allais rester dans le football. Le seul moyen d’y rester était de partir dans un projet comme celui de Bourg-Péronnas. C’est un club de National 1 mais qui a évolué en L2, qui a su surfer sur son passage dans cette division pour avoir des infrastructures dignes d’un bon club de L2. Quand on reprend un club, il y a différentes choses. Il y a un investissement des titres du club et surtout ce qui coûte très cher c’est le développement du club et les infrastructures. Ça, c’est déjà en place à Bourg-en-Bresse, c’est en cela que ce projet m’a intéressé.

C’est qui ton modèle de président ? Roland Romeyer, Bernard Caïazzo, Jean-Michel Aulas ou ton ancien poulain François Clerc, boss d’Andrézieux né et préformé à Bourg-en-Bresse ?

(Rires) Elle est compliquée ta question ! Très franchement, je vais prendre un peu de tout le monde. Même des présidents étrangers avec qui j’ai pu collaborer. Je ferai surtout du David Venditelli ! (rires) Je serai derrière les joueurs et les personnes qui vont accompagner le club et qui seront bienveillants. Par contre je serai sans concession pour ceux qui ne pensent qu’à leur situation personnelle.

Même si le club que tu présides a un partenariat avec les vilains, est-il envisageable de voir des Verts débarquer au FBBP 01 ?

Bien sûr. J’ai regardé notre partenariat avec l’Olympique Lyonnais, je l’ai décortiqué. Il n’empêche pas un joueur de l’ASSE de venir en prêt à Bourg. Ce qui m’intéresse, c’est la qualité du recrutement et le développement du joueur dans le cadre d’un prêt, mais aussi la qualité d’accompagnement du club prêteur. Que ce soit un joueur de l’ASSE ou un joueur de l’OL, il sera accueilli avec grand plaisir dès lors que les conditions que viens d’indiquer sont réunies. Il faut que tout le monde soit gagnant dans l’opération.

Il n’y a pas encore eu de mouvement entre l’ASSE et Bourg en ce qui concerne notre équipe première, mais on vient de recruter un milieu stéphanois de 18 ans, Jordan Morel. Je crois que les Verts ne lui ont pas proposé le contrat qu’il espérait, nous on cherchait un joueur dans son profil. Notre objectif de recrutement à Bourg-en-Bresse, c’est de travailler sur la post-formation. Jordan rentre parfaitement dans ce cadre. Son arrivée chez nous s’est donc faite naturellement. Son agent, que je connais, m’a contacté.

Louis Mouton, lui, est toujours à l’ASSE et il a fait des débuts intéressants avec les pros lors du match amical contre Le Puy.

Oui, c’est un milieu de terrain intéressant dont l’agence Score Agencies représente les intérêts. On m’a dit qu’il fait une bonne reprise. L’agence que je présidais s’occupe également d’un plus jeune stéphanois, passé par le centre de formation de l’ASSE : Matthéo Haon, né en 2004.

Elle s’occupe en outre d’un ancien gardien stéphanois, Anthony Maisonnial, qui garde aujourd’hui les cages du club que tu présides. Jugé très prometteur à Sainté, il a joué moins de 20 matches officiels depuis qu’il a quitté le Forez en 2018. Après ses mésaventures à Sion puis au Paris FC, tu penses qu’il va se relancer chez vous ?

Le problème d’Anthony, c’est qu’il a été impatient à l’ASSE. Il a quitté le club alors qu’il n’avait que 20 ans. Il n’aurait jamais dû partir de Saint-Etienne. On en a discuté plusieurs fois, je n’étais pas favorable à ce qu’il parte. Ensuite, il a eu le malheur d’aller à Sion, même si le projet était extrêmement intéressant et excitant sportivement. Quand je dis « le malheur », c’est qu’il a rencontré un président un peu spécial, connu dans la planète football. Quelqu’un d’incroyable… [ndp2 : Christian Constantin]

Anthony a connu une spirale négative mais la saison 2019-2020 au Paris FC, il a fait 13 matches. Quand il rentre dans l’équipe, elle est relégable. Quand René Girard arrive en janvier, il décide de le remettre sur la banc. Mais Anthony avait réalisé 5 clean sheets, il a permis au club de sortir la zone de relégation. Anthony reste un jeune gardien de 23 ans qui a maintenant besoin de stabilité. Il a rejoint Bourg lors du dernier mercato hivernal et il a joué 5 matches de National 1 cette deuxième partie de saison.

Le projet de Bourg est de donner une deuxième chance à des joueurs qui sont peut-être passés à côté de certaines choses à un moment donné, de les relancer. On le fait avec Anthony comme avec un autre joueur très intéressant, Anthony Ribelin. C’est un milieu de terrain formé au MHSC et passé par le Stade Rennais. On a des joueurs comme ça qui ont connu le haut niveau, qui ont joué un peu en L1 et pour lesquels ça été plus compliqué ensuite pour tout un tas de raisons.

Vous avez dans votre un effectif un joueur arrivé en même temps qu’Anthony, passé lui aussi par la maison verte, et comptant une plus grosse expérience de l’élite, acquise principalement à l’ASSE : Benjamin Corgnet.

Benjamin, c’était pour nous une opportunité qu’on a su saisir. Quand Loïc a su que je partais sur le projet de Bourg, comme il est très proche de Benjamin, il m’a dit que Benjamin lui avait posé des questions sur le projet. Nous on savait que Benjamin revenait s’installer dans la région lyonnaise après son expérience à Strasbourg. Quand Benjamin nous a rejoints, ça faisait un an qu’il n’avait plus joué.

Pour rendre service à l’équipe, il s’est un peu sacrifié dans sa préparation. Il a enchaîné les blessures mais il a quand même joué une dizaine de matches de championnat avec nous. À chaque fois il nous a amené son expérience et sa qualité de joueur. On croit beaucoup en lui, on espère qu’il va faire une bonne préparation. Ça va faire maintenant trois semaines qu’on a repris et ce qu’il montre est rassurant. Il monte en puissance à l’entraînement et on aura besoin de son expérience. On espère qu’il n’aura pas de pépins physiques car il reste un excellent footballeur.

Battu 5-1 par les vilains puis vainqueur 3-0 contre Dijon, ton club va donc affronter ce vendredi l’ASSE de Claude Puel. Quel est ton avis sur l’entraîneur des Verts et sur le projet qu’il s’efforce de mettre en place ?

Pour un club, avoir un entraîneur qui travaille contre vents et marées pour mettre en avant la formation, c’est quelque chose d’assez exceptionnel. C’est vraiment un atout. On connaît tous Claude Puel, son travail, son engagement, son abnégation. Claude, je le connais depuis qu’il est à Monaco et j’ai bien sûr suivi avec attention son parcours, notamment le bon boulot qu’il a fait à Lille et à Nice. Claude, il est comme nous tous, il a des qualités et des défauts. Il n’a pas changé d’un iota au niveau de sa vision et de son caractère.

Depuis qu’il est arrivé à Sainté, Claude Puel a donné pas mal de temps de jeu à Charles Abi, dont tu as été l’agent. À ce jour il n’a claqué que 3 pions en 42 matches de L1 (15 en tant que titulaire). Penses-tu qu’il va s’imposer dans l’élite ?

En tout cas il a les qualités intrinsèques pour y arriver. Après, il faut que comme beaucoup de jeunes Charles arrive à faire la part des choses entre jouer au football et être un professionnel du football. Cela passe évidemment par beaucoup de travail à l’entraînement mais aussi par le fait de bien se connaître soi-même, de bien connaître son corps, de savoir ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. C’est un peu la difficulté avec les jeunes. Il y en a qui arrivent à maturité un peu plus tard. Je pense que c’est là-dessus où Charles doit travailler, progresser. Si Charles arrive à mieux se connaître, avec les qualités naturelles qu’il a, il a vraiment pour devenir un très bon attaquant de Ligue 1.

Comment le FBBP 01 aborde ce match contre Saint-Etienne ?

Tu l’as rappelé, ce sera notre troisième match de préparation. On a souhaité avec le coach mettre en place des premiers matches de préparation contre des équipes jouant au-dessus pour avoir le temps de rectifier des choses et travailler sur l’organisation. Ce match contre les Verts va nous permettre de poursuivre l’intégration de nouveaux joueurs. Si l’ASSE connaît un début de mercato plutôt calme, il y a eu chez nous beaucoup de mouvements dans les deux sens à l’intersaison. Ces matches de préparation permettent au coach de travailler sur des associations de joueurs. Nos joueurs ne sont pas tous au même niveau athlétique, c’est intéressant pour eux d’avoir un temps de jeu conséquent contre une très belle équipe.

Même si c’est anecdotique, ton pronostic pour ce match ?

Je serai bien incapable d’en donner un, le résultat n’a pas beaucoup d’importance. Le but c’est que nos joueurs travaillent leurs repères, leurs associations, emmagasinent du temps de jeu. Ce qui prime c’est que tout le monde se sente concerné par le projet. Que tout le monde comprenne bien qu’on aura besoin des 23 joueurs qui composeront le groupe cette saison. On aborde ce match avec sérieux et avec envie, c’est sympa d’affronter les Verts. Je suis heureux de revenir à L’Etrat à cette occasion vendredi. Même si j’ai désormais cette fameuse fonction présidentielle, je reste un gars de terrain. Quand je suis un bord d’un terrain, je me régale. C’est aussi pour ça que je viendrai voir jouer la réserve de Saint-Etienne, celle de Lyon, celle de Clermont…

Je veux rester en contact avec tout ce qui se passe dans le football, je ne resterai pas enfermé dans mon bureau de président. Je veux mettre en place beaucoup de proximité avec les joueurs, beaucoup de bienveillance autour d’eux. Pour qu’un joueur soit bien sur le terrain, il faut qu’il se sente soutenu et qu’il soit bien dans sa vie familiale. Tout ce qu’on est en train de mettre en place en ce sens doit nous permettre d’aller chercher un niveau d’exigence, on aura tout fait pour rendre les joueurs performants.

 

Merci à David pour sa disponibilité