Même si les Verts ont encore une fois gagné en proposant du jeu, ils ont de nouveau encaissé deux buts et ont une des pires défenses du championnat...


La plupart des observateurs mettent le grand nombre de buts encaissés - et d'occasions concédées - sur le dos du système tactique proposé par Laurent Batlles, qui assume le choix du déséquilibre. Mais ce n'est pas toujours le cas, surtout que lors de ce match il avait essayé d'être plus solide : "on voulait être un peu plus costauds que d’habitude en mettant les pistons plus bas". Très souvent, la solidité défensive est une question d'attitude, de rigueur de la part des joueurs, plus que de système utilisé. Voici un exemple qui commence à la 18e minute :
 
 
Les Verts sont en place, on observe bien la défense à 5 (Cafaro est un peu haut mais s'alignera rapidement avec les autres), donc avec des joueurs de couloir bien placé. Le triangle au milieu est lui aussi en place, mais très axial, ce qui permet au défenseur droit adverse de monter sans ballon. Comme Nkounkou est le seul joueur stéphanois dans le couloir et il est au marquage de l'ailier, le premier problème défensif à résoudre est de fermer cette zone :
 
 
Monconduit et Pétrot ferment le jeu sans sortir sur le latéral, qui peut échanger des passes avec l'ailier, surveillé de près par Nkounkou, puis avec un milieu axial, surveillé de pas si près par Chambost. Bouchouari est au marquage d'un autre milieu, devant la défense.
 
 
Les Verts se contentent de cadrer leurs adversaires sans les presser, les empêchant de jouer vers l'avant. Par contre, si Nkounkou et Monconduit ont pris les deux joueurs de couloir, Chambost et Bouchouari sont assez loin de leurs adversaires, qui combinent. 
 
 
Le problème intervient après, car les Stéphanois s'échangent les joueurs au marquage sans bien se coordonner. Nkounkou prend le latéral et Petrot l'ailier, Bouchouari et Monconduit sont tous les deux sur un milieu, pendant que Chambost quitte complètement la zone. Ce qui laisse un adversaire complètement seul - la capture ci-dessus est faite quand il reçoit le ballon, la suivante quand il fait sa passe...
 
 
... cinq secondes plus tard, pressé un peu par Monconduit et Wadji. Il a eu tout le temps d'orienter le jeu, à l'opposé, où un grand espace était libre. Les Verts l'avait laissé jouer en restant loin de lui, mais ce n'est rien comparé à ce qui se passe de l'autre côté :
 
 
Krasso est loin du latéral adverse (c'est normal), qui joue avec l'ailier. Cafaro était loin de lui et se jette, se faisant éliminer facilement :
 
 
Bouchouari se jette aussi en essayant de couper une passe, mais il est trop en retard et se fait éliminer par l'une-deux. Monconduit est loin et il n'arrive pas à temps pour empêcher la suite de l'action...
 
 
... qui voit Appiah anticiper une passe latérale quand elle est partie en profondeur. Un autre Stéphanois éliminé et un déséquilibre créé dans le couloir :
 
 
Tout n'est pas perdu, car dans l'axe les autres défenseurs sont en place, Briançon, Pétrot et Nkounkou contre deux attaquants. Mais au moment du centre...
 
 
... un d'entre eux avait été laissé seul, en retrait. Heureusement, il écrase sa frappe et Larsonneur peut facilement capter le ballon.
 
Une grosse occasion concédée non par le déséquilibre d'un jeu trop porté à l'offensive, non par des joueurs de couloir trop haut sur le terrain, mais tout simplement par des Stéphanois toujours loin de leurs adversaires, toujours en retard sur leurs interventions. Comme lors du deuxième but encaissé, quand Fomba est loin de son adversaire et rate son intervention et Briançon ne suit pas son adversaire direct. Quant au premier but, il vient suite à une double perte de balle dans la propre moitié. Les mauvaises stats défensives ne sont pas toujours la consequence du système de jeu...