Franck Honorat s'est confié à Poteaux Carrés avant de retrouver les Verts ce mercredi à 19h00 au stade Francis Le Blé.


Franck, tu t’attends à quel type de match ce mercredi ?

Je m’attends à un match super compliqué. Le championnat est vraiment très serré cette année, aucune équipe n’est décrochée. Il y a quelques matches on était avant-derniers. On a enchaîné quelques bons résultats, on est remonté à la 12e place avec 5 points d’avance sur le 18e. Il ne faut pas se relâcher car dans ce championnat tout le monde a sa chance, tu peux monter aussi vite que tu peux descendre.

J’ai vu la première mi-temps du match de Sainté contre Paris avant de jouer à Bordeaux. Je trouve que les Verts ont super bien joué, avec beaucoup d’agressivité, d’intensité. Même si c’était les Parisiens en face, les Stéphanois sont allés les chercher, ils ont mis du pressing. Après il y a eu le carton rouge et l’égalisation derrière juste avant la mi-temps, ça a vraiment tué ce match.

Il fait aborder tous les matches avec la farouche intention de les gagner, c’est super important. Si demain on perd contre Sainté, les Verts ne seront plus qu’à trois points de nous. En deux ou trois défaites, on peut se retrouver à nouveau relégable. Et en deux trois ou trois victoires à la 6e place. Ça va très vite dans un sens comme dans l’autre. Il faut-être sur le qui-vive.

La saison passée, après avoir gagné à Sainté, tu nous avais dit que tu considérais que le maintien était quasiment fait. Or Brest avait sauvé sa peau sur le fil à la dernière journée grâce à la victoire de Montpellier à Nantes.

Je pense que je ne parlerai plus trop maintenant, ce que je t’ai dit à l’époque me servira de leçon ! (rires) Je serai désormais plus prudent. J’ai appris que tant que le maintien n’est pas mathématiquement acté, il faut rester très prudent.

Brest a très mal démarré la saison mais est actuellement sur une série de 4 victoires qui ne demande qu’à être stoppée demain. T’expliques ça comment ?

Je pense que notre début de saison a été dans la continuité de notre mauvaise fin de saison derrière. C’était un peu parti en cacahuètes en interne avec le coach, avec certains joueurs. On avait accumulé les défaites, il y avait eu des tensions, des doutes dans les têtes des joueurs. Un nouveau coach et un nouveau staff sont arrivés, quelques nouveaux joueurs aussi. Il a fallu un peu de temps pour que le coach s’adapte à nous et qu’on s’adapte à lui. Maintenant ça se passe mieux dans les têtes de tout le monde, on est en phase. On sait où on veut aller et on le sent sur le terrain.

Cette amélioration est également le fruit d’adaptations tactiques.

Tu as raison, ça explique aussi notre bonne dynamique actuelle. Au début le coach voulait nous faire jouer en 3-5-2. On ne va pas se mentir, c’était très compliqué car je pense qu’on avait pas les joueurs pour ce système. On est ensuite passé pendant quelques matches en 4-3-3. Ça n’a pas été très concluant non plus. Mais en fin de match, quand il restait une demi-heure ou vingt minutes, on passait en 4-4-2. Au final c’est comme l’année dernière, c’est le dispositif dans lequel on se sentait le mieux, celui dans lequel on arrivait à marquer pas mal de buts.

Je pense que ça aide beaucoup Steve Mounié d’avoir un deuxième attaquant pour pouvoir être au deuxième ballon et permettre à l’autre joueur de partir en profondeur. Le coach avait vu qu’en fin de match on était bon dans ce dispositif, qu’on se procurait pas mal d’occases. Du coup il a pérennisé ce système. Perso ça ne me dérangeais pas qu’on joue en 4-4-3 et j’aime bien aussi qu’on joue en 4-4-2, le plus important c’est d’évoluer dans le système qui nous fait gagner.  

À titre perso, es-tu satisfait de ton rendement ?

Écoute, c’est pas mal mais je peux mieux faire. En termes de stats j’en suis à 4 buts et 3 passes dé'. L’année dernière j’ai lancé ma saison en novembre et j’ai fini à 8 buts et 4 passes dé. On va dire que je suis un peu en avance par rapport à la saison passée. Mon bilan est correct, il aurait pu être un peu meilleur. J’ai parfois manqué de réussite ou d’efficacité mais c’est le foot, je travaille dur pour être le plus décisif possible, que ce soit à la finition et dans la dernière passe.

Michel Der Zakarian, c’est quel type d’entraîneur ?

Il me fait un peu penser à Claude Puel. Il met l’accent sur la discipline, la rigueur. Il nous exhorte à rester concentré de la première à la dernière minute. On sait qu’on n’est que Brest, on joue le maintien. Dans le championnat dans lequel on est, qui met aux prises sept ou huit équipes, on sait que c’est serré. Il suffit d’une petite erreur technique, tactique, de concentration et dans ce championnat on le paie cash. On sait qu’on n’a pas le droit à l’erreur. Le coach nous le rappelle, il apporte cette petite touche de concentration, de rigueur. Ça se passe bien pour le moment et on espère que ça va continuer.

On ne l’espère pas, en tout cas pas ce mercredi. En quoi Michel Der Zakarian et Claude Puel sont différents ?

On va dire que les entraînements que nous faisons avec le coach Der Zakarian sont quand même moins basés sur la tactique. Avec le coach Puel, c’était beaucoup de prises à deux. Le coach Der Zakarian sait que pour que l’on joue libérés, il faut nous laisser jouer notre football. Il nous donne des bases et après nous laisse plus de latitude de gérer les prises à deux. Par exemple moi je me mets d’accord avec mon latéral, l’autre ailier avec son latéral. Je joue différemment quand je suis côté gauche avec Jean-Kévin Duverne que lorsque je joue côté droit avec Ronaël Pierre-Gabriel. Le coach Der Zakarian nous laisse libres alors que le coach Puel est plus directif, il nous laisse un peu moins de latitude de gérer comme on l’entend certaines situations.

Je suppose que t’as vu d’autres matches des Verts que le premier acte du dernier Sainté-Paris.

Bien sûr ! Forcément, j’ai regardé le match entre Sainté et Clermont, mes deux précédents clubs. Les Verts étaient bien mal embarqués mais ils ont réussi à décrocher leur premier succès de la saison en renversant la situation en fin de match. Ils avaient déjà su remonter un handicap de deux buts contre Angers et arracher le nul lors du derby. C’est une équipe qui a du répondant et qui ne s’avoue jamais vaincue. Cette équipe de Saint-Etienne ne lâche rien, c’est une équipe rigoureuse dans tout ce qu’elle fait. Parfois j’ai vu des matches où elle a manqué de réussite, il lui a parfois manqué un petit soupçon de chance. On l’a encore vu dimanche lors de cette fin de première période contre le PSG.

Les Verts sont actuellement lanterne rouge mais leur situation est loin d’être désespérée. On n’a joué que 15 journées et en regardant le classement on se rend compte que Sainté a le même nombre de points que Metz n’a qu’une petite longueur de retard sur trois équipes, Bordeaux, Clermont et Troyes. Les écarts sont infimes et Sainté a de nombreux atouts pour s’en sortir. Wahbi notamment fait énormément de bien aux Verts. Boudebouz revient super en forme. Franchement, les Verts peuvent très vite remonter au classement, j’espère juste qu’ils attendront seulement ce week-end pour décoller… Le classement actuel n’est qu’un instantané, il y a encore quatre matches de championnat avant la trêve. Il y a beaucoup de choses qui peuvent changer d’ici Noël.

Brest est la seule équipe de l’élite à avoir toujours marqué un but cette saison. Ça te fait quoi de savoir que cette série va s’arrêter ce mercredi ?

(Rires) Ce serait bien pour Saint-Etienne mais on n’a pas envie que ça s’arrête ! En tout cas je pense qu’il va y avoir du spectacle. Je m’attends à un match serré au début mais qui peut se débrider dès qu’une équipe marquera, que ce soit dans un sens ou dans l’autre. Je pense que ça peut vitre s’ouvrir et laisser beaucoup d’espace. Je ne serais pas surpris qu’il y ait pas mal de buts et du beau spectacle. En tout il faudra qu’on soit focus dès l’entame et qu’on ne refasse pas la même première période qu’à Bordeaux. On a un coach qui est carré, qui aime la discipline, qui nous a bien bougés à la pause chez les Girondins. Le coach Der Zakarian est là pour nous remettre dans le droit chemin.

Les murs ont tremblé à la pause dimanche dernier au Matmut Atlantique. Michel Der Zakarian crie plus fort que Claude Puel ?

C’est kif-kif ! (rires) Claude Puel aussi peut pousser des gueulantes, ça dépend de son mood ! (rires)

Merci à Franck pour sa disponibilité