Si les Verts restent toujours derniers du classement, ils n'ont pas raté ce tournant de la saison, car tout autre résultat qu'une victoire aurait été catastrophique.
L'analyse tactique de la rencontre a été faite par l'entraîneur stéphanois après le match : "Je me suis rendu compte à la mi-temps qu’entre les lignes, c’était un peu compliqué. Notamment mes deux milieux qui étaient un peu plus haut et relayeurs se positionnaient plus sur les côtés que là où je les avais situés. Il était important de passer avec deux numéros 6 et un numéro 10 derrière Charbo pour pouvoir tourner autour de lui."
En effet, ses protégés ont démarré la rencontre en 4-3-3 avec le même triangle pointe basse au milieu que lors des deux précédents matchs, Moueffek - Bouchouari - Lobry. Et avec Cafaro et Wadji en ailiers :
Le changement de système est intervenu à la pause, avec Wadji en soutien de Charbonnier avant que Krasso le remplace à la 54e minute de jeu :
Pour résumer les trois rencontres depuis la trêve, on peut observer qu'en 4-3-3 les Verts ont encaissé 2 buts à Annecy, 1 contre Caen, 0 contre Laval. Du progrès. Mais ils n'en ont marqué aucun en ce système. C'est seulement lors du passage en 4-4-2 qu'ils ont réussi à marquer, à chaque fois un but. A Annecy Charbonnier est entré pour accompagner Wadji, contre Caen et Laval, Krasso pour aider Charbonnier. Les conclusions sont assez faciles à tirer pour le staff...
Pour mieux comprendre les propos de Laurent Batlles vis-à-vis de ses milieux relayeurs, voici un exemple de possession stéphanoise, après une demi-heure de jeu, quand Briançon joue avec Appiah à droite :
Le 5-3-2 adverse est en place, Cafaro et Lobry se trouvent à côté du latéral droit stéphanois. C'est le premier qui est recherché tout au long de la ligne de touche, pendant que le deuxième s'excentre aussi :
Ce couloir est bloqué, alors le jeu change de côté, en passant par la défense. Mais les transmissions sont lentes, le ballon met 7 secondes entre Appiah et Pétrot :
Le bloc adverse a donc le temps de coulisser, Wadji et Bouchouari sont suivis, mais la supériorité numérique des Verts dans les couloirs permet à Pétrot de pouvoir avancer avec le ballon. Par contre, il n'est pas aidé par ses deux coéquipiers, qui font exactement le même appel :
Le 3-contre-2 dans le couloir ne sert donc à rien. Et il n'y a personne dans l'axe, Lobry étant sur la même verticale que Cafaro, l'ailier, et Moueffek n'apparaît même pas sur cette capture d'écran. Ainsi, après un échange avec Bouchouari, Pétrot renvoie le ballon à la défense pour un nouveau changement de côté :
Pas en position de relayeur dans l'axe entre les lignes adverses, Lobry s'excentre comme un latéral, car Appiah était monté. Il reçoit le ballon et le potentiel jeu à trois dans le couloir droit...
... n'est pas possible, car Cafaro s'excentre aussi, sur la position d'Appiah. Après un échange avec ce dernier, Lobry renvoie le ballon à une défense pour encore un changement de côté. A l'opposé, Bouchouari est même plus éloigné que Wadji et Pétrot...
... mais pendant que ces deux joueurs de couloir s'excentrent, le milieu relayeur reste dans l'axe. Et même si le bloc adverse coulisse, même s'il n'y a pas de supériorité numérique sur le côté, les Verts sont en meilleure position pour déséquilibrer leurs adversaires. Pétrot élimine son adversaire et comme Charbonnier a enfin un partenaire à proximité, il est servi et peut jouer en point d'appui. Malheureusement, le une-deux avec Bouchouari ne fonctionne pas.
Conclusions
Cette victoire était très importante. Plus que les trois points qui, combinés aux mauvais résultats des concurrents directs, font que l'écart qui sépare les Verts de la 16e place se réduit. Mais aussi pour le moral, une sorte de suite logique à l'égalisation dans le temps additionnel lors du précédent match. Cependant, il ne faut pas oublier que l'adversaire rencontré était très affaibli par les absences et que les protégés de Laurent Batlles n'ont pas proposé grand chose en première mi-temps. Pour la troisième fois consécutive, la meilleure période des Stéphanois est intervenue après un changement de système, car l'approche tactique initiale ne donnait pas les résultats espérés...