Troisième et dernier volet de l'entretien que Laurent Batlles a accordé à Poteaux Carrés avant de retrouver les Verts ce dimanche après-midi au Stade de l'Aube.


Tu vas recroiser ce dimanche des joueurs stéphanois que tu as entraînés dont un que tu n’as pas fait jouer que ce soit en U15 ou avec la réserve : Etienne Green.

Tu sais, j’ai rencontré Etienne cet été à Veauche car il venait donner un petit coup de main à l’école de foot de Veauche. Je lui ai dit : « je suis très fier de ce que t’as fait parce que je ne te voyais vraiment pas réussir comme tu réussis aujourd’hui. Tu te l’es gagné tout seul. » Personnellement, à l’époque où je l’ai eu, je trouvais qu’il avait des manques. Mais quand je l’ai vu jouer en pro, je l’ai félicité. J’ai trouvé qu’il avait montré beaucoup de simplicité et de maturité dans son jeu alors qu’il n’a pas eu beaucoup de temps de jeu étant jeune. Ça n’a pas été facile pour lui. Quand je l’ai eu à Sainté je le trouvais introverti, j’estimais qu’il manquait un peu de caractère. Je souhaitais qu’il gagne en agressivité par rapport à d’autres joueurs. Mais on voit aujourd’hui qu’il n’a pas besoin de ça, il reste dans sa bulle. C’était peut-être sa façon d’être, tout simplement.

Stefan Bajic est aujourd’hui sa doublure. T’en gardes quels souvenirs ?

Stef je ne l’ai pas trop eu, seulement un peu la saison de N2. Il faut dire qu’il était souvent en sélection. Je ne peux pas trop juger car il jouait souvent avec la Gambardella. Avec la réserve, j’avais souvent des gardiens des pros qui redescendaient avec moi.

T’auras quand même titularisé Stef 14 fois en N2. Tu devrais également retrouver Mickaël Nadé au Stade de l’Aube.

Mika je l’ai eu plus de fois que Stef. Il a eu un début de carrière assez compliqué. Il a signé pro à 18 ans mais après il s’est beaucoup blessé. Je crois que le fait de se faire prêter à Quevilly lui a fait énormément de bien. Je trouve qu’en N2 Mika s’est un peu plus révélé quand il était dans la difficulté. J’ai trouvé qu’il avait fait des bons matches, notamment dans l’aspect athlétique. Le fait qu’on joue contre des adultes, ça l’a fait grandir. Il a fait une très belle saison à Quevilly, ça lui a permis de s’aguerrir.

Suspendu pour abus de biscottes, Mahdi Camara ne sera pas sur la pelouse contre toi. Il a été un de tes cadres avant de devenir l'homme de base de Claude Puel

Mahdi, c’est quelqu’un de techniquement très à l’aise. Il avait besoin d’être un peu plus performant dans la justesse dans le jeu mais il avait de grosses qualités athlétiques. De jouer contre des adultes assez tôt, ça lui a permis de grandir beaucoup plus vite. Lui, je crois que ça ne l’intéressait pas de jouer contre des garçons de son âge. Il voulait vite se mettre à un niveau plus élevé. Il a fait de très belles saisons. Bon, je ne te dis pas que c’était tous les jours facile avec lui. Il a fallu le tenir, il a fallu le former. Mais c’est vrai que sur le terrain il a rendu des matches très propres.

Tu t’attendais à le voir prendre une telle envergure, au point d’être le capitaine de l’équipe première ?

Je ne dis pas que je l’aurais vu arriver là où il en est aujourd’hui. Je trouve qu’il est devenu moins fougueux par rapport à ce qu’il faisait avant. Je le trouve beaucoup plus juste dans sa façon de jouer. À l’époque, il fallait que le canalise un petit peu car ça partait un peu dans tous les sens. Mais je lui demandais beaucoup de se projeter vers l’avant, je lui demandais beaucoup de courir, je lui demandais beaucoup de récupérer des ballons. Je trouve que Mahdi s’est assagi.

Parmi les U15 que tu as fait jouer à Sainté, un seul a signé pro à l’ASSE et tu devrais le croiser ce dimanche : Aïmen Moueffek.

Il était même U14 mais effectivement je l’ai fait jouer quelques matches en championnat U15 car il avait déjà une valeur athlétique que les autres n’avaient pas. Aïmen je l’a plus connu plus tard, quand il s’entraînait avec la réserve. Hélas il a été souvent blessé, ça été vraiment très dur pour lui. On attendait toujours beaucoup de choses d’Aïmen et on a toujours été déçu car il a été toujours blessé. On n’a pas trop eu l’occasion de le voir à l’œuvre en fait. On savait qu’il avait une grosse valeur athlétique. Sur le plan technique, pour moi c’est un joueur très, très bon. Il est capable de récupérer beaucoup de ballons, de courir longtemps. À l’époque il mettait quelques buts. Mais il a perdu un peu de temps malgré tout par rapport aux autres. Ceci étant, n’oublions pas qu’Aïmen est un 2001, il a trois ans de moins que Mahdi.

Tu as eu sous tes ordres un joueur encore plus jeune, qui doit se contenter de miettes en L1 : Maxence Rivera.

Effectivement, je l’ai lancé en fin de saison en N2, il n’avait même pas 17 ans. Avant ça, je l’avais eu dans des spécifiques attaquants. Max joue peu maintenant mais c’est un joueur talentueux. C’est un joueur de petite taille, peut-être qu’il va devoir s’aguerrir pour être un peu plus fort, un peu plus dur dans les duels. Ça reste un très jeune joueur, c’est un 2002. Comme Bryan Djile Nokoue, que j’ai lancé cette même saison à 16 ans lors d’un match qu’on a gagné 4-1 à Blois avec une équipe très expérimentale car la Gambardella jouait ce jour-là.

Tu as davantage fait jouer un attaquant pour le coup plus athlétique que Maxence et de deux ans son aîné : Charles Abi. Que peux-tu nous dire de ce garçon prêté cette saison par Sainté à Guingamp ?

Charles a en effet beaucoup de qualités athlétiques mais il a été beaucoup blessé. À partir du moment où il rentrait dans le dur, il n’était souvent pas là… C’est un garçon qui n’est pas facile à jauger. Il a souvent joué sur le côté. Est-ce que c’est plutôt un joueur d’axe ou un joueur de côté ? On n’a jamais su. Je pense que c’est une bonne chose pour lui d’être prêté.

Je suppose que tu gardes de bons souvenirs d’Arnaud Nordin, qui t’a rendu de fiers services quand il redescendait en réserve.

Tout à fait, je l’ai eu en N3 mais aussi au début en N2 à l’époque où Jean-Louis ne le faisait pas trop jouer. C’est vrai qu’Arnaud nous avait beaucoup apporté. J’ai notamment le souvenir d’un match contre Romorantin, il avait obtenu un péno transformé par Makthar et ensuite il avait réalisé un doublé. J’avais dit à Arnaud : « Tu vas tourner autour de Makhtar, tu vas vite, profite, amuse-toi ! » Franchement, Arnaud est un joueur déroutant. Il peut jouer un peu partout, on ne sait pas trop où il joue. Parfois la polyvalence te dessert. Il était plus buteur en N2 qu’il ne peut l’être aujourd’hui même s’il ne m’a pas échappé qu’il a marqué le dernier match contre Clermont. C’est un joueur qui beaucoup de qualités, il a les deux pieds.

Lucas Gourna est trop jeune pour que tu l’aies eu sous tes ordres.

Je ne l’ai pas eu, il n’avait pas le droit de venir avec moi. C’est un 2003, il n’avait pas le double surclassement, il était trop jeune. Lucas, je le voyais jouer avec les U17 et les U19. On voyait déjà qu’il avait une grosse maturité, une grande présence. Il fallait bien sûr qu’il s’aguerrisse dans son jeu mais c’est un joueur qui a beaucoup, beaucoup de qualités. Il a une grosse personnalité. Il ne faut pas surjouer sa personnalité pour être bon. Mais c’est un leader naturel. En équipe de France, tous les sélectionneurs lui ont donné le brassard. Ce n’est pas innocent. C’est un bon joueur, attention ! Il sait garder des ballons, compenser ce que les autres ne font pas, combler des espaces. C’est un joueur très intéressant.

Tu continues de suivre avec attention tous les jeunes pros que tu as formés à Sainté ?

Bien sûr ! Je suis toujours Saint-Etienne. Je suis les résultats de tout le monde. Je suis les joueurs toujours au club mais aussi les anciens comme Kenny, Vagner et Makhtar par exemple. Il y en a qui réussissent, d’autres qui ont plus de difficultés. Je vois que Léo Pétrot s’est assez bien relancé à Lorient. Tu sais, tu ne peux pas avoir passé autant de temps dans un centre de formation avec des gens et lâcher comme ça. Je regarde tout, je suis tout. Je regarde ce que vous mettez, je vous suis. Et puis tu sais, je rentre presque tout le temps chez moi à Saint-Etienne. Tous mes amis, quand je les rencontre, ils me parlent des Verts. Il n’y a pas un moment où ne me parle pas du club. Même mon fils de temps en temps joue contre les petits Verts. Il joue à Veauche.

C’est là où tu habites ?

Non j’habite à Saint-Galmier mais mon fils joue à Veauche, le club où j’avais ma licence.

Peut-être qu’on le verra jouer un jour comme papa sous le maillot vert, pourquoi pas dans un milieu en losange qui a fait ton succès la saison dernière à l’Estac. Tu as souvent joué avec 3 centraux, 2 joueurs de couloir, 4 milieux en losange, 1 avant-centre. Claude Puel et d'autres utilisent un 4-4-2 losange, mais toi c'était un 5-4-1 losange. Que faut faire pour qu'un système à 3 défenseurs centraux fonctionne vraiment bien ? Côté ASSE on l'a essayé 2-3 matchs cette saison, plusieurs fois la saison dernière, mais ça n'a pas été concluant. C'est juste une histoire de bons profils, les pistons étant la clé ?

C’est difficile de répondre. La saison dernière, c’était surtout en rapport avec les qualités de mes joueurs. Je n’avais pas de latéraux, à un moment donné il fallait s’adapter au fait qu’il n’y avait pas de latéraux dans l’équipe. Il a fallu trouver la meilleure solution possible pour que chaque joueur puisse performer. J’ai joué en fonction de ça.

Après, en ce qui concerne l’animation, il y a beaucoup de choses qui rentrent en compte. Je peux difficilement le résumer, le projet de jeu est très, très long. Il y a plein d’élément qui rentrent en compte : les milieux, les pistons, les défenseurs, comment on défend, comment on fait un pressing, avec qui on y joue. Il faudrait beaucoup de temps pour t’expliquer comment on met les choses en places, notamment avec un losange au milieu.

Quelles sont les forces et les faiblesses d'un losange au milieu ?

Les faiblesses du système que j’ai mis en place la saison dernière, mais c’était assumé, c’est le déséquilibre. Vu comme on jouait offensivement, on était par moment en gros déséquilibre derrière. Il y avait certaines faiblesses qu’on pouvait assumer la saison passée.

Comment résumerais-tu ta philosophie de jeu en quelques grands principes ?

On a des principes comme chaque entraîneur. On veut mettre en place quelque chose en ayant de la possession, en ayant des passes qui partent de derrière et qui arrivent devant, beaucoup de choses. Mais de temps en temps, ce n’est pas ce qui se passe. Il y a des choses, il n’y a pas de vérité absolue. Aujourd’hui ce que je veux c’est faire performer mes joueurs et que mes joueurs prennent du plaisir. C’est tout. Après, le reste… Il y a un projet qui est lancé, un projet qui se met en place. Et dans le projet il y a beaucoup de choses qui y rentrent.

As-tu été amené à devoir adapter ta façon de concevoir le jeu de ton équipe maintenant que tu officies dans l’élite ? Doit-on être dans le pragmatisme et renoncer à certains principes pour obtenir des résultats et assurer ce fameux maintien ?

Non, je ne raisonne pas en ces termes, je ne réfléchis pas à ça. Moi aujourd’hui, ce qui m’importe, c’est ce que font les joueurs, comment ils le font et en prenant du plaisir. Après, le reste… Il y a l’adversaire, il y a beaucoup de choses qui entrent en compte. Chaque adversaire est différent, chaque adversaire a ses points forts et ses points faibles. Et nous on essaye aussi de progresser dans nos points faibles. Ce que tu me demandes il faudrait que je t’en parle pendant des heures. A un moment donné, on ne peut pas rester dans un truc ad vitam aeternam. Il y a des choses qui dépendent de la façon dont joue l’adversaire, il y a trop de choses qui entrent en compte.

Tu avais déclaré lors de ta première conférence de presse à l’Estac : « moi j’aime avoir le ballon, je n’aime pas courir après. J’aime avoir la possession. » Mais on constate que Troyes affiche la plus faible possession en L1 cette saison (40% en moyenne).

Tu as raison mais c’est en Ligue 2 que j’ai dit ça. Cette saison je n’ai jamais dit ça, je n’ai pas la prétention de dire quoi que ce soit par rapport à ça.

Quel bilan fais-tu du premier tiers de saison de l’Estac ?

Sur le plan comptable, on a 14 points après 13 journées. On va dire que le bilan n’est pas trop mal même si je pense qu’on mériterait peut-être un ou deux points de plus. Au niveau de l’équipe, on est loin encore de ce que j’aimerais avoir sur la continuité. On a eu beaucoup de nouveaux joueurs, un début de championnat un peu compliqué. On a beaucoup de travail encore à faire.

Tu avais déclaré il y a trois ans dans la Pravda : « Le joueur le plus fou que j’aie connu dans ma carrière ? Jessy Moulin. Il est capable de se cacher dans une poubelle pour te faire peur, ou de conduire sa voiture sur le parking depuis le siège passager pour faire croire que personne n'est au volant. » Il continue de faire ça à Troyes ?

Non, Jessy a grandi ! (rires) Il est venu pour apporter son expérience, sa maturité, sa légitimité dans le vestiaire. C’est ce qu’il fait, ça se passe très bien. C’est vrai qu’il n’a pas joué encore. Il est plus sage qu’à l’époque où je l’ai côtoyé comme joueur à l’ASSE. C’est normal, avec l‘âge on s’assagit. Mais il est proche des jeunes joueurs, il montre l’exemple. C’est pour ça qu’on l’a fait venir.

Si Gauthier Gallon réalise globalement un début de saison plutôt bon, Jessy n’y est peut-être pas étranger.

Quand tu as une doublure de la qualité de Jessy, tu sais que tu ne dois pas te relâcher. Ils se tirent la bourre. C’est pour ça que j’ai demandé à Jess de venir. Il avait joué ce rôle avec Stéphane à Sainté, ça avait bien marché. Entraînés par Johan Liébus, les gardiens travaillent bien, que ce soit Gauthier, Jessy, Sébastien Rénot et même Ryan Bouallak, que je connais bien pour l’avoir entraîné en U15 à Sainté. Nos quatre gardiens s’entendent très bien.

Jessy fait partir des joueurs expérimentés que tu as recrutés. T’es-tu inspiré de ce que Christophe Galtier avait fait en te faisant venir avec Sylvain Marchal et Carlos Bocanegra ?

J’ai en effet tenu à ce que des joueurs d’expérience nous rejoignent. On a pris Renaud Ripart qui était capitaine à Nîmes et Xavier Chavalerin qui était capitaine à Reims, plus Jessy qui était capitaine à Saint-Etienne. On a besoin de légitimité dans un vestiaire, et quand on est capitaine de ces clubs-là, ça montre qu’à un certain moment on est capable aussi de tirer l’équipe vers le haut.

C’est aussi pour ça que t’as essayé de faire venir Mathieu Debuchy et que tu convoitais Romain Hamouma ?

Oui mais à un moment donné, on était sur beaucoup de monde et on ne peut pas faire tout le monde non plus. Mais c’est vrai que ce qu’avait essayé de mettre en place Christophe l’année où je suis arrivée à Sainté, je me suis servi un peu de ça. Dans les moments difficiles – on en a déjà eu et on en aura encore – on a besoin de joueurs qui connaissent le championnat et qui peuvent tirer l’équipe vers le haut et faire comprendre à tout le monde qu’il n’y a rien d’évident pour un promu.

On vient d’évoquer Jessy Moulin et Ryan Bouallak mais tu as un troisième joueur formé à l’ASSE dans ton effectif : Dylan Chambost.

Avec Dylan, on a un grand parcours ensemble car c’est sa sixième année maintenant qu’il est avec moi. On a une relation très particulière. C’est quelqu’un que j’ai connu jeune. Il a toujours besoin partout où il est d’un temps d’adaptation pour pouvoir grandir. Il est dans le même cheminement cette année. Il joue de temps en temps. C’est quelqu’un qui travaille beaucoup, il est très assidu au travail. Techniquement, c’est un bon joueur. Ma première saison de N3 avec Sainté, il ne jouait pas. La saison suivante, il était capitaine. Il l’est resté l’année de N2.

La première année qu’il est arrivé à Troyes, il n’a pas trop joué. La deuxième année, il a souvent été titulaire. Cette année il est un peu plus remplaçant, en lui souhaitant bien sûr qu’à un moment donné… De toute façon, bien sûr, je ne vais pas faire toute ma carrière avec lui ! J’espère qu’un jour il va voler de ses propres ailes et faire la meilleure carrière possible. C’est un gamin qui le mérite. Il travaille beaucoup, c’est un passionné du football. Je pense que lui aussi finira entraîneur.

Toi qui as plutôt une vision offensive du football, est-tu chagriné de voir que ton équipe est la plus mauvaise attaque de l’élite. L’Estac a marqué seulement 13 buts en 13 journées !

Aujourd’hui on est dans un fonctionnement tout à fait normal. On a eu aussi quelques blessures. On a des cheminements qui sont loin encore de ce que moi j’attends. Mais voilà, on grandit tranquillement. Il faut savoir aussi qu’à un moment donné, tu le sais, pour pouvoir performer, il faut aussi avoir la possibilité financière de prendre du monde. Moi je suis très heureux aujourd’hui de l’effectif que j’ai à Troyes. Il y a des moments où ça nous réussit, des moments où ça nous réussit moins. Aujourd’hui on essaie de faire progresser les joueurs. On va essayer de grandir tranquillement dans ce championnat avec beaucoup d’humilité.

Pour renforcer le potentiel offensif de ton équipe, envisages-tu de recruter Claude Puel au mercato ? Tu sais le faire briller devant le but. C’est grâce à toi qu’il a réalisé un doublé contre Colombey-les-Deux-Eglises en juin dernier. Tu vas tenter de le débaucher cet hiver ?



(Rires) Non, Claude est très bien là où il est. C’est un entraîneur qui a beaucoup d’expérience. Moi je n’ai pas à parler de Claude. Claude fait sa vie, je fais ma vie et chacun trace son chemin.

Après le match de ce dimanche, tu rentreras à Sainté dans le même avion que les Verts ?

Non, déjà parce que j’ai un entraînement le lundi matin avec mon équipe. Et quand bien même, ça ne fait pas partie du truc ! (rires) Je ne suis pas avec Saint-Etienne mais à Troyes et très heureux d’être à Troyes.

Très heureux d’être à Troyes mais très content d’être régulièrement dans le Forez. Qu’est-ce que tu apprécies à Sainté et dans ses environs ?

On est beaucoup en famille avec mes amis sur Saint-Etienne. Je vais souvent voir mes potes au foot. Quand je redescends, je vais voir les critériums de Veauche jouer. La semaine dernière j’ai été voir jouer Veauche contre Côte Chaude. Le président de Veauche, c’est un ami à moi. Je vis simplement, comme la vie de Saint-Etienne. C’est une vie simple, humble, on ne se prend pas le chou. Je vie en famille, je ne suis pas embêté. J’apprécie le fait de vivre dans un endroit où on peut vivre tranquillement, que mes enfants puissent vivre tranquillement. Ce qui me plait le plus, c’est que j’ai été adopté dans cette région, par les gens qui sont là-bas. Ça s’est fait naturellement. Quand je suis arrivé ça a matché tout simplement. J’y vis bien, ma famille y vit bien.

Mine de rien, il y a plus de quatre heures de route entre Troyes et Sainté. Ce n’est pas trop fatigant de faire très régulièrement l’aller-retour et pas trop dur d’être éloigné de ta famille plus de la moitié du temps ?

Je ne sais pas si ça continuera ad vitam aeternam. Aujourd’hui ma fille passe son bac, elle est à Chazelles-sur-Lyon au lycée. Elle a besoin aussi elle d’une certaine stabilité. Il faut que mes enfants s’épanouissent dans le travail qu’ils font et là où ils sont, tout simplement. Mon travail est très important et très prenant mais la stabilité de ma famille aussi c’est important. Si je sens que ma famille ne se sent pas bien, ce n’est pas facile de vivre au quotidien loin. Mais aujourd’hui je peux te dire que s’il arrive quelque chose à ma famille à Saint-Etienne, ce que je ne souhaite pas, je sais très bien que je peux compter sur énormément de personnes.

 

Merci à Laurent pour sa disponibilité