On a regardé pour vous le style de jeu du prochain adversaire des Verts, Strasbourg.

On dit souvent qu'un quart d'heure suffit pour comprendre la philosophie de jeu d'une équipe. Voici quelques enseignements des premières 15 minutes du dernier match de Strasbourg en championnat, à Montpellier.
 
En ce qui concerne le système de jeu, c'est un 3-5-2 / 5-3-2 classique, avec un triangle pointe basse au milieu :
 
 
La paire d'avant-centres est formée par Ajorque et Gameiro, et ils sont complémentaires (voire plus bas). Contre l'ASSE, Djiku sera suspendu et probablement remplacé dans l'axe droit de la défense à 3 par L. Perrin (le faux, pas Dieu). Les milieux relayeurs titulaires sont Bellegarde et Thomasson, mais comme le dernier sera toujours suspendu, c'est Sissoko qui sera aligné. Finalement, le poste de piston gauche est disputé entre Lienard et Caci. 

Sans le ballon

Strasbourg ne pratique pas un pressing haut, la paire d'avant-centre ne harcèle pas les centraux et le gardien adverses. Le bloc proposé est moyen, avec les milieux dans le rond central :
 

Sur cette image on aperçoit Bellegarde, milieu relayeur, sortir du bloc et déclencher un pressing, car un milieu axial adverse avait le ballon. Ça a été l'élément déclenchateur de pressing à chaque fois que Montpellier avait le ballon dans sa propre moitié. Par exemple, quelques minutes plus tard :
 
 
Relance montpelliéraine qui part du gardien, les deux avant-centres se replient, ne regardent même pas le ballon. Par contre, le milieu relayeur droit - Sissoko - sort de l'alignement pour suivre un milieu adverse. Et quand, dix secondes plus tard, le ballon est envoyé de l'autre côté du terrain...
 
 
... c'est l'autre milieu relayeur - Bellegarde - qui sort du bloc pour appliquer la même consigne. Sur cette image on observe aussi la gestion des couloirs par Strasbourg : les latéraux adverses sont recherchés par les pistons, pas par un milieu ou un avant-centre qui s'excentre.

Avec le ballon

Les deux avant-centres ont des rôles différents, qui ressortent facilement dans les exemples suivants, dont le premier en tout début de match, quand un défenseur récupère le ballon dans sa propre moitié :
 
 
Gameiro et Ajorque se trouvent à peu près à la même hauteur, sur la ligne médiane, et c'est le premier qui reçoit le ballon. Le deuxième fait un appel en profondeur...
 
 
... ce qui fait reculer toute la défense, créant ainsi un espace, dans lequel Gameiro peut combiner avec un coéquipier qui s'était projeté. Trois minutes plus tard, un autre exemple avec cette fois-ci pas une phase de transition, mais une attaque construite par Strasbourg :
 
 
C'est le lancement de jeu habituel pour cette équipe (4 fois dans les premières 5 minutes du match) : long dégagement du gardien à destination d'Ajorque, qui gagne souvent ses duels aériens. Dans ce cas, il arrive donc à passer le ballon à son milieu de terrain, pendant que Gameiro se trouve un peu plus haut. Le jeu continue à gauche...
 
 
... où le piston est lancé dans son couloir, pendant qu'Ajorque se projette en profondeur, faisant reculer la défense avec lui, et Gameiro reste un peu en retrait. Et ce mouvement continue avec la défense qui est obligée de descendre encore plus...
 
 
... et Gameiro qui peut être ainsi trouvé à l'entrée de la surface, pour une combinaison avec le piston. Les déplacements d'Ajorque ont clairement l'objectif de créer de l'espace derrière, où un autre joueur y sera trouvé, et parfois ça paye. Le but de Strasbourg dans ce match est parti d'un mouvement de ce type :
 
 
Ajorque dans la défense adverse, Gameiro plus dans la zone des milieux, où il combine à droite avec le piston et un milieu relayeur. Et son coéquipier fait l'appel qu'il faut...
 
 
... pour amener la défense avec lui et créer un espace à l'entrée de la surface, où Gameiro se place. Ajorque est trouvé et il remet à son compère dans cette zone, d'où il égalise.

Conclusions

Strasbourg n'est pas une équipe qui aime spécialement avoir le ballon : les Alsaciens ont fini avec moins de 50% de possession même lors des réceptions des équipes "faibles" comme Brest ou Metz - d'ailleurs leurs seules victoires à domicile en 5 rencontres. Ils proposent un bloc en 5-3-2 de hauteur moyenne. Les avant-centres ne pressent pas haut, ce sont les milieux relayeurs qui déclenchent le pressing sur les milieux adverses pour empêcher des relances propres. Pour construire, ils privilégient les longs ballons à destination d'Ajorque, mais ce n'est seulement lors des duels aériens qu'il est le plus dangereux. Ses appels sont très utiles pour créer des espaces devant la défense, qui sont bien pris ensuite par ses coéquipiers, Gameiro en tête. Voilà pour le style de jeu du prochain adversaire des Verts...