Clément Roubat, qui a étrenné hier ses nouvelles couleurs ponotes contre son club formateur, revient pour nous sur son septennat stéphanois et ce premier match de la préparation estivale.


Alors Clément, ça fait quoi d’affronter les Verts à l’Etat ?

C’était spécial pour moi de venir à L’Etrat en tant qu’adversaire de Sainté, alors que je viens de passer sept ans avec le maillot vert. J’ai découvert le vestiaire visiteurs, c’était bizarre. J’aurais pu rester à l’ASSE, le club m’avait proposé un contrat amateur d’un an. Mais je pense qu’il était temps pour moi de partir et j’ai saisi cette opportunité de signer au Puy. À la fin de mon aventure stéphanoise, je n’étais pas très heureux car je n’avais plus beaucoup de temps de jeu. Le mieux pour moi était d’aller voir ailleurs.

Je reste près de Sainté donc je ne suis pas déraciné ! (rires) Les contacts avec Le Puy datent de début juin. Le fait que Le Puy ait de bonnes chances d’être en N1 dès cette saison a modifié certaines choses mais le club m’a recontacté fin juin. J’ai signé mon contrat et attaqué l’entraînement avec Le Puy le 1er juillet. Le Puy me suivait et a appelé mes entraîneurs stéphanois qui ont donné apparemment de bons échos. J’espère rester dans le groupe de l’équipe première, même si le club est repêché en N1.

Que garderas-tu de tes vertes années ?

Je ne garderai que de bons souvenirs. Les années de préfo, les années de formation. Le centre, l’internat. La Coupe Gambardella, bien sûr. J’ai eu la chance de participer à cette belle aventure. J’étais titulaire en demi-finale contre Bordeaux et j’ai joué le dernier quart d’heure en finale au Stade de France. La Gambardella, ça reste le meilleur moment mais j’ai vécu beaucoup d’autres bons moments. J’ai par exemple de très bons souvenirs du tournoi U14 à Sens. Je retiens tous les bons moments avec les collègues dans le vestiaire, à la douche, au kiné, sur le terrain.

Quel formateur t’aura le plus marqué ?

Ils m’auront tous marqué, chacun à leur façon. J’ai d’abord eu le coach Durieu puis le coach Guillemet, qui a sa façon de faire. Il insiste sur la rigueur, les valeurs du club. J’ai eu aussi le coach Sablé qui a aussi sa façon de faire, complètement différente. Lui, c’est la fougue, il gueule dans le vestiaire, il nous met des grosses soufflantes, agressives. Bien sûr j’ai eu beaucoup le coach Razik et le coach Kévin De Jésus. Ma relation avec eux deux est un peu plus spéciale car je les ai eus longtemps. Une belle et longue collaboration ponctuée par de nombreux succès. J’ai eu le coach Dogon aussi la saison dernière quand je redescendais avec les U19. En peu de temps il m’a beaucoup apporté, j’ai passé de bons moments avec lui.

J’ai aussi joué en réserve avec le coach Batlles. J’allais dans son équipe un peu par dépit au début car je n’étais pas pris en Gambardella les premiers tours. Mais notre victoire à Blois avec une équipe très jeune et très remaniée reste un de mes meilleurs souvenirs à l'ASSE. On avait été héroïques, on avait gagné 4-1. C’était mon premier match officiel en seniors. J’ai peu joué sous les ordres du coach Batlles mais il m’a pas mal fait grandir en peu de temps. C’est un peu facile à dire maintenant quand on voit ce qu’il fait avec Troyes mais c’est un super coach. Quand je fais le bilan, je me dis que j’ai vraiment eu la chance d’avoir eu de bons entraîneurs à Sainté !

Quels joueurs t’auront le plus marqué, sportivement et/ou humainement ?

Fouilla, c’est compliqué de te les lister, il y en a beaucoup ! Le premier nom qui me vient en tête, c'est William Saliba, il avait un niveau assez incroyable par rapport à nous ! Aïmen Moueffek aussi m’a impressionné. Il n’a pas encore une grande place dans l’équipe première mais c’est un top joueur. Humainement, j’ai fait plein de rencontres. Je pense notamment à Stefan Bajic et Victor Petit, on est de la même génération et on s’est suivi quasiment dans toutes les catégories, surtout avec Victor. On est un club où tout le monde parle avec tout le monde, il n’y a pas trop de clans.

On a passé tellement de temps ensemble que ça crée des affinités. Tyrone Tormin, Abdoulaye Sidibé, Marvin Tshibuabua, Etienne Green, Bilal Benkhedim… et même certains qui sont partis comme Jordan Halaimia et Corentin Barriol. Il y a vraiment trop de monde en fait ! Je pense que j’étais apprécié de tout le monde et on a eu la chance de gagner. Ça facilite les choses, un groupe vit bien quand il gagne. La Gambardella a consacré tout ça mais la dynamique de succès s’est enclenchée dès les U16. Les 2001, 2002 avec un peu les 2000, on était de supers collègues, supers soudés.

Je t’ai cité pas mal de joueurs, j’en ai certainement oublié, qu'ils ne m'en veuillent pas ! En tout cas mon meilleur collègue sur ces 7 ans, c’est mon ami Louis Mouton, un 2002. J’apprécie aussi bien ses qualités humaines que ses qualités de footballeur. Franchement, ce n’est pas ce qu’on adore en France, mais il a une qualité de jeu long, de pied, incroyable.  On a été à l’école ensemble, ses parents m’ont toujours accueilli. Quand j’ai eu des petits problèmes au centre ou avec mon appart, ils m’ont accueilli chez eux. Louis venait souvent chez moi et ce soir je suis chez lui !

Le fait d’avoir été adversaire hier n’a donc pas altéré votre relation ! Depuis le banc, as-tu apprécié sa prestation ?

Il a joué la première mi-temps et moi la seconde, du coup on ne s’est pas retrouvé face à face sur le terrain ! Sincèrement, et je ne dis pas ça parce que c’est mon ami, je trouve qu’il a réalisé une prestation très intéressante. Il m’a fait plaisir. C’était la première fois qu’il jouait un match amical avec les pros, même si c’était un groupe jeune. Je l’ai trouvé actif, solide, techniquement à l’aise. Défensivement il a récupéré pas mal de ballons. Pour un premier match, franchement, c’est excellent !

Louis a été très bon, je pense que parmi les jeunes c’est celui qui s’est le plus mis en évidence. Il y avait des mecs comme Zaydou qui ont peut-être été meilleurs mais on s’y attendait alors qu’on ne sait jamais ce que va donner un jeune quand il joue un premier match avec les pros. En première mi-temps, j’ai bien aimé Mahdi Camara, c’est un joueur qui monte encore en puissance.

Youssouf et Boudebouz se sont particulièrement illustrés lors de la mi-temps que j’ai jouée. Franchement, les deux, ils sont insupportables ! Ils sont imprenables, toujours bien placés. Techniquement, t’as envie qu’ils ratent leur jeu long mais non, le ballon arrive dans les pieds et toi tu cours. Je les ai trouvés impressionnants.

Je suppose que ce match nul te ravit ?

On a fait un bon match, on a su revenir deux fois au score. C’était pour nous un plaisir de jouer contre un club pro, une Ligue 1. Nous, en attendant d’être fixé sur notre sort on est une équipe N2 et ça faisait seulement 8 jours qu’on avait repris. On a joué à fond, ça nous tenait à cœur de nous montrer face à un tel adversaire. On a pris deux buts mais on a été assez solides, et ce n’est pas simple de revenir deux fois à la marque.

On a une bonne mentalité, on n'a rien lâché. C’était un bon premier match pour nous. Personnellement, je trouve que je m’en suis plutôt bien sorti. Après, c’est un autre football. Là, je rentre davantage dans le foot d’adultes. Avec l’équipe réserve de l’ASSE, c’était différent car ça jouait très jeune. Je suis le plus jeune du groupe au Puy alors que j’aurais été quasiment le plus vieux si j’étais resté à l’ASSE. Le Puy a une façon de jouer complètement différente, c’est un peu plus direct, un peu plus solide, plus compact.

Je découvre un autre football, à moi de m’y adapter. Je pars dans une position de remplaçant, on ne va pas se mentir. Je suis jeune et il y a beaucoup de bons joueurs au Puy. J’ambitionne de gagner un maximum de temps jeu cette année dans l’espoir de pouvoir m’imposer dans la durée, et pourquoi pas avoir l’opportunité de signer pro dans quelques années !

 

Merci à Clément pour sa disponibilité