Les joueurs de Claude Puel ont répondu présent au niveau état d'esprit, et ce malgré le contexte avant le début de la rencontre et le scénario du match, encore une fois défavorable.
Le staff stéphanois a dû bricoler en défense pour la réception d'Angers, plusieurs joueurs étant indisponibles. Par contre, Maçon était de retour et il a pris le couloir gauche, pendant que Camara a dépanné de nouveau à droite :
Les Verts ont démarré le match en 4-4-2 losange, aussi appelé 4-3-1-2, avec au milieu Neyou - Gourna - Moueffek et devant eux Boudebouz, en soutien des deux avant-centres, Khazri et Krasso. Ce losange a permis aux protégés de Claude Puel de prendre l'ascendant dans l'axe, ce qui a posé des problèmes aux Angevins, disposés en 3-4-1-2.
Moukoudi, blessé, a été remplacé par Nadé à la pause, et le 4-4-2 losange a été gardé jusqu'au deuxième but encaissé. Si l'entrée d'Hamouma à la place de Krasso a été du poste pour poste, le changement de Moueffek par Nordin a provoqué un réajustement tactique :
Les Stéphanois ont évolué en 4-4-2 à plat, avec Nordin ailier gauche et Boudebouz à droite. L'image ci-dessus est celle qui amène la réduction du score : Gourna intercepte une passe, donne le ballon à Nordin, qui combine avec Hamouma, qui se fait faucher juste à l'entrée de la surface. D'où Khazri arrive à passer le ballon au dessus du mur. Toujours derrière au score, les Verts ont fait entrer de plus en plus de joueurs offensifs, finissant le match dans un nouveau système :
Un 3-5-2 avec Camara défenseur axial droit, un triangle pointe basse (Gourna) au milieu, avec Boudebouz et Aouchiche en relayeurs, avec Nordin et Bouanga pistons... tout a été fait pour chercher l'égalisation. Qui est heureusement arrivée dans le temps additionnel.
Du jeu de passes et de la récupération haute
Même si les buts ne sont pas là pour en témoigner, il y a une belle entente sur le terrain entre les joueurs, qui arrivent parfois à bien combiner ensemble. Comme dans cet exemple à la 75e, qui part d'une touche effectuée par Bouanga dans sa propre moitié de terrain :
Il joue avec Neyou, qui lui rend le ballon, et monte ensuite balle au pied dans son couloir. Le piston gauche stéphanois s'appuie d'abord sur Boudebouz...
... et le une-deux fonctionne parfaitement. Il continue ainsi d'avancer dans le couloir et combine encore une fois, cette fois-ci avec Hamouma :
Les deux une-deux ont bien marché et Bouanga est lancé en profondeur, à l'entrée de la surface. Il élimine un adversaire...
... mais un deuxième dévie le ballon juste au moment où il armait sa frappe. Ce n'était pas la plus grosse occasion des Verts dans ce match, mais ça aurait pu être un très beau but collectif. Et ce genre de combinaison n'était pas propre à Bouanga ou à un système avec piston. Voici un autre exemple, en 1MT :
A la 20e minute, Bajic joue avec Moukoudi, qui écarte vers Sow. Les Angevins sont plutôt haut sur le terrain, deux pressant les défenseurs centraux et quatre autres cherchant à empêcher le jeu vers les 4 milieux stéphanois. Ce qui est facilement contourné par les Verts :
Sow écarte encore plus à droite, avec Camara, qui remet dans l'axe à Boudebouz. Le meneur de jeu et Gourna se trouvaient entre les lignes adverses, le décalage est fait. Et une fois tourné dans le sens du jeu...
... Boudebouz lance Khazri à droite. En quelques passes les Verts ont remonté tout le terrain, contournant le bloc adverse et se présentant à l'entrée de la surface :
Khazri élimine deux joueurs, mais n'a pas assez de force pour bien armer sa frappe, qui est facilement captée par le goal angevin. Qui dégage 20 secondes plus tard... jusqu'à Maçon :
La possession est donc immédiatement récupérée et les 4 milieux stéphanois, en losange, échangent des passes. Le ballon arrive à Moueffek, qui...
... après avoir combiné avec Boudebouz, joue en arrière avec Moukoudi. Les Verts se mettent en place pour une nouvelle attaque : Neyou recule à la hauteur des centraux pour organiser le jeu, Maçon s'excentre...
... et c'est lui qui est trouvé quand Moueffek relaye le ballon. Tout le bloc angevin avait coulissé de ce côté, donc les Verts changent, Gourna lançant Camara à droite. Le capitaine stéphanois tergiverse...
... et essaie ensuite d'éliminer un adversaire. Il perd le ballon, mais se bat et le récupère. Il essaie de déborder, perd le ballon, mais se bat encore. Finalement le défenseur adverse dégage comme il peut...
... jusqu'à Gourna - la récupération haute a été possible grâce à la combativité de Camara. La passe du jeune milieu est interceptée, mais le ballon sort en touche. La remise en jeu est stéphanoise :
Krasso balance un centre dans la surface, où le ballon est facilement dégagé par un défenseur. Mais de nouveau, la possession est gagnée immédiatement, car Sow remporte son duel aérien...
... puis s'impose encore une fois, après un nouveau dégagement de la défense. Maçon récupère le ballon et lance directement dans la surface Krasso, dans le dos de la défense. Le contrôle est approximatif et laisse le temps à la défense de revenir :
Les Angevins récupèrent ainsi le ballon et essayent de sortir proprement, mais Camara lit bien le jeu (la position de son corps et son regard sont très clairs sur cette image). Et la possession est de nouveau stéphanoise. Le jeu est calmé...
... Boudebouz envoyant le ballon vers la défense. Les Verts font ainsi circuler de la droite vers la gauche, pour obliger le bloc adverse à coulisser...
... ce qui laisse deux Stéphanois libres sur à l'opposé, Camara et Boudebouz. Et même si le bloc angevin est en place, le piston droit doit sortir sur Maçon, car il n'y a pas un autre joueur de couloir. Et Moueffek prend bien l'espace créé :
Il est bien lancé dans le couloir par Maçon, et même si Boudebouz et Camara appellent le ballon de l'autre côté, le milieu stéphanois percute, entre dans la surface et arme sa frappe. Qui ne trompe pas le gardien...
Cette longue action est le parfait exemple pour illustrer les propos du coach adverse, qui met en avant le pressing des Verts et les nombreux ballons hauts récupérés.
Conclusions
Même si un point peut faire toute la différence pour le maintien en fin de saison, l'égalisation de Nadé dans les arrêts du jeu est bien plus importante sur un autre aspect que celui comptable. Elle vient récompenser les efforts et l'état d'esprit des Stéphanois et en plus elle n'a pas été invalidée par la VAR - on a vu des buts annulés pour moins que ça. Ce qui est enfin un signe positif, dont le groupe en avait tellement besoin. Mais l'élément positif le plus important dans ce match est de loin la hargne affichée par les protégés de Claude Puel. La déroute une semaine plus tôt à Strasbourg, le contexte lourd la veille du match, la défense décimée, le show des groupes ultras avant le coup d'envoi, les deux buts encaissés sur les deux seuls tirs cadrés adverses... Tant d'éléments contraires qui auraient pu achever ce groupe. En jouant comme ils l'ont fait et en remontant deux buts, les joueurs ont passé un message on ne peut plus clair : ils n'ont pas lâché, ils tiennent vraiment au maintien du club.