Même si le match à Brest a été plus à leur portée que le précédent, les Verts ont perdu une deuxième fois en trois jours et restent à la dernière place du classement.


Avec trois joueurs suspendus, d'autres blessés ou sortant à peine de l'infirmerie et une semaine à trois matchs, le staff stéphanois n'a pas eu beaucoup de choix pour le 11 de départ : 
 
 
Un système 4-4-2 à plat, avec un couloir droit inhabituel, Camara en latéral et Moueffek en milieu excentré. Aouchiche a été le milieu excentré gauche, Bouanga étant aligné à côté de Khazri en pointe. Si le choix de Boudebouz en milieu défensif / premier relanceur n'est plus une surprise, l'utilisation de deux milieux de profil axial dans les couloirs était une option nouvelle. Et pour mieux comprendre pourquoi, voici le positionnement des Verts avec le ballon en 1MT :
 
 
Ils attaquent en 3-5-2, avec Boudebouz entre les défenseurs centraux et les trois milieux tous dans l'axe, laissant les couloirs pour les deux latéraux. Une animation offensive typique d'un 4-4-2 losange, donc. Avant de regarder la circulation du ballon dans cette configuration, il faut mentionner que le système en 4-4-2 a été maintenu tout au long du match, mais le profil des entrants a modifié l'animation : 
 
 
Avec Maçon sur le terrain, Camara a retrouvé une place au milieu, à côté de Boudebouz. Nordin et Lhery ont joué plus souvent dans le couloir que dans l'axe, et les deux avant-centres Krasso et Ramirez ont pesé sur la défense, bien plus que le duo Bouanga-Khazri, qui cherchait plutôt à jouer dans les espaces.
 
Quant à l'animation offensive initiale, elle a légèrement changé à la pause. Voici donc deux exemples, pris en début de chaque période. Le premier commence à la 12e, avec un ballon récupéré par Moueffek dans sa propre moitié et le jeu calmé avant de construire une attaque : 
 
 
Le ballon est donné au meneur de jeu reculé, Boudebouz, qui trouve avec une passe verticale Aouchiche, déjà plutôt axial. Il prolonge jusqu'à Khazri...
 
 
... qui attend du soutien, avant de revenir avec le ballon dans l'axe et finalement le redonner en arrière. Trauco et Aouchiche sont excentrés à gauche et Boudebouz oriente le jeu dans la même zone :
 
 
Trauco reçoit le ballon, il joue vers l'avant avec Khazri, qui lui le redonne. Le bloc adverse est en place et à chaque fois que le ballon traverse la ligne des milieux, il est renvoyé en arrière. Le jeu devient ainsi latéral, avec Gourna...
 
 
... qui change de côté, pour Camara. Une autre passe verticale, à destination de Moueffek, qui lui aussi remet en arrière, à Gourna. Qui oriente change de nouveau de côté...
 
 
... pour retrouver Trauco, à gauche. L'essuie-glace à fonctionné, cette circulation latérale du ballon a déplacé le bloc brestois sur un côté, laissant de l'espace au latéral péruvien. Mais il est seul (Aouchiche et Khazri ont eu aussi coulissé vers le côté opposé) et sa seule option est le centre. Qui est facilement repoussé par la défense.
 
En 2MT Gourna et Boudebouz ont plus souvent changé de rôle, le premier descendant entre les défenseurs pour démarrer l'action. Comme par exemple à la 52e :
 
 
Bajic joue avec Sow, qui cherche donc Gourna, Boudebouz ayant un adversaire collé à lui. Pour cette action il faut suivre le positionnement des 4 milieux stéphanois. Le ballon est envoyé à gauche et le bloc adverse recule immédiatement :
 
 
Après un appui sur Aouchiche - qui joue en arrière, le ballon arrive de nouveau à Gourna, situé entre les centraux, et qui peut remonter tranquillement balle au pied, car il n'y a pas de pressing :
 
 
Devant lui, les trois autres milieux sont tous axiaux, dans le rond central. Moueffek reçoit le ballon comme un vrai relayeur il l'amène plus haut, jusqu'à Camara. Qui lui le redonne et le jeu passe de nouveau par la défense...
 
 
... et Gourna. Sur cette image on voit mieux le "losange" au milieu. C'est Boudebouz qui est le plus surveillé par les Brestois, donc Moueffek a plus d'espace. Il est trouvé et il relaye de nouveau le ballon...
 
 
... jusqu'à Camara. Qui n'est plus tout seul dans son couloir droit, Khazri s'y étant excentré. Le une-deux fonctionne très bien, les deux Stéphanois se défont de deux adversaires et Camara se trouve en position de centre à l'entrée de la surface :
 
 
Mais quand on joue avec quatre milieux axiaux et des deux avant-centres un s'est excentré pour aider à la construction, il n'en reste plus qu'un joueur dans la surface, à la réception : Bouanga, qui n'est pas trouvé par le centre de Camara. 
 
Pendant une heure de jeu, les Verts ont eu 61% de possession, mais sans se créer de vraies occasions. Et pendant cette période, dans le jeu, le rapport de tirs a été de 3 à 1 en faveur du Stade Brestois. Un parfait exemple de possession stérile.

Conclusions

Cette première heure de jeu, avant le penalty offert aux Brestois, est résumé par Claude Puel en conférence de presse : "l’adversaire qui jouait chez lui nous attendait. Jusqu’à la 60ème, on était bien. Un fait de jeu nous a fait sortir de ce qu’on voulait continuer à faire. C’est difficile. On perd un match qu’on ne méritait pas de perdre". S'il a raison, ses protégés ne méritaient pas de perdre cette rencontre, le plus surprenant dans cette déclaration est la satisfaction de ce que son équipe a produit jusqu'à l'ouverture du score.
 
La rencontre était équilibrée, entre une équipe qui ne voulait que défendre et une autre qui voulait bien attaquer, mais ne savait pas comment bien le faire. Se satisfaire de se neutraliser avec l'adversaire du jour, c'est se mettre à la merci d'un fait de jeu. Qui dans ce match a été contraire aux Stéphanois. L'écart de niveau entre les équipes du bas de tableau est faible, et si les Verts n'arrivent pas à hausser le leur, pour faire une vraie différence dans le jeu, ils seront souvent pénalisés par une erreur individuelle, d'un joueur ou d'un arbitre.