Après une défaite face à Bordeaux seulement compensée par la différence de buts pour ne pas être dernier, les motifs d'espoir dans le profil de l'adversaire, idoine pour enfin lancer la saison concernant les Girondins, deviennent de plus en plus minces. Alors, quand l'adversaire s'appelle Monaco, l'espoir s'amincit encore.


1- Le parcours

Et pourtant, pourtant, dirait Charles Aznavour, les Monégasques n'ont pas un parcours particulièrement enviable. Certes, eux ont goûté à la victoire. Mais avec autant de défaites que les Verts, ils restent même à portée de fusil des derniers de la classe. Oui, disons le tout net, le début de saison des hommes du Rocher est mauvais.

Alors, oui, depuis quelques rencontres l'hémorragie a été un peu contenue, en prenant 4 points en 3 matchs contre 1 seule lors des 3 premières rencontres. Cela dit, avant le récent match nul dans le derby de la Côte d'Azur, belle performance face à une équipe en forme, les Rouge et Blanc comptaient 3 défaites en 4 matchs, 3 défaites sans marquer. Et pour seule victoire un succès contre une équipe de Troyes pas forcément flamboyante depuis le début de saison non plus (décidément, on n'est pas tous seuls)

Surtout, si on excepte le récent match de Ligue Europa soldé par une victoire contre le Sturm Graz, alors que l'attaque monégasque est donc en peine (elle est même moins en verve que l'attaque des Verts !), la défense est encore plus en difficulté en encaissant tout bonnement au moins un but lors de chaque match depuis le début de saison,

Enfin, on notera que les deux seules réceptions monégasques en championnat cette saison ont donné lieu à deux défaites 2-0. Contre une équipe ayant battu les Verts sur cette même marge (Marseille), mais aussi contre une que la bande à Puel avait su, elle, tenir en échec (Lens).

2- L’effectif

Si la mayonnaise ne prend pas cette saison en principauté, ce n'est pourtant pas la faute d'un effectif chamboulé. Si, comme souvent, celui-ci est assez fourni, il s'appuie globalement sur la très belle équipe de l'année dernière, seule Lecomte ayant quitté le navire parmi les titulaires réguliers (les deuxièmes partants les plus alignés la saison dernière sont Ballo-Touré et Jovetic, 6 titus chacun).

Si la présentation de l'effectif risque de ne pas être très originale par rapport à celle de la saison passée, donc, elle commence par le poste qui a changé, celui de gardien. C'est en effet Nübel, portier allemand débarqué du Bayern où il était la doublure de Neuer qui officie désormais. Et Majecki est préféré à Mannone, décrié par les supporters mais décisif contre les Verts. En défense, en revanche, on prend les même et on recommence. Une charnière Disasi-Badiashile qui a pourtant pris de l'expérience, avec un Maripan pour doublure, ou comparse dans un axe à 3. Et avec, petite innovation, Pavlovic, prêté la saison dernière, dans la concurrence. Si bien d'ailleurs que Matsima est pour le moment un peu mis de côté. C'est d'ailleurs le cas de le dire puisqu'il a dépanné à droite, côté de prédilection d'Aguilar. Ou de Sidibé, plutôt doublure, et qui, dans le sens inverse, a également joué dans l'axe d'une défense à 3. Enfin, Caio Henrique s'est installé à gauche et n'y est pas contesté.

Au milieu, Tchouameni est évidemment incontestable, lui qui a connu sa première cape en Bleu il y a peu. Pour Fofana, pourtant également très bon, c'est plus compliqué avec la concurrence Jean Lucas, venu de banlieue après un détour par le Finistère. Le vétéran Fabregas et le jeune Matazo complètent l'attelage, depuis le banc.

Devant, enfin, quelques nouveautés, mais là non plus, pas si majeures. Diop et Gelson Martins occupent toujours les côtés de l'attaque avec Golovin, plus du tout utilisé dans l'axe pour le moment, pour les relayer. Et Ben Yedder est toujours en pointe. Avec Volland, parfois, mais, et c'est le principal changement, avec Boadu à d'autres reprises. Enfin, au-delà de ce 6 majeur, on retrouve Diatta ou Jakobs, autre allemand arrivé cet été, de Cologne. Ce dernier ayant uniquement été titularisé piston, d'ailleurs. Enfin, difficile de se faire sa place pour le jeune Isidor, de retour de prêt.

La compo probable : Avec un groupe quasiment au complet (ne manquent que Maripan, Jakobs, Matsima et Isidor), Niko Kovac aura l'embarras du choix. Un embarras transmis à l'auteur de ces lignes tant le coach monégasque aura modifié son 11 depuis le début de saison :

Nübel – Aguilar, Disasi, Badiashile, Caio Henrique – Tchouameni, Fofana – Diop, Ben Yedder, Volland, Golovin

3– Souviens-toi la dernière fois

On va peut-être directement passer à la dernière fois à Louis-II et oublier l'un des rares horribles matchs de la deuxième moitié de saison, où une boulette de Neyou/Sow (on a un avis sur lequel est le plus à blâmer des deux, mais on laissera à chacun le droit de s'être fait le sien) et un Tchouameni monstrueux auront transformé un match seulement médiocre en une correction.

Revenons donc plutôt sur ce bon match sur le Rocher. Dans un période difficile marquée par une seule victoire en 13 rencontres, mais également par un léger mieux symbolisé par 5 matchs sans défaites, les Verts avaient fait un joli numéro. Pourtant, c'est bien Diop qui ouvrait le score pour Monaco. La réponse de Debuchy sur corner ne se faisait pas attendre très longtemps. Et si le péno sur et transformé par Bouanga était plutôt légitime, l'arbitre, pour une fois, n'était pas contre les Verts en distribuant un rouge sévère au jeune Matazo. La rencontre dans laquelle les Verts étaient déjà sérieux, devient alors à sens unique avec 65% de possession et 13 frappes à 1. Une seule frappe qui suffira pourtant (avec 4 parades de Mannone) à frustrer Sainté puisque Volland égalise.

Malgré son pédigrée, Monaco est, de toute façon, un adversaire qui réussit plutôt pas si mal aux Verts récemment. Après une période de vaches maigres, marquée par 8 matchs sans victoire dont 4 défaites, l'ASSE a en effet enchaîné 4 victoires puis ce nul avant de rechuter à GG. Ainsi, ce sont les 3 dernières sorties à Louis-II où Sainté a pris au moins un point.

4- Les joueurs à suivre

Après la prestation XXL réalisée au retour la saison dernière et sa fulgurante progression, difficile de ne pas citer Aurelien Tchouameni, qui fut le compère de découverte de la L1 de Zaydou Youssouf aux Girondins de Bordeaux. Car l'international français allie abattage monstre et projection vers l'avant. Une projection presque toujours maîtrisée et utile à la progression de son équipe.

Mais on gardera aussi un œil sur le secteur offensif et notamment sur les 3 axiaux, Ben Yedder, Volland et Boadu. Qui, à eux 3, n'ont pas marqué le moindre but dans le jeu depuis le début de saison. Une anomalie pour ce qui fut la paire en vue du début d'année 2020 (les deux premiers cités étaient en effet 3ème et 4ème meilleurs buteurs, 26 buts dans le jeu à eux deux en 21 rencontres, au sein de la meilleure attaque de L1). Et comme Hwang nous a bien rappelé qu'on était la victime idéale pour lancer des saisons...