La réception de Montpellier était un match qu'il ne fallait surtout pas perdre, et si les Verts ont été timorés, ils ont néanmoins réussi à s'imposer...
Sans surprise, le staff stéphanois a continué d'aligner son 4-1-4-1 / 4-3-3, avec Abdelhamid qui a retrouvé une place de titulaire, profitant de la blessure de Nadé et avec Sissoko préféré en pointe à la place de Stassin :
Au milieu, l'habituel triangle pointe basse avec Ekwah derrière Mouton et Bouchouari. Enfin, sur le papier, car sans ballon les Stéphanois basculent toujours dans un 5-4-1, avec Ekwah entre Batubinsika et Abdelhamid. Cette défense à 5 permet aux Verts de gérer les couloirs et les montées des latéraux adverses - Appiah ou Pétrot peuvent sortir et chercher un adversaire plus haut dans le couloir sans déséquilibrer la défense. Mais c'est tellement connu comme approche que les adversaires peuvent trouver des failles :
Dans cette attaque montpelliéraine après 6 minutes de jeu, le ballon va d'abord à gauche, jusqu'au latéral, sur lequel Appiah sort. Le reste de la défense à 5 est en place, avec Batubinsika et Ekwah qui ont un ailier le milieu offensif adverse, pendant que l'avant-centre se trouve dans la zone d'Abdelhamid et Petrot. Enfin, les deux paires de milieux axiaux se neutralisent réciproquement. Le ballon circule dans la défense adverse pour changer de côté :
Et le bloc stéphanois coulisse, avec Pétrot qui sort maintenant pour chercher son joueur de couloir, l'ailier. Le milieu axial montpelliérain plonge dans le dos du latéral vert, suivi par Mouton. Et l'avant-centre adverse décroche à sa place :
Et comme Abdelhamid et Mouton avaient suivi cet appel dans le dos de Pétrot, Bouchouari se trouve maintenant seul au milieu contre deux adversaires. Dans cet exemple ils ne sont pas recherchés, le jeu est envoyé de nouveau vers la gauche. Mais très souvent en 1MT les adversaires des Verts avaient beaucoup d'espaces pour combiner dans l'axe...
Et la réponse stéphanoise après la pause est intervenue surtout par un changement d'attitude. Selon Mouton, les consignés du coach stéphanois ont été de jouer à fond de la reprise : "il va falloir attaquer fort". Et c'est ce que les Verts ont fait :
Dès l'entame de la 2MT, les protégés de Dall'Oglio ont mis le pied sur le ballon, qui part de la droite pour arriver jusqu'à Abdelhamid. Ses coéquipiers sont devant lui, dans le bloc adverse...
... mais Mouton décroche pour servir de point d'appui, avant que Pétrot soit lancé en profondeur dans son couloir. Il est accompagné par Davitashvili...
... mais aussi par Bouchouari. Et les trois Stéphanois combinent dans cette zone, permettant à Pétrot d'être à nouveau lancé dans le couloir, en position de centrer :
Son centre à ras de terre au premier poteau est repris par Sissoko...
... mais son tir est contré. Bouchouari reprend, contré, Boakye récupère le ballon et le donne à Mouton, qui voit son tir dévié en corner. Il tire ce corner, les Montpelliérains partent en contre, mais Bouchouari récupère le ballon dans les pieds d'un adversaire, avant de se retrouver à la retombée du ballon après un centre de Mouton dégagé par la défense.
Les Verts ouvrent le score avec presque 100% de possession après le retour des vestiaires. Et ils continuent leurs attaques, même si certaines sont beaucoup plus simples :
La "construction" classique stéphanoise, une remise en jeu d'un défenseur pour Larsonneur, qui dégage loin à destination de Sissoko. Simple, mais efficace :
L'avant-centre lit bien la trajectoire du ballon et dévie de la tête à destination de Boakye, qui lance en profondeur Davitashvili, qui se présente en surface, mais rate son face-à-face avec le gardien. Le premier quart d'heure de la 2MT a été un gros temps fort des Verts, qui ont attaqué, qui se sont procuré des occasion et qui ont eu 59% de possession pendant ces 15 minutes. Ensuite, pour le reste du match, ils n'ont eu plus que 22% de possession...
Conclusions
Ce n'était clairement pas la meilleure prestation des Verts cette saison. Mais lors de ce match de la peur, l'important c'était vraiment les 3 points. Et s'ils ont perdu des matchs en jouant bien sans être efficaces, ils ont gagné celui-ci en subissant, mais en sachant appuyer fort au bon moment. Un résultat important dans la course au maintien, mais un résultat difficile à reproduire si les protégés de Dall'Oglio continuent à avoir autant de mal à garder le ballon comme dans la dernière heure de jeu. En tout cas, mieux jouer n'est possible que si les joueurs sont en confiance et cette victoire, aussi petite soit elle, était plus que nécessaire...