... le style de jeu du dernier adversaire des Verts cette saison et dernier obstacle sur la route vers la Ligue 1, le FC Metz.
Le 16e de la dernière édition de la Ligue 1 joue dans un système 4-1-4-1, avec un bloc bas - voici la disposition lors de l'avant-dernier match de la saison, à Strasbourg :
Les statistiques offensives des Lorrains sont terribles, c'est une équipe très défensive, qui n'a absolument pas la possession (lors du premier quart d'heure à Strasbourg ils n'avaient pas atteint les 15%) et qui mise tout sur une solidité défensive - relative - et les exploits de leur vilain avant-centre, Mikautadze. Comme il est clairement l'arme principale des Messins, regardons de plus près son style de jeu.
Dans une action qui commence après 20 minutes de jeu, on voit que le bloc messin n'est pas parfaitement aligné, les milieux faisant du marquage individuel dans l'axe :
Mais on observe surtout que Mikautadze n'est pas visible - en effet, il ne participe pas aux efforts défensifs, gardant toute son énergie pour quand ses coéquipiers récupèrent le ballon. Ce qui arrive dans cet exemple quand l'ailier gauche - Diallo - dépossède un adversaire...
... le ballon arrivant à un coéquipier. Mikautadze fait un appel en profondeur en partant de loin par rapport aux défenseurs centraux - on reviendra plus tard sur cet aspect. Pourtant, la passe n'est pas à destination de l'avant-centre, mais de l'ailier :
C'est seulement ensuite, quand l'ailier se retrouve en position de centre, que Mikautadze est recherché :
Ce fonctionnement des Messins sur les contres a été récurrent, c'est rare que leur meilleur atout soit recherché directement par les ballons, il doit être présent à la finition, pas pour faire la dernière passe. Les seules fois où il a reçu le ballon après une récupération de balle c'est quand il était déjà excentré :
Dans cet exemple à la 13e minute, une passe verticale adverse est bien lue par un défenseur messin, qui gagne le duel et donne le ballon à l'ailier droit. Qui joue avec un coéquipier...
... et fait ensuite un appel, tout comme Mikautadze, qui part de devant les défenseurs vers le couloir gauche. Comme dans l'exemple précédent, la passe part vers la gauche, où l'avant-centre se retrouve à face à face avec un défenseur :
Il le défie balle au pied, mais finit par perdre le ballon, car les Strasbourgeois ont défendu à deux contre lui :
Mikautadze n'est clairement pas un avant-centre qui joue le hors jeu, qui cherche à peser sur les défenses adverses, qui va au duel. Il est un "faux neuf", il joue loin des défenseurs, préférant arriver lancé, balle au pied, même s'il n'est pas souvent servi, comme dans cet exemple peu avant la pause :
Dans une des rares phases de possession messine le ballon circule d'abord à gauche, avant que les Lorrains cherchent à changer de côté :
Mikautadze est seul dans l'axe, loin de la défense, mais il n'est pas servi. Le ballon est dégagé en touche par un adversaire, les Messins construisent à nouveau :
Pas attaqué, un défenseur central peut monter avec le ballon...
... avant de servir l'ailier gauche. La défense adverse est en place, il n'y a pas de décalage, Mikautadze n'est toujours pas recherché, alors les Messins repassent en arrière :
Il faut observer le déplacement intelligent de leur avant-centre, qui commence à s'excentrer doucement vers la gauche, pendant que le jeu se déroule à droite :
Ainsi, quand l'ailier droit est lancé dans son couloir et pendant que l'ailier gauche fait un appel dans l'axe qui fixe la défense...
... Mikautadze, qui s'était fait oublié à l'opposé, est tout seul.
L'avant-centre messin est le plus dangereux quand il est face au jeu, balle au pied. Dans cet exemple après la pause, une autre phase de transition pour les Lorrains, avec un ballon récupéré sur la ligne médiane...
... par l'ailier gauche. Diallo avance balle au pied pendant que Mikautadze attend la passe sans faire des appels en profondeur. Il reçoit le ballon...
... et se retrouve en un-contre-un devant un défenseur. Il fixe, s'écarte pour ouvrir un angle de tir...
... et ajuste le gardien adverse. Une action qui résume parfaitement l'approche offensive messine : phase de transition, ailier gauche qui cherche l'avant-centre et le talent de ce dernier fait la différence en un-contre-un.
Conclusions
Voici donc le dernier adversaire des Verts cette saison. Les Messins ne veulent pas avoir le ballon, ils défendent à 10, leur approche se basant entièrement sur le bloc solide et les phases de transition. De loin leur plus important joueur, Mikautadze est un faux neuf. Il ne fait pas d'efforts défensifs, il ne participe pas spécialement au jeu, il cherche à se faire oublier par la défense. Il préfère recevoir les ballons dans les pieds et défier ensuite les défenseurs. Il semble que les Strasbourgeois avaient fait le plan de toujours le prendre à deux - la seule fois où il s'est retrouvé contre un seul défenseur, il a marqué...