clems0206 wrote:Olaf wrote:Naar wrote:Olaf wrote:La Ligue des champions est incompatible dans son principe et dans son fonctionnement avec le concept même de foot populaire.
A partir de là, je me suis retrouvé par hasard hier devant le match. Belle dramaturgie, belle performance des parisiens, et ça nous arrange indirectement. Mieux vaut ça que l'inverse, quoi.
Qu'est-ce que, précisément, ce concept de football populaire ?
Ça, c'est une bonne et large question, comme le concept de peuple, en fait
A mon avis, les idées-forces derrière sont 1/accès facile pour toutes les bourses 2/primat du sportif sur l'économique 3/éthique basée sur les notions de respect et de fair play (avec une tolérance quand même parce qu'on n'est pas des anges, mais bon, une entorse de temps en temps n'invalide pas la tendance globale). Liberté égalité fraternité, quoi
La Ligue des Champions, c'est plutôt 1/crache au bassinet, et plutôt beaucoup, si tu veux suivre la compétition 2/on réserve les quarts de finale à un groupe de 10 ou 12 clubs hyper-riches en rotation, les autres sont là pour faire de la figu 3/seule la victoire est belle.
Encore une fois, cela ne tourne qu‘a la comparaison et à l’appréciation de tout le monde. Barcelone est plus riche économiquement que liverpool .CQFD Le Barca est moins populaire que Liverpool ? Auxerre étant moins économiquement développé que St Etienne, est-il plus populaire ?
Suivant cette logique le club le plus populaire du monde est donc très certainement le Somali Police Mogadiscio.
La popularité elle est toute subjective. Et elle ne sert qu’à flatter son ego. La vérité elle est sur le terrain en football. Un gagnant, un perdant, hier ct Paris. Les rageux peuvent rager, moi je respecte même si je n’aime pas paris
Je parlais de football, pas de clubs populaires. Populaire est un adjectif qui a plusieurs sens. Prenons ceux qui sont recensés ici :
http://www.cnrtl.fr/lexicographie/populaire" onclick="window.open(this.href);return false;
Un football ou un club populaire, pour moi, relèveraient des sens A et C (appartient au peuple, émane du peuple, accessible au peuple, composé de gens du peuple). Toi, tu situes l'adjectif dans son sens B (qui concerne la majorité, qui est apprécié par le plus grand nombre).
Ce n'est pas du tout la même chose. Dans le premier cas, tu peux imaginer le peuple en tant qu'acteur à part entière du football ; dans le second, il est spectateur.
Si on devait définir des archétypes, le foot business serait un foot où le supporter, le spectateur, le simple bénévole n'ont pas de place active. Les clubs sont des structures fermées ; les individus externes sont des clients ou des prospects.
Un club inscrit dans le foot populaire, au contraire, serait ouvert aux supporters, aux spectateurs, aux bénévoles, qui pourraient prendre une place concrète dans la marche du club.
L'ASSE, comme l'extrême majorité des clubs, n'est ni l'un ni l'autre, mais entre les deux. A chacun de se faire son opinion, mais quand même, sur l'axe qui va de "populaire" à "business", le curseur n'est pas encore trop à l'extrême "business", en tout cas beaucoup moins qu'un club comme le PSG.
Là où l'argent et les aspects économiques deviennent pernicieux, c'est quand leur poids est tel qu'ils deviennent le facteur déterminant de la compétition sportive. On est tous d'accord : Montpellier champion, c'était une anomalie. Pour les 10 ans/15 ans à venir, le titre est promis à Paris et Monaco, tant leur surface économique explose celle de leurs concurrents. Lyon, Marseille ou un autre club iront peut-être le décrocher une année, mais ce sera une anomalie. En tout cas, c'est comme ça que ça se passe dans tous les autres "grands" championnats d'Europe.
Par conséquent, tous les clubs, s'ils ont pour ambition de casser cette domination inéluctable, sont obligés de rentrer dans une logique capitalistique. Or on peut observer que, sauf régulation, la logique de capitalisme aboutit toujours à une fermeture. Donc de fait, le "peuple" est petit à petit réduit à sa dimension de consommation.
Le football professionnel s'éloigne donc de son origine populaire "active", alors qu'il renforce (on le voit avec l'overdose médiatique...) son identité populaire "passive".
Derrière, qu'est-ce qu'il y a ? Une question de liberté et de pouvoir. Dans l'archétype populaire, les supporters, s'ils le souhaitent, ont une prise sur ce qui se passe ; dans l'archétype business, aucune, même s'ils le souhaitent. Ils subissent tout ce qui peut se passer, en bien comme en mal.
Sur ce, fin de la pause P²