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Elle montre la sortie à papa Walter. Menée 7-5, 2-1 par Flavia Pennetta, Marion Bartoli est énervée, très énervée. Papa Walter range ses affaires, quitte le court et part regarder le match à la télévision du players lounge. La Française a besoin de passer ses nerfs, son entraîneur de père lui sert de punching-ball. Elle se défoule, évacue sa frustration du paquet de balles de break ratées (7 breaks en 27 occasions !) et ça marche avec une incroyable victoire (5-7, 6-4, 9-7 en 3h09') contre l'Italienne. Avec l'accumulation des matches et l'énergie laissée au deuxième tour la veille, la Tricolore montre tous les signes de la fatigue mentale et physique.
Si la colère n'est pas toujours bonne conseillère, elle permet de transformer la frustration en rébellion. L'effet n'est pas immédiat avec un nouveau break encaissé sur une double faute à 2-2, mais cet énervement signe au moins le vent de la révolte. Elle se fait violence et cela se traduit dans son jeu. La 9e mondiale frappe plus fort, se montre plus offensive et agresse l'Italienne (45 points gagnants, 26 fautes directes). Elle ne laisse plus Flavia Pennetta dicter le jeu et prend les choses en main. Dos au mur, elle entre dans le court, raccourcit les échanges et vient conclure au filet (quatre points sur huit montées au premier set, 28/42 au total) pour empocher la deuxième manche.
Une colère signe de révolte
Mais il faut tenir cette ligne de conduite et la 21e mondiale se montre très entreprenante (62 points gagnants). La numéro 1 mondiale de double relance très bien, prend la balle tôt et multiplie les amorties gagnantes à l'image de son break à 3-3 au troisième set. Menée 5-3, Marion Bartoli s'accroche encore et toujours. Elle connaît la problématique de finir un match et son corollaire, le stress. La veille, la finaliste de Wimbledon 2007 a sauvé trois balles de match. Ce samedi, Flavia Pennetta lui offre son service sur un plateau en commettant deux fautes directes et une double faute.
Forte de sa confiance de survivante du tour précédent, de sa demi-finale de Roland-Garros et de son titre à Eatsbourne, la 9e mondiale ne se laisse pas envahir par la peur malgré trois balles de match ratées à 7-6. Elle ne lâche rien. Dans ce contexte, la tête tient les jambes et guide le résultat. Sur une 9e double faute, Flavia Pennetta voit tous ses espoirs s'évanouir. Marion Bartoli peut lever les bras et souffler. Sa volonté et son tempérament de feu la conduisent en huitièmes de finale. Devant sa télévision, papa Walter peut se réjouir, la révolte de sa fille a porté ses fruits. - Sophie DORGAN
BARTOLI : «AU BOUT DU BOUT »
« Je n'envisage pas la défaite, j'y crois toujours jusqu'au bout. Je pense toujours trouver une solution, même si c'est au dernier moment. La grande différence par rapport à hier (vendredi) c'est le niveau de jeu qui a été extrêmement élevé des deux côtés. Même si j'avais perdu, je n'aurais pas été dévastée car c'est un des meilleurs matches que j'aie joués ici si ce n'est le meilleur. Ca s'est joué à très peu de choses. Je ne me sens pas très bien depuis hier mais avec un jour de repos, je prendrai un nouveau départ lundi. Survivre à des matches comme celui-là va beaucoup m'aider pour la suite du tournoi et de la saison lorsque j'aurai de nouveaux moments difficiles à traverser. J'ai puisé au plus profond de moi-même, je suis allée jusqu'au bout du bout du bout. A la sortie, je n'arrivais même plus à porter mon sac. Oui j'ai demandé à mes parents de quitter le court, comme j'aurais pu casser une raquette. Il fallait que j'évacue la frustration d'avoir perdu ce premier set. Ca s'est traduit comme ça mais ils ne m'en veulent pas du tout. Mes parents savent très bien combien c'est difficile, tout ce qu'on peut vivre comme stress dans un match. » (AFP)