Extraits de l'intéressante interview de Sébastien Sémeril (adjoint aux sports de la ville de Rennes) parue sur le site stade-rennais.online :
« Il fallait pratiquement raser le stade et le reconstruire »
Nous avions candidaté à l’Euro 2016. Je convaincs le maire, nous y allons, pensant que le cahier des charges était amendable. On fait les études, etc., et à un moment donné le cahier des charges n’est pas amendable. J’ai été écœuré de ce que l’on me demandait. Quand on nous demande de construire une salle de 150 m² attenante à chaque vestiaire pour que les joueurs puissent faire leur préparation musculaire (est-ce qu’ils ne peuvent pas faire ça dehors, sur le terrain ?), d’élargir – par rapport à la Coupe du Monde 1998 – de 4 centimètres les sièges des VIP en largeur, je me dis que l’on commence vraiment à se fiche de moi. Ça, mis bout à bout, il fallait pratiquement raser le stade et le reconstruire. Le cahier des charges pour la Coupe du Monde 1998 tenait dans un cartable, aujourd’hui le cahier des charges de l’UEFA pour organiser l’Euro 2016 tient dans une armoire. On est dans un système de sur-normes hallucinantes. On est sur des choses un peu ubuesques. Beaucoup de normes ne concernent pas le domaine sportif, et ne sont jamais montrées du doigt. Dans le cahier des charges, on prévoit majoritairement des dispositifs pour l’accueil des sponsors, des VIP, pour la sécurité, etc. A un moment donné, on se dit « où est le football là-dedans ? ». Ethiquement, cela pose beaucoup de questions.
Le Stade de la Route de Lorient a été rénové en fonction de l’existant. En 2004, l’objectif, c’était de faire passer un stade de 20 000 places à un stade de 30 000 places. On a gardé l’ossature, on a monté les tribunes et on a pu faire des loges, les aménagements extérieurs, les différents bureaux en-dessous du stade. On partait de l’existant, on n’a pas tout démonté. Rappelez-vous, le stade a fonctionné. Pour l’Euro 2016, cela revenait à 40 millions d’euros. On avait mis autant en 2004, ce qui n’est pas si vieux. Cela fait un peu cher payé. En plus de cela, l’Etat, qui avait financé à hauteur de 40 % les rénovations des stades pour 1998, s’apprêtait à annoncer une enveloppe de 150 millions qui n’atteignait même pas les 10 % de l’investissement. On était vraiment seuls. On a eu une rencontre pour définitivement décider de ce que l’on faisait ou pas. On ne voulait pas faire comme certains ont fait, « On dépose et on verra bien » [NDLR : Strasbourg]. Pour Marseille, pour Lyon, c’est loin d’être gagné. Le président de la Fédération française de football [NDRL : à l’époque, Jean-Pierre Escalettes] nous l’avait dit, s’ils ont gardé Saint-Étienne, ce n’est pas pour l’historique. Ils sont persuadés que Lyon ne va pas marcher : derrière, il y a de la résistance, ce sont milliers de riverains qui s’y opposent.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion" (Saint-Augustin)
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