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Le Progrès :
Rénovation du Chaudron : le «oui mais...» du milieu sportif
Patrick Revelli (Conseiller technique au cabinet du maire): «Il faut tous être derrière la Ville»
En tant qu’ancien joueur, j’ai vu les nombreuses évolutions du stade Geoffroy-Guichard. Il est clair que, même si l’ASSE traverse actuellement une période délicate, on est en droit d’attendre que le club retrouve, un jour ou l’autre, l’Europe.Dans cette perspective, il est obligatoire que le stade soit aux normes UEFA.Le maire est très clair à ce sujet.
Pour en revenir à l’Euro, on a un dossier solide. Saint-Etienne a un savoir-faire. La ville l’a prouvé lors du Championnat d’Europe en 1984, pour la Coupe du monde de 1998 ou encore lors de la Coupe du monde de rugby. On va se battre pour avoir l’Euro 2016.
Au-delà des critères sportifs, je suis persuadé que les retombées économiques viendront après.
Si on est choisi, ce dont je ne doute pas une seconde, tout va s’enchaîner. Il faut tous être derrière la Ville pour accueillir cet événement.
Patrick Guillou (Ancien joueur et élu de l’opposition): «Transformer l’enceinte sportive en centre de projets»
La question est de savoir aujourd’hui si Saint-Etienne est capable d’accueillir de grands événements et de savoir ce que les politiques veulent. Autre question : le prix de cet agrandissement. En Allemagne, l’agrandissement du stade de Kaiserslautern a coûté 48 millions d’euros pour une enceinte de 45000 places.La reconstruction de celui de Hanovre 64 millions pour 43000 places. Pour Geoffroy-Guichard, il s’agit plus d’un agrandissement, mais le problème c’est qu’on ne sait pas trop ce qu’il y a dans ce projet. Il me semble important de tenir compte de l’environnement local et du tissu urbain, afin de transformer l’enceinte sportive en véritable enceinte de centre de projets avec des commerces, des résidences... Je crains que cette mise en perspective ne soit pas suffisante. Le gros reproche qui a été fait en 1998 est d’avoir manqué d’anticipation. Je compare encore une fois avec l’Allemagne, où 60 % des fonds sont privés : là-bas, les stades sont de véritables lieux de vie avec des affluences records et avec un fort impact sur l’économie locale. Pour en revenir à Geoffroy-Guichard, il est primordial d’associer le public et les exploitants du stade au projet.
Myriam Harry (Entraîneur des Sports de Glace stéphanois): «2 millions d’euros pour une patinoire digne de ce nom»
Les Verts sont connus partout en France.Quand nous nous déplaçons en compétition, les patineurs portent l’écharpe de l’ASSE et il nous arrive d’en offrir à des organisateurs.La rénovation du stade, pourquoi pas.Quelque part, c’est le signe que, malgré la situation financière dégradée de la ville, on trouve encore des fonds.Peut-être que, du coup, il y a un espoir pour tous les autres clubs qui attendent des financements.Une belle patinoire de 58X28 m coûterait 2 millions d’euros.Nous aimerions, nous aussi, que la ville supporte notre équipe et notre sport.
Adrien Marty (Président du Rosbif): «Pendant un an, on est obligé de faire du skate dans la rue»
C’est bien qu’il y ait de l’argent pour la rénovation de Geoffroy-Guichard, mais il n’y a pas que le foot dans la vie... Je suis un sportif amateur et j’ai eu plusieurs rendez-vous avec l’adjoint aux sports et son prédécesseur.Pour nous, il n’y a jamais de subventions. Le skate park qui se trouvait à la Plaine-Achille vient d’être détruit et il faudra attendre un an avant d’en avoir un nouveau. Pendant ce temps, on n’aura pas le choix : on devra faire du skate dans la rue
Frédéric Baudouin (Pdt du CASE rugby): « Plus judicieux de développer un stade de 10 000 places »
Quelle est l’évolution du sport professionnel en règle générale? Plus ça va, plus on observe que les sports collectifs de haut niveau se développent dans des grandes villes qui ont des zones commerciales fortes et une population dense.On le voit dans le football avec Marseille, Bordeaux ou Lyon et en rugby avec le Racing. Ça n’a pas toujours été le cas. À Saint-Etienne, tout le monde est content d’accueillir l’Euro 2016, même si ce n’est pas encore fait. Maintenant, c’est vrai que c’est beaucoup de dépenses pour un stade de 45000 places, une taille que je qualifierais d’hybride : oui c’est un grand stade, mais pas encore un très grand stade fait pour accueillir de grands événements.Je prêche pour ma paroisse, mais je pense qu’il aurait été plus judicieux de développer un deuxième stade d’une capacité de 10000 places et qui aurait pu accueillir les matches de rugby ou certains matches de football. La saison prochaine, Saint-Etienne Métropole mettra à disposition le stade Geoffroy-Guichard pour quatre de nos rencontres. Mais il faut savoir qu’en termes de coût, jouer dans le Chaudron revient très cher et notre budget ne nous le permet pas
Maurice Pélissier (Trésorier de l’Olympique de Saint-Etienne): «Pour le foot professionnel plus que pour le foot amateur»
« La rénovation du stade Geoffroy-Guichard va plus profiter au football professionnel qu’au football amateur. Dès qu’il y a un intérêt économique ça passe plus facilement au niveau des politiques. Pour accueillir l’Euro 2016, il est certain qu’il est obligatoire d’agrandir le stade mais après? Je ne connais pas précisément la moyenne des spectateurs cette année, mais je doute que, dans les années à venir, il y ait 40 000 spectateurs à chaque rencontre. Au-delà du sport, tout ce qui fait parler de la ville est une bonne chose et, à côté de certains autres projets de rénovation ou de construction de stade en vue de l’Euro, il faut reconnaître que Saint-Etienne fait le minimum.
Eric Clavelloux (Ancien joueur devenu commerçant): «Il faut se montrer raisonnable»
Si la rénovation du stade ne coûte pas trop cher, ça peut être une bonne chose, mais 70 millions d’euros ça fait beaucoup. On a pas mal dépensé ces dernières années et, a priori, on est dans le rouge. Il faut se montrer raisonnable: si Saint-Etienne accueille l’Euro 2016, ce serait une bonne chose pour la ville mais il faut bien reconnaître que l’équipe de l’ASSE ne traverse pas une période euphorique. Sportivement, on n’y est pas et, avant de penser à la rénovation du stade, ce sont avant tout les structures humaines qui font avancer. Le fait de garder Geoffroy-Guichard avec des virages fermés, un peu à l’anglaise, est une bonne chose; maintenant, il faut travailler à l’unisson. Il serait d’ailleurs bien d’abaisser la hauteur des grillages; à mon avis plus ils sont hauts, plus il y a d’agressivité. Pour cela, il faudrait que les mentalités évoluent.
Christian Defour (Président du CSADN): « Pour nous, la ville n’a pas les moyens
En tant que supporter des Verts, je suis favorable à la rénovation mais, en tant que dirigeant d’un club amateur, mon avis est plus mitigé. Le CSADN compte trois cents licenciés dont 200 jeunes de moins de 18 ans. Nous, les petits clubs, on galère pour avoir des terrains d’entraînement, des ballons ou encore du matériel pédagogique. On aimerait bien qu’un éducateur de la Ville intervienne une ou deux heures par semaine pour encadrer nos joueurs. Lorsqu’on en fait la demande, on nous répond que la Ville n’a pas les moyens...
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion" (Saint-Augustin)
"Allez les Verts !" (Saint-Etienne)