Les états d'âme de Bryant
Pour un peu, on en perdrait son californien ! Partira ? Partira pas ? Toujours est-il que Kobe Bryant, le maître à jouer des Lakers, a écrit dimanche un nouveau chapitre sur son site internet de ses velléités de départ. Alors qu'il semblait parti pour rester, il y a encore quinze jours, suite à un entretien avec son entraîneur Phil Jackson, le phénomène de la cité angélique a réaffirmé son envie de changer d'air, fustigeant le manque d'ambitions de sa franchise de coeur. Les Suns, les Bulls ou encore les Knicks retiendraient son attention.
‘Force et honneur', c'est par cette maxime très jupitérienne que Kobe Bryant a pris l'habitude de conclure ses billets d'humeur sur son site internet. Sa force, le monde entier peut l'admirer à chacune des ses sorties. Cette année encore, Kobe Bryant n'a pas manqué d'enflammer les parquets de la NBA, devenant notamment le premier joueur de l'histoire à enchaîner quatre matches de rang avec un écot de cinquante unités et plus. Portland a même dû céder 65 points à la tornade de Los Angeles, soit la plus grosse contribution de l'intéressé pour le compte des Lakers, après la retentissante gifle infligée à Toronto en 2006 (81 points).
Désigné à ce titre par un collège de journalistes américains et canadiens troisième meilleur joueur de la saison régulière, derrière Dirk Nowitzki, le MVP, et Steve Nash, KB24 s'est en outre évertué à maintenir à flots la franchise californienne dans les séries des play-offs, trop seul hélas pour contenir la rage de vaincre des Suns. Une éviction (1-4) dès le premier tour de la phase finale vécue par Kobe Bryant comme une nouvelle atteinte à son honneur. La banderille de trop. "Je veux être transféré. Aussi dur que cela puisse être de dire ça, aussi dur que cela soit d'arriver à cette conclusion, il n'y a pas d'alternative", expliquait-il sur les ondes d'ESPN Radio, quelques jours après cette nouvelle désillusion.
La raison du plus fort
S'ensuivait un revirement d'opinion pour le moins déstabilisant. Manifestement pris au piège des sentiments après un entretien téléphonique avec son coach Phil Jackson, le fantasque arrière clamait dans la foulée sur KLAC Radio son amour pour les Lakers et Los Angeles: "Je ne veux aller nulle part, c'est mon équipe. J'aime cette ville." Aujourd'hui pourtant, l'exode du n°24 est jugé imminent outre-Atlantique. Si KB affirme que son coeur battra toujours pour LA, sa carrière et ses prouesses ne devraient plus s'inscrire dans le giron californien. La saison moyenne de la franchise chère à Jerry Buss a eu raison de sa patience.
Alors que les Lakers, finaliste NBA malheureux face aux Pistons en 2004, n'ont plus dominé le championnat nord-américain depuis 2002, Kobe Bryant, assoiffé de titres et de gloire, est désormais bien décidé à rebondir loin de son foyer: "Lorsque vous aimez les Lakers comme je les aime, il est difficile d'imaginer pouvoir jouer ailleurs. Mais la seule chose que je ne sacrifierai jamais tant que je jouerai au basket, c'est la victoire. C'est dans mon ADN." Soulignant le manque d'ambitions de ses dirigeants, Kobe Bryant estime que son club ne partage plus les mêmes perspectives d'avenir que lui, cette vision monumentale qui l'avait poussé à poursuivre l'aventure angélique à l'heure de renégocier son contrat, en 2004.
Destination Chicago ?
"Au cours des trois dernières années, j'ai vu plusieurs opportunités manquées et plusieurs joueurs autonomes ignorés. C'est ce qui me frustre le plus", regrette-t-il. S'il lui reste en théorie quatre années à honorer sous la tunique violette, une clause exceptionnelle de non-transfert lui permet d'ores et déjà de vaquer où bon lui semble. Et le bourreau des paniers, qui considère qu'"une nouvelle route s'ouvre" à lui, a ses favoris. Soucieux d'évoluer la saison prochaine dans une franchise susceptible de le mener à la consécration, Kobe Bryant envisagerait sérieusement de poser ses valises à New York, Phoenix ou Chicago.
Reste que la piste des soleils s'est refroidie depuis que les Lakers ont mis leur veto sur un départ de leur étoile pour une équipe de la Conférence Ouest et que l'effectif des Knicks, prêts à sacrifier dans la transaction David Lee, Channing Frye et Jamal Crawford, n'ont peut-être pas les ressources nécessaires pour satisfaire les appétences du multiple All Star. Aussi les Bulls paraissent tenir la corde à l'heure actuelle. D'autant que les grands pontes de Los Angeles n'ont pas caché leur intérêt pour un marché glissant dans la balance Ben Wallace, Luol Deng et Ben Gordon, en plus du premier tour de Draft chicagoan. Des anges aux taureaux, il ne paraît y avoir désormais qu'un bond. Selon le Los Angeles Times, le dossier pourrait être clos avant le début de la Draft, la semaine prochaine.
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