Ces pays ont une histoire qui leur est propre, ont fait d'autres choix de société. Tant mieux pour eux, il y a des trucs biens chez eux, il y a des trucs biens chez nous, mais je ne crois pas que l'uniformisation mondiale des pratiques économiques et sociales soit réaliste et viable ; on le voit du reste avec la construction hors-sol de l'UE, qui se fait sans les peuples et dans laquelle des pays démocratiques se voient imposer des règles qui, elles, ne sont pas choisies démocratiquement (la fameuse et fumeuse règle des 3%, les traités type CETA, toutes les décisions de la Commission Européenne qui n'est pas composée de gens élus par les peuples par exemple).
La France a tracé sa propre voie sur le plan politique et social, comme par exemple sur la laïcité (loi de 1905), sur l'existence d'un SMIC, sur les retraites ou sur la sécurité sociale : ces éléments (entre autres) font de l'expérience française une construction sociale originale, intéressante, solidaire et viable.
L'état des réseaux de transports en Angleterre (nombre d'incidents ou d'accidents notamment), les profs anglais très mal reconnus, les partenariats public-privé désastreux que même leurs anciens défenseurs n'osent plus défendre (toujours en Angleterre, voir Le Canard Enchaîné de cette semaine), ça ne fait pas rêver !
Et l'Allemagne, dont on nous rebat les oreilles avec son taux de chômage plus bas que le nôtre, taux érigé en symbole de la réussite économique de ce pays ? Mais qui est là pour dire aux Français que beaucoup de travailleurs allemands doivent cumuler deux ou trois petits boulots inintéressants et mal considérés dans la semaine pour arriver à l'équivalent d'un SMIC qui n'existe pas là-bas ?
Le système des retraites "chacun pour sa pomme et tant pis si tu as un accident de la vie", les personnes âgées qui bossent toujours, la protection sociale inexistante et les soins aux Etats-Unis où à bien des égards seuls ceux qui peuvent payer sont soignés (tant pis pour les autres), ne donnent pas vraiment envie de s'aligner non plus sur leur façon de faire. Des potonautes qui ont vécu dans ces pays en parleront sans doute mieux que moi.
Ce sont des choix que ces pays ont fait en fonction de leur histoire, grand bien leur fasse si ça leur convient, mais la France a une autre histoire, d'autres pratiques, des systèmes basés sur la solidarité (sécurité sociale, retraites par répartition) qui font qu'elle résiste (mais jusqu'à quand ?) plutôt mieux que d'autres pays aux attaques néolibérales menées en ce moment par Macron et ses clones étrangers (lire "La guerre sociale en France" de R. Godin, qui vient de sortir).
Ce qu'impose ce gouvernement au pas de charge, ce sont des choix égoïstes, court-termistes, antiécologiques, injustes, antisociaux, qui sont faits pour enrichir des gens et des multinationales déjà riches tout en fragilisant, en exploitant et en appauvrissant les gens humbles ou les classes moyennes, et j'espère bien que de plus en plus de Français vont se réveiller et siffler le coup de sifflet final à ces politiques mortifères et à leurs promoteurs. En 2022, il faudra réagir, réfléchir, aller voter pour autre chose : il existe (et pas au RN, hein !) des programmes cohérents, crédibles, qui sont surtout bien plus ancrés dans la réalité des enjeux politiques, humains, écologiques, sociaux des années à venir que les projets néolibéraux dégueulasses comme celui de Macron qu'on nous vend ad nauseam comme la seule voie possible.