Olaf wrote:- La formulation exacte ne peut pas être retenue : il ne s’agit pas d’un verbatim. N’importe qui ayant déjà fait une interview avec une contrainte de signes confirmera qu’entre ce qui est dit et ce qui est finalement écrit, il y a toujours une différence : on enlève des questions, on accole ensemble des choses qui n’ont pas forcément été dites au même moment. De plus, il y a en l’espèce des allers-retours français/italien qui peuvent introduire un biais encore plus important – une traduction, ça ne peut pas être neutre. Le sujet « j’ai envie de voir du pays » n’a peut-être pas été lancé par Galette, mais par une question du journaliste qui l’a ensuite effacée, comme dans l’hypothèse que j’ai faite un peu plus haut.
- De même, il a peut-être dit « Saint-Etienne est mon club et je ne le quitterai qu’avec beaucoup de regrets », mais ça a été coupé au montage.
- Que l’entretien soit très tourné Italie, je ne vois pas où est la surprise : c’est la Gazzetta dello Sport qui interviewe, son public est italien, c’est absolument normal ! Ca aurait été « When Saturday Comes », on aurait lu « la Premier League ça fait rêver » et « J’ai eu une expérience à Portsmouth », « je parle l’Anglais », etc.
- L’initiative de l’interview ? Forcément, j’en sais rien du tout. Après, Galtier n’est certes pas une icône, mais ce n’est pas non plus un obscur inconnu. Et puis quelle est sa place dans le journal : par exemple, si elle s’insère dans un dossier spécial L1, ça n’a pas la même valeur que si elle s’insère dans un dossier « Mercato ». En tout cas, cette interview n’apparaît nulle part sur le site web de la Gazzetta, ou alors j’ai pas trouvé.
En fait, s’il y a bien un reproche qu’on peut difficilement faire à Galette jusqu’à présent, c’est celui du manque de professionnalisme. C’est pour ça que je me méfie de toute conclusion hâtive quant à cet interview. Je ne serais pas étonné qu’en réalité, Galtier ait voulu tenir le même discours sur le fil que d’habitude (pas forcément partir, mais pas forcément rester, ça dépendra de qui se présentera), mais que les biais de la traduction et de la reformulation aient fait basculer du côté le plus sensationnel.
Comme toujours, j'adhère totalement à ton analyse.
Néanmoins, au delà de son interview, j'ai quand même l'impression que Galtier ressent un ras le bol en ce moment. Une usure psychologique, logique au bout de 7 ans dans un même club, mais certainement renforcée par l'ingratitude généralisée et les critiques injustes à l'égard de son travail en France. Dans son interview, il rappelle justement qu'il a conscience des limites du club, et que depuis 5 ans il tire probablement le maximum du potentiel de son groupe dans les conditions qu'on lui soumet. Cette année, c'est le pompon : il fait encore un petit miracle avec une équipe décimée comme aucune autre par les blessures et usée par la fatigue physique, mais les gens, y compris beaucoup de supporters, préfèrent user de l'analyse de comptoir et l'insulter pour le manque de spectacle, au lieu de le remercier pour avoir maintenu le cap malgré un contexte qui n'avait jamais été aussi défavorable depuis sa nomination au poste d'entraîneur. Franchement, les critiques c'est une chose, mais jamais je n'ai vu un bashing médiatique comme cette année. Lors de ses dernières conférence, je l'avais déjà senti touché par tout ça, derrière son ironie.
Personnellement, je comprends cette usure. Quand on a l'impression de faire le maximum mais qu'on ne récolte que du mépris en retour, ça gonfle. Surtout après tant d'années passées au club. À sa place je pense que je me casserais, sincèrement. Donc j'ai bien du mal à lui reprocher ses propos même s'il est vrai que le timing semble inapproprié.
En cas de départ, je préfèrerais Gourvennec à Kombouaré.