une vie ludique, festive et culturelle intenses et variées
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Petite question d'orthographe... (j'ai un peu honte). Je pense être dans le topic le plus approprié; dans ce passage, les adjectifs intenses et variées s'accordent-ils au pluriel ?
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Mon avis : le seul nom dans ton expression étant "une vie", tout accord doit être féminin et singulier. Par contre si "intense et variée" se rapporte à autre chose (cf. le début de la phrase, que nous n'avons pas ?)
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Je suis d'accord avec Kab',...mais je suis prof de maths, on a quelques lacunes mais moins que dans l'autre sens ceci dit...
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Oui. Pas de pluriel, s'il s'agit ici de la phrase complète.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Merci à vous. La phrase complète (trop longue en fait):
Ces différentes catégories seraient ensuite éliminées par la « loi du marché » et le quartier accueillerait des populations de jeunes cadres que l’aménagement de l’espace conforterait via les rues piétonnes, les jardins et les pistes cyclables ainsi que par la recherche d’une vie ludique, festive et culturelle intenses et variées.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Nouvelle saison de comptes-rendus de lecture, que j'espère aussi réguliers que l'année dernière. Petits aménagements : pour chaque livre, je préciserai l'édition dans lequel il a été lu (et l'identité du traducteur éventuel), dévoilerai les trois premières phrases de l’œuvre, réduirai mes commentaires au minimum légal et me tiendrai à la recension de trois bouquins au lieu de quatre par "épisode" pour éviter les pavés par trop imbitables.
Comptes-rendus de lecture : S2E01
L'Homme Pressé (Paul Morand - Gallimard, coll. L'Imaginaire) - La vitesse faite homme, ce Pierre Niox qui court quand le monde marche, prend son élan quand les autres sont à l'arrêt, pense à son prochain mouvement quand l'univers végète dans la volupté moelleuse de l'instant présent. Portrait étonnant d'un personnage qui correspond bien au style de l'auteur : vif, nerveux et brillant. Le thème et la prose annoncent les Hussards, ce mouvement littéraire aussi fertile que bref dont les plus brillants acteurs (Nimier, Blondin ou Laurent) verront à juste titre en Morand un maître. Excellent. 4 sur 5.
Les Onze (Pierre Michon - ePub issu de l'éd. Verdier, coll. Jaune) - Michon, de sa plume experte, analyse la vie de François-Elie Corentin et les conditions dans lesquelles il a accepté et exécuté la commande du plus célèbre tableau du monde : les "Onze". Cette œuvre monumentale de quatre mètres sur trois, trônant en majesté dans l'aile la plus fréquenté du Louvre, représente - comme tout le monde le sait - les onze membres du Comité de salut public. Vous ne connaissiez pas cette œuvre ? Ce n'est guère étonnant : elle sort de la seule imagination de Pierre Michon qui y voit là le prétexte pour envisager des thèmes qui lui tiennent à cœur : l'ascension sociale, l'histoire révolutionnaire, les rapports au père et la peinture. Si la toile des Onze n'a jamais vu le jour, celle que dessine Michon d'un style de maître (malgré quelques répétitions dommageables) dans ce livre est un chef d’œuvre. Le tableau en prose d'une époque, d'un homme et, en creux, de l'auteur. Superbe. 4 sur 5.
Comptes-rendus de lecture : S2E01
L'Homme Pressé (Paul Morand - Gallimard, coll. L'Imaginaire) - La vitesse faite homme, ce Pierre Niox qui court quand le monde marche, prend son élan quand les autres sont à l'arrêt, pense à son prochain mouvement quand l'univers végète dans la volupté moelleuse de l'instant présent. Portrait étonnant d'un personnage qui correspond bien au style de l'auteur : vif, nerveux et brillant. Le thème et la prose annoncent les Hussards, ce mouvement littéraire aussi fertile que bref dont les plus brillants acteurs (Nimier, Blondin ou Laurent) verront à juste titre en Morand un maître. Excellent. 4 sur 5.
Le Manuel d’Épictète (Arrien - éd. Flammation, coll. GF Philosophie, trad. Emmanuel Cattin) - Enkheiridion, voici le nom grec du Manuel : il s'agit littéralement du poignard qui est à portée de main pour s'en servir le moment venu. Et c'est bien l'objet de ce recueil de leçons d’Épictète, compilé par l'un de ses disciples, Arrien. Ce petit livre fournit en quelques dizaines de pages à l'apprenti stoïcien des exercices et réflexes pratiques pour progresser sur la voie de la sagesse de l'école du Portique, dans la vie quotidienne. Une œuvre courte mais majeure du stoïcisme impérial (c'est-à-dire romain), dont les représentants les plus connus sont Sénèque, Épictète et Marc-Aurèle. Intéressant et efficace, mais je conseillerais davantage à ceux qui veulent s'initier à cette philosophie les Lettres à Lucilius de Sénèque (plus développé) ou les Pensées de l'empereur (plus incarné). Pas de note.Au moment où la route atteignait le sommet de la butte et allait redescendre l’autre versant, l’homme sauta du taxi sans attendre le coup de frein du chauffeur. Il entra dans un de ces cabarets des faubourgs, où l’on déjeune l’été d’un point de vue et où l’on dîne de fraîcheur. D’un pas nerveux, il brûla l’allée bordée de fusains en caisses et galopa jusqu’à la terrasse.
[1] Partage des choses : ce qui est à notre portée, ce qui est hors de notre portée. À notre portée le jugement, l'impulsion, le désir, l'aversion : en un mot, tout ce qui est notre œuvre propre ; hors de notre portée le corps, l'avoir, la réputation, le pouvoir : en un mot, tout ce qui n'est pas notre œuvre propre. [2] Et si ce qui est à notre portée est par nature libre, sans empêchement, sans entrave, ce qui est hors de notre portée est inversement faible, esclave, empêché, étranger.
Les Onze (Pierre Michon - ePub issu de l'éd. Verdier, coll. Jaune) - Michon, de sa plume experte, analyse la vie de François-Elie Corentin et les conditions dans lesquelles il a accepté et exécuté la commande du plus célèbre tableau du monde : les "Onze". Cette œuvre monumentale de quatre mètres sur trois, trônant en majesté dans l'aile la plus fréquenté du Louvre, représente - comme tout le monde le sait - les onze membres du Comité de salut public. Vous ne connaissiez pas cette œuvre ? Ce n'est guère étonnant : elle sort de la seule imagination de Pierre Michon qui y voit là le prétexte pour envisager des thèmes qui lui tiennent à cœur : l'ascension sociale, l'histoire révolutionnaire, les rapports au père et la peinture. Si la toile des Onze n'a jamais vu le jour, celle que dessine Michon d'un style de maître (malgré quelques répétitions dommageables) dans ce livre est un chef d’œuvre. Le tableau en prose d'une époque, d'un homme et, en creux, de l'auteur. Superbe. 4 sur 5.
Il était de taille médiocre, effacé, mais il retenait l’attention par son silence fiévreux, son enjouement sombre, ses manières tour à tour arrogantes et obliques — torves, on l’a dit. C’est ainsi du moins qu’on le voyait sur le tard. Rien de tel n’apparaît dans le portrait qu’aux plafonds de Wurtzbourg, précisément sur le mur sud de la Kaisersaal, dans le cortège des noces de Frédéric Barberousse, Tiepolo a laissé de lui, quand le modèle avait vingt ans : il est là à ce qu’on dit, et on peut l’aller voir, perché parmi cent princes, cent connétables et massiers, autant d’esclaves et de marchands, de portefaix, des bêtes et des putti, des dieux, des marchandises, des nuages, les saisons et les continents au nombre de quatre, et lieux peintres irrécusables, ceux qui de la sorte ont rassemblé le monde dans sa recension exhaustive et soin du monde pourtant, Giambattista Tiepolo en personne et Giandomenico Tiepolo son fils.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Merci Marat. Excellente idée que de proposer les premières lignes. La concision - exercice ô combien délicat - des comptes-rendus est idéale.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Merci pour ces remarques, Naar. Je voulais depuis longtemps présenter des citations de chaque livre : c'est tout de même bien mieux que mes pauvres commentaires pour se faire une idée assez précise d'un ouvrage. Or, je ne savais jamais choisir laquelle. Les trois premières phrases me semblent adaptées : tout le ton, l'élan et l'idée principale de l'auteur sont souvent là, en réduction (et puis c'est plus pratique pour moi^^).
Pour la concision, tu as mille fois raison ; difficile de présenter un livre, un auteur et de donner son avis en quelques phrases. Il faut donner dans l'élagage et parfois taire ce qui semble pourtant essentiel. Je suis encore un poil trop long, là, je vais essayer de corriger cela petit à petit.
Pour la concision, tu as mille fois raison ; difficile de présenter un livre, un auteur et de donner son avis en quelques phrases. Il faut donner dans l'élagage et parfois taire ce qui semble pourtant essentiel. Je suis encore un poil trop long, là, je vais essayer de corriger cela petit à petit.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Assez vrai. Sauf pour les auteurs qui filtrent leur lecteur avec des premières pages absconses pour ne se livrer qu'ensuite^^. Tes commentaires apportent un éclaire pertinent et n'ont rien de pauvres.Marat Izmailov wrote:Merci pour ces remarques, Naar. Je voulais depuis longtemps présenter des citations de chaque livre [...] Les trois premières phrases me semblent adaptées : tout le ton, l'élan et l'idée principale de l'auteur sont souvent là, en réduction (et puis c'est plus pratique pour moi^^).
Il me semble, au contraire, que tu as atteint le calibrage idoine. Une telle synthèse en deux phrases, même longues, est admirable.Marat Izmailov wrote: Pour la concision, tu as mille fois raison ; difficile de présenter un livre, un auteur et de donner son avis en quelques phrases. Il faut donner dans l'élagage et parfois taire ce qui semble pourtant essentiel. Je suis encore un poil trop long, là, je vais essayer de corriger cela petit à petit.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Comptes-rendus de lecture : S2E02
Le ventre des philosophes. Critique de la raison diététique. (Michel Onfray - ePub, éd. inconnue) - Les idées à la lumière des mets, la théorie à l'épreuve du régime alimentaire, la philosophie expliquée par le menu. Voici qu'elle fut l'ambition du jeune Onfray, dans son premier ouvrage dont l'idée lui est venue peu après son "hapax existentiel" : un infarctus le foudroyant à 28 ans seulement. Dans le sillage nietzschéen, le normand esquisse une philosophie du corps, à la lumière de ce que l'organisme ingurgite. Pour cela, il convoque dans un banquet imaginaire quelques figures tutélaires. Diogène, Rousseau, Sartre, Marinetti et Kant pour ne citer qu'eux, sont décrits à la lumière de leurs rapports à la nourriture. Souvent drôle, parfois instructif, rarement profond ; le mérite principal de ce livre tient principalement dans l'originalité de son idée. Sympathique mais dispensable. 3/5.
S2E03, dans une quinzaine de jours environ : "Guerre & guerre" (Krasznahorkai) - "Journal 1893-1898" (Renard) - "La Princesse Ligovskoï" (Lermontov).
Le ventre des philosophes. Critique de la raison diététique. (Michel Onfray - ePub, éd. inconnue) - Les idées à la lumière des mets, la théorie à l'épreuve du régime alimentaire, la philosophie expliquée par le menu. Voici qu'elle fut l'ambition du jeune Onfray, dans son premier ouvrage dont l'idée lui est venue peu après son "hapax existentiel" : un infarctus le foudroyant à 28 ans seulement. Dans le sillage nietzschéen, le normand esquisse une philosophie du corps, à la lumière de ce que l'organisme ingurgite. Pour cela, il convoque dans un banquet imaginaire quelques figures tutélaires. Diogène, Rousseau, Sartre, Marinetti et Kant pour ne citer qu'eux, sont décrits à la lumière de leurs rapports à la nourriture. Souvent drôle, parfois instructif, rarement profond ; le mérite principal de ce livre tient principalement dans l'originalité de son idée. Sympathique mais dispensable. 3/5.
Le cahier rouge (Benjamin Constant - ePub, éd. inconnue) - Recueil de notes de l'essayiste franco-suisse, dans lequel il conte les événements marquants de sa prime jeunesse. Resté inachevé, ce petit ouvrage avait sans doute pour vocation de préparer une autobiographie qui n'a jamais vu le jour. Dans ces confessions, Constant déploie toute sa sensibilité, son intelligence et sa douce ironie en se remémorant les actes de gloire, les passions et les voyages de ses jeunes années. Le portrait d'un étonnant jeune homme vif, curieux et timide dans une Europe d'avant la Révolution française dont il porte l'amère nostalgie. Un régal de lecture, sur un ton plus léger et badin qu'Adolphe. 4 sur 5.Toute cuisine révèle un corps en même temps qu’un style, sinon un monde : lorsque enfant il m’a fallu comprendre ce qu’étaient la pauvreté et les fins de mois de mes parents, ce sont les œufs ou les pommes de terre qui me l’ont signifié. Ou le manque de viande. À la table d’un père ouvrier agricole, le poisson était un luxe : il manquait d’à propos et ses vertus d’emplâtre étaient nulles.
Éloge des mathématiques (Alain Badiou et Gilles Haeri - ePub issu de l'éd. Flammarion, coll. Café Voltaire) - Il s'agit d'un court ouvrage issu, pour l'essentiel, d'un entretien avec le philosophe Alain Badiou et mené par Gilles Haéri. Le vieux marxiste y déclare sa flamme pour la chose mathématique, y rappelle le lien indéfectible qui a uni, 2500 années durant, cette science à la philosophie, y esquisse l'importance des mathématiques dans son propre édifice conceptuel, y dévoile son émoi esthétique à l'approche des théorèmes. Peu réceptif à la philosophie hégélo-platonicienne de Badiou, j'ai été néamnoins sensible à cette brève déclaration d'amour aux mathématiques - qui a réveillé en moi un désir déjà ancien, celui de me plonger dans son étude - même si elle ne fait qu'effleurer son sujet. Intéressant. 3 sur 5.Je suis né le 25 octobre 1767, à Lausanne, en Suisse, d’Henriette de Chandieu, d’une ancienne famille française, réfugiée dans le pays de Vaud pour cause de religion, et de Juste Constant de Rebecque, colonel dans un régiment suisse au service de Hollande. Ma mère mourut en couches, huit jours après ma naissance.
Le premier gouverneur dont j’aie conservé un souvenir un peu distinct fut un Allemand nommé Strœlin, qui me rouait de coups, puis m’étouffait de caresses pour que je ne me plaignisse pas à mon père.
***J'ai, il y a de nombreuses années – un peu avant et un peu après ma première « somme » philosophique, L'être et l'événement (1988) –, introduit la notion, qu'on retrouvera plus loin, des conditions de la philosophie. Il s'agissait de nommer, de façon précise, les types réels d'activité créatrice dont l'humanité est capable, et dont l'existence de la philosophie dépend. Il est évident en effet que la philosophie est née en Grèce parce qu'il y avait dans cette contrée, en tout cas à partir du Ve siècle avant J.-C., des propositions totalement neuves concernant les mathématiques (géométrie et arithmétique déductives), l'activité artistique (sculpture humanisée, peinture, danse, musique, tragédie et comédie), la politique (invention de la démocratie) et le statut des passions (transfert amoureux, poésie lyrique…).
S2E03, dans une quinzaine de jours environ : "Guerre & guerre" (Krasznahorkai) - "Journal 1893-1898" (Renard) - "La Princesse Ligovskoï" (Lermontov).
Last edited by Marat Izmailov on 13 Jan 2016, 21:02, edited 1 time in total.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Il aurait fallu écrire "...la recherche de vies" etc. pour avoir un accord féminin pluriel.Fourina wrote:Merci à vous. La phrase complète (trop longue en fait):
Ces différentes catégories seraient ensuite éliminées par la « loi du marché » et le quartier accueillerait des populations de jeunes cadres que l’aménagement de l’espace conforterait via les rues piétonnes, les jardins et les pistes cyclables ainsi que par la recherche d’une vie ludique, festive et culturelle intenses et variées.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Lu dans Le Monde des Livres :
Prière d’insérer. Vincent Duluc, sur les ailes de « l’Ange vert »
Au lendemain de Mai 68, quand il s’apprêtait à défendre les idées révolutionnaires auprès des ouvriers, le maoïste Benny Lévy potassaitL’Equipe et apprenait par cœur les résultats du foot. Lui et ses camarades, dont certains étaient « établis » en usine, avaient acquis cette certitude : loin d’être l’opium du peuple, le football était une forme de sa lucidité. Quiconque prétendait se tenir à ses côtés devait prendre le chemin du stade. Quitter les gradins, c’était trahir la cause.
Quarante ans plus tard, c’est une grande plume de L’Equipe qui fait revivre cette solidarité entre ballon rond et conscience ouvrière. Le livre de Vincent Duluc s’intitule Un printemps 76 (Stock, 216 p., 18 €), il est formidable, et c’est l’une des très belles surprises de la rentrée. Le récit nous plonge dans le Saint-Etienne des années 1970, celle où l’ado Duluc pointait son « nez acnéique et froid » au milieu de supporteurs parfois tout juste remontés de la mine et qui soutenaient les Verts sur l’air de l’Ave Maria… « Les joueurs étaient à trois mètres de moi et je sais qu’ils nous entendaient, évidemment ils nous entendaient, quel aurait été le sens de tout cela, sinon ? »,demande l’auteur, bien convaincu d’avoir participé à l’exploit.
Entre Roger Vailland et Pierre Bachelet, Duluc fait coïncider souvenirs d’enfance et histoire sociale. A travers le destin des Verts, il ressuscite un univers de peine et de fierté, de souffrance et d’appartenance, où l’on converge vers le stade pour ne pas être assigné à résidence. Chacun vit la perte de soi et disparaît pour mieux renaître parmi les autres : « De cette nuit au stade, je me souviens de tout mais peu de moi »… Avec une tendresse et un humour admirables, Duluc saisit la culture ouvrière au moment précis où elle commence à quitter le « grand ensemble » des luttes et du progrès ; quand son rayonnement universel fait place à un fatal délitement. Cérémonies collectives, émotions communes, mélancolie partagée : l’ange vert de l’Histoire, comme les autres, regarde vers l’arrière, et il s’appelle Dominique Rocheteau. Cramponné à ses ailes, Vincent Duluc se montre si loyal que sa description n’est pas seulement fidèle, elle est la fidélité même.
Jean Birnbaum
http://www.lemonde.fr/livres
Prière d’insérer. Vincent Duluc, sur les ailes de « l’Ange vert »
Au lendemain de Mai 68, quand il s’apprêtait à défendre les idées révolutionnaires auprès des ouvriers, le maoïste Benny Lévy potassaitL’Equipe et apprenait par cœur les résultats du foot. Lui et ses camarades, dont certains étaient « établis » en usine, avaient acquis cette certitude : loin d’être l’opium du peuple, le football était une forme de sa lucidité. Quiconque prétendait se tenir à ses côtés devait prendre le chemin du stade. Quitter les gradins, c’était trahir la cause.
Quarante ans plus tard, c’est une grande plume de L’Equipe qui fait revivre cette solidarité entre ballon rond et conscience ouvrière. Le livre de Vincent Duluc s’intitule Un printemps 76 (Stock, 216 p., 18 €), il est formidable, et c’est l’une des très belles surprises de la rentrée. Le récit nous plonge dans le Saint-Etienne des années 1970, celle où l’ado Duluc pointait son « nez acnéique et froid » au milieu de supporteurs parfois tout juste remontés de la mine et qui soutenaient les Verts sur l’air de l’Ave Maria… « Les joueurs étaient à trois mètres de moi et je sais qu’ils nous entendaient, évidemment ils nous entendaient, quel aurait été le sens de tout cela, sinon ? »,demande l’auteur, bien convaincu d’avoir participé à l’exploit.
Entre Roger Vailland et Pierre Bachelet, Duluc fait coïncider souvenirs d’enfance et histoire sociale. A travers le destin des Verts, il ressuscite un univers de peine et de fierté, de souffrance et d’appartenance, où l’on converge vers le stade pour ne pas être assigné à résidence. Chacun vit la perte de soi et disparaît pour mieux renaître parmi les autres : « De cette nuit au stade, je me souviens de tout mais peu de moi »… Avec une tendresse et un humour admirables, Duluc saisit la culture ouvrière au moment précis où elle commence à quitter le « grand ensemble » des luttes et du progrès ; quand son rayonnement universel fait place à un fatal délitement. Cérémonies collectives, émotions communes, mélancolie partagée : l’ange vert de l’Histoire, comme les autres, regarde vers l’arrière, et il s’appelle Dominique Rocheteau. Cramponné à ses ailes, Vincent Duluc se montre si loyal que sa description n’est pas seulement fidèle, elle est la fidélité même.
Jean Birnbaum
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
J'attaque le bouquin de Dubuc semaine prochaine... j'essaierai de mettre un commentaire
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Lu sur le site de L'Express :
Rocheteau, Piazza, Curkovic... Nos vertes années stéphanoises
Vincent Duluc ressuscite avec brio l'épopée de l'équipe de foot stéphanoise sous la bannière de l'"Ange" Rocheteau.
Cette année-là, les adolescents avaient deux posters sur le mur de leur chambre: celui de Dominique Rocheteau et celui des Stones. C'était le printemps 1976. Peut-être le plus beau qu'aura vécu Vincent Duluc, aujourd'hui brillant quinquagénaire spécialiste de football à L'Equipe. A l'époque, il avait 13 ans, une famille paternelle originaire de Saint-Etienne et, déjà, un amour encyclopédique du ballon rond. Et voilà que les Verts entamaient cette "épopée" qui allait faire chavirer la France...
De ce climax de son enfance, Duluc tire un récit qui ne ravira pas seulement les fans de foot. Pathologiquement nostalgique - le vrai sujet de son livre -, il se souvient des sachets de Carensac et des chansons de Nicoletta, des publicités pour les chaussettes Kindy et des minettes qui ne se laissaient pas embrasser. Mais le coeur du souvenir, c'est ce maillot satiné vert qui moulait les abdos d'Oswaldo Piazza et faisait oublier à toute une ville la fin de la mine. Duluc raconte bien cette cité qui souffre, les retransmissions hésitantes de l'ORTF, la funeste défaite à Glasgow (les "poteaux carrés")...
Des portraits sans concession
Le livre vaut beaucoup par les portraits sans concession des principaux acteurs de cette épopée: le président Rocher, qui, devenu mégalomane, enverra ses condoléances à Mme Mao à la mort du Grand Timonier (et s'étonnera de n'avoir pas de réponse...); le "Sphinx" Robert Herbin, héliophile et égocentrique; Jean-Michel Larqué, grand joueur qui agace ses partenaires et gagne 20 fois le smic (aujourd'hui, un bon joueur de Ligue 1 gagne 200 fois le smic); l'impassible Curkovic, que l'on découvre en leader de vestiaire; l'"Ange vert", Rocheteau, bien sûr...
Et, soudain, c'est comme si on était retourné au printemps 1976. Qui c'est le plus fort? Evidemment c'est Duluc.
Un printemps 76, par Vincent Duluc. Stock, 218p., 18€.
http://www.lexpress.fr
Rocheteau, Piazza, Curkovic... Nos vertes années stéphanoises
Vincent Duluc ressuscite avec brio l'épopée de l'équipe de foot stéphanoise sous la bannière de l'"Ange" Rocheteau.
Cette année-là, les adolescents avaient deux posters sur le mur de leur chambre: celui de Dominique Rocheteau et celui des Stones. C'était le printemps 1976. Peut-être le plus beau qu'aura vécu Vincent Duluc, aujourd'hui brillant quinquagénaire spécialiste de football à L'Equipe. A l'époque, il avait 13 ans, une famille paternelle originaire de Saint-Etienne et, déjà, un amour encyclopédique du ballon rond. Et voilà que les Verts entamaient cette "épopée" qui allait faire chavirer la France...
De ce climax de son enfance, Duluc tire un récit qui ne ravira pas seulement les fans de foot. Pathologiquement nostalgique - le vrai sujet de son livre -, il se souvient des sachets de Carensac et des chansons de Nicoletta, des publicités pour les chaussettes Kindy et des minettes qui ne se laissaient pas embrasser. Mais le coeur du souvenir, c'est ce maillot satiné vert qui moulait les abdos d'Oswaldo Piazza et faisait oublier à toute une ville la fin de la mine. Duluc raconte bien cette cité qui souffre, les retransmissions hésitantes de l'ORTF, la funeste défaite à Glasgow (les "poteaux carrés")...
Des portraits sans concession
Le livre vaut beaucoup par les portraits sans concession des principaux acteurs de cette épopée: le président Rocher, qui, devenu mégalomane, enverra ses condoléances à Mme Mao à la mort du Grand Timonier (et s'étonnera de n'avoir pas de réponse...); le "Sphinx" Robert Herbin, héliophile et égocentrique; Jean-Michel Larqué, grand joueur qui agace ses partenaires et gagne 20 fois le smic (aujourd'hui, un bon joueur de Ligue 1 gagne 200 fois le smic); l'impassible Curkovic, que l'on découvre en leader de vestiaire; l'"Ange vert", Rocheteau, bien sûr...
Et, soudain, c'est comme si on était retourné au printemps 1976. Qui c'est le plus fort? Evidemment c'est Duluc.
Un printemps 76, par Vincent Duluc. Stock, 218p., 18€.
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http://www.poteaux-carres.com/
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Après un petit cycle Arto Paasilinna avec Petits suicides entre amis, Le lièvre de Vatanen et La douce empoisonneuse pour une bonne détente sur une lecture facile et agréable, je viens de commencer La promesse de l'aube de Romain Gary.
Après une centaine de pages, j'aime bien, c'est bien écrit, avec un certain sens de l'humour et du caustique. Du coup, j'envisage ses deux Goncourt : Les racines du ciel et La vie devant soi (ce dernier écrit sous le pseudonyme de Emile Ajar).
Après une centaine de pages, j'aime bien, c'est bien écrit, avec un certain sens de l'humour et du caustique. Du coup, j'envisage ses deux Goncourt : Les racines du ciel et La vie devant soi (ce dernier écrit sous le pseudonyme de Emile Ajar).
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Il faut que je relise Les Racines du Ciel. Je l'ai lu trop jeune (y a 2 ans ), j'ai un vague souvenir (bon).Le druide wrote:Après un petit cycle Arto Paasilinna avec Petits suicides entre amis, Le lièvre de Vatanen et La douce empoisonneuse pour une bonne détente sur une lecture facile et agréable, je viens de commencer La promesse de l'aube de Romain Gary.
Après une centaine de pages, j'aime bien, c'est bien écrit, avec un certain sens de l'humour et du caustique. Du coup, j'envisage ses deux Goncourt : Les racines du ciel et La vie devant soi (ce dernier écrit sous le pseudonyme de Emile Ajar).
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FORT et VERT
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Lu Un printemps 76 de Vincent Duluc.
Globalement déçu après les critiques positives du Monde et de l'Express
Il faut dire que lire dès la page 25 que le score à la mi-temps d'ASSE-Split était de 1-1 ne m'a pas mis dans les meilleures dispositions.
C'est assez décousu et écrit sans passion.
Comme son nom l'indique, c'est une chronique des seventies avec le foot en thème principal et un fond musical assez présent.
Dans cet exercice, Nick Hornby est bien au-dessus et pour la partie purement musique de cette époque, je conseillerai le Bienvenue au club (The Rotter's Club) de Jonathan Coe.
Pour le thème 'gaga', le stéphanois que j'étais à l'époque n'a pas appris grand chose. Et quiconque visite le musée de la mine ou celui des verts en saura tout autant. Merci quand même pour avoir citer, dans la toile de fond musicale, le nom de Michèle Abraham d'Europe1, que j'ai écoutée quelquefois et dont j'avais oublié l'existence. Je préférai alors Jean-Bernard Hebey sur RTL ou les enfant d'Artur sur Inter. J'ignorai aussi le passage supposé dans notre ville de David Gilmour en 1966 et sa fréquentation du bar 'Chez Yvette', bar dont le flipper et le juke-box ont consommé une partie de mes économies et dont je n'avais jamais noté qu'il s'appelait en fait : 'Bar de Lyon'
Globalement déçu après les critiques positives du Monde et de l'Express
Il faut dire que lire dès la page 25 que le score à la mi-temps d'ASSE-Split était de 1-1 ne m'a pas mis dans les meilleures dispositions.
C'est assez décousu et écrit sans passion.
Comme son nom l'indique, c'est une chronique des seventies avec le foot en thème principal et un fond musical assez présent.
Dans cet exercice, Nick Hornby est bien au-dessus et pour la partie purement musique de cette époque, je conseillerai le Bienvenue au club (The Rotter's Club) de Jonathan Coe.
Pour le thème 'gaga', le stéphanois que j'étais à l'époque n'a pas appris grand chose. Et quiconque visite le musée de la mine ou celui des verts en saura tout autant. Merci quand même pour avoir citer, dans la toile de fond musicale, le nom de Michèle Abraham d'Europe1, que j'ai écoutée quelquefois et dont j'avais oublié l'existence. Je préférai alors Jean-Bernard Hebey sur RTL ou les enfant d'Artur sur Inter. J'ignorai aussi le passage supposé dans notre ville de David Gilmour en 1966 et sa fréquentation du bar 'Chez Yvette', bar dont le flipper et le juke-box ont consommé une partie de mes économies et dont je n'avais jamais noté qu'il s'appelait en fait : 'Bar de Lyon'
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Pas supposé: la confirmation par l'intéressé :Robin_Herbert wrote:J'ignorais aussi le passage supposé dans notre ville de David Gilmour
http://www.davidgilmour.com/press/2006/ ... July06.pdf
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Robin_Herbert wrote:Lu Un printemps 76 de Vincent Duluc.
Globalement déçu après les critiques positives du Monde et de l'Express
Il faut dire que lire dès la page 25 que le score à la mi-temps d'ASSE-Split était de 1-1 ne m'a pas mis dans les meilleures dispositions.
C'est assez décousu et écrit sans passion.
Comme son nom l'indique, c'est une chronique des seventies avec le foot en thème principal et un fond musical assez présent.
Dans cet exercice, Nick Hornby est bien au-dessus et pour la partie purement musique de cette époque, je conseillerai le Bienvenue au club (The Rotter's Club) de Jonathan Coe.
Pour le thème 'gaga', le stéphanois que j'étais à l'époque n'a pas appris grand chose. Et quiconque visite le musée de la mine ou celui des verts en saura tout autant. Merci quand même pour avoir citer, dans la toile de fond musicale, le nom de Michèle Abraham d'Europe1, que j'ai écoutée quelquefois et dont j'avais oublié l'existence. Je préférai alors Jean-Bernard Hebey sur RTL ou les enfant d'Artur sur Inter. J'ignorai aussi le passage supposé dans notre ville de David Gilmour en 1966 et sa fréquentation du bar 'Chez Yvette', bar dont le flipper et le juke-box ont consommé une partie de mes économies et dont je n'avais jamais noté qu'il s'appelait en fait : 'Bar de Lyon'
Bernard Lavilliers y allait souvent aussi et Yvette m'avait dit que plusieurs fois elle l'avait mis à la porte car trop bruyant....
Et pour David Gilmour je sais qu'il a vécu au-dessus du bar "L'Entre-Pots" place Jules Guesde.
Article retrouvé sur le Progrès publié le 25/09/2011:
"Il y a cinq ans, nous avions rencontré le guitariste, à la veille d’un concert au théâtre Antique de Vienne, et nous avions évoqué avec lui cette légende stéphanoise. « Disons que j’ai passé pas mal de temps, en effet, à Saint-Étienne. J’ai habité là-bas pendant trois mois, à quelque chose près. C’était le dernier trimestre de 1966. J’aimais bien Saint-Étienne, j’ai apprécié mon séjour. J’étais là avec mon groupe de l’époque, on a joué trois mois dans un club qui existait alors, et qui était baptisé La Plage », nous avait expliqué le musicien.
Situé rue de la Convention dans le centre-ville de Saint-Étienne, le Club « La Plage » a bousculé pendant des années les nuits des immeubles de standing du quartier cours Fauriel. « Il n’y a pas de plage à Saint-Étienne, isn’t it ? », nous avait demandé Gilmour avec une ironie toute britannique.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
En attendant le nouveau compte-rendu de lecture qui arrivera en retard (la lecture de journal de Jules Renard est bien plus longue que prévue), voici quelques dernières découvertes intéressantes qui intéresseront peut-être 2 ou 3 personnes - soyons optimistes :
- La revue Books est assez intéressante. Elle reprend pour l'essentiel des traductions d'articles américains (dont beaucoup du New York review of books) et balaie un large spectre de thèmes (littérature, société, phiolosophie, science...). Le niveau n'est pas extrêmement élevé mais on y trouve de tout, sous un angle rafraîchissant et nombre de livres ou de travaux qui ne sont pas repris par la presse française ;
- La Nouvelle Quinzaine Littéraire est morte suite à des dissensions internes, et l'équipe de rédaction vient de lancer En attendant Nadeau, un site - et une revue - sur internet. Les premiers articles sont dans la veine de l'ancienne revue, plutôt bons ;
- Une belle émission des non moins belles Nuits de France Culture, sur Lucrèce ;
- Patrick Boucheron a pris ses quartiers au Collège de France, et entame son cours sur les pouvoirs dans le Moyen-Âge tardif européen. Couvert de louanges par la presse autorisée française (notamment Le Monde qui a reproduit une partie de sa leçon inaugurale), forcément promoteur d'une histoire connectée, faite pour inquiéter les identités construites. Bref, l'idéal-type de l'historien post-moderne de gauche. Malgré tout, un souffle et un véritable esprit - je conseille ;
- Restons au Collège de France, le cours de Françoise Combes sur la matière noire et les galaxies. Qui n'est pas scientifique de vocation doit s'accrocher, mais c'est fascinant ;
- La revue littéraire en ligne Philitt persévère, et va sortir son deuxième numéro papier. J'ai été trop sévère à son sujet : en fouillant bien, on y trouve de bons articles ;
- Suite au succès du site, le Boloss des Belles Lettres a été adapté à la télévision. C'est Jean Rochefort qui s'y colle. Je n'adhère pas vraiment à l'idée, mais c'est toujours un plaisir de voir Rochefort et Michel Pimpant, l'un des deux rédacteurs de ces textes, a l'un des meilleurs comptes Twitter que je connaisse.
- La revue Books est assez intéressante. Elle reprend pour l'essentiel des traductions d'articles américains (dont beaucoup du New York review of books) et balaie un large spectre de thèmes (littérature, société, phiolosophie, science...). Le niveau n'est pas extrêmement élevé mais on y trouve de tout, sous un angle rafraîchissant et nombre de livres ou de travaux qui ne sont pas repris par la presse française ;
- La Nouvelle Quinzaine Littéraire est morte suite à des dissensions internes, et l'équipe de rédaction vient de lancer En attendant Nadeau, un site - et une revue - sur internet. Les premiers articles sont dans la veine de l'ancienne revue, plutôt bons ;
- Une belle émission des non moins belles Nuits de France Culture, sur Lucrèce ;
- Patrick Boucheron a pris ses quartiers au Collège de France, et entame son cours sur les pouvoirs dans le Moyen-Âge tardif européen. Couvert de louanges par la presse autorisée française (notamment Le Monde qui a reproduit une partie de sa leçon inaugurale), forcément promoteur d'une histoire connectée, faite pour inquiéter les identités construites. Bref, l'idéal-type de l'historien post-moderne de gauche. Malgré tout, un souffle et un véritable esprit - je conseille ;
- Restons au Collège de France, le cours de Françoise Combes sur la matière noire et les galaxies. Qui n'est pas scientifique de vocation doit s'accrocher, mais c'est fascinant ;
- La revue littéraire en ligne Philitt persévère, et va sortir son deuxième numéro papier. J'ai été trop sévère à son sujet : en fouillant bien, on y trouve de bons articles ;
- Suite au succès du site, le Boloss des Belles Lettres a été adapté à la télévision. C'est Jean Rochefort qui s'y colle. Je n'adhère pas vraiment à l'idée, mais c'est toujours un plaisir de voir Rochefort et Michel Pimpant, l'un des deux rédacteurs de ces textes, a l'un des meilleurs comptes Twitter que je connaisse.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Par découragement - vis à vis des lectures, du forum, de moi - j'arrête ici mes comptes-rendus de lecture (provisoirement ?). Voici tout de même les dernières en date :
- La princesse Ligovskoï (Lermontov) - passable ;
- Le journal de Jules Renard (1895-1898) - très en deçà de sa réputation, selon moi, malgré de jolis traits ;
- Guerre et Guerre (Krasznahorkai) - Exceptionnel ! Voici un auteur qui ne me quittera plus. Sans doute ma meilleure découverte depuis un an (avec Michon, peut-être). Juan Asensio avait raison.
En ce moment, plongé dans les Pensées de Pascal - ce qui devrait m'occuper un petit moment.
- La princesse Ligovskoï (Lermontov) - passable ;
- Le journal de Jules Renard (1895-1898) - très en deçà de sa réputation, selon moi, malgré de jolis traits ;
- Guerre et Guerre (Krasznahorkai) - Exceptionnel ! Voici un auteur qui ne me quittera plus. Sans doute ma meilleure découverte depuis un an (avec Michon, peut-être). Juan Asensio avait raison.
En ce moment, plongé dans les Pensées de Pascal - ce qui devrait m'occuper un petit moment.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Deux, trois phrases sur le hongrois avant de rentrer dans ta coquille ?Marat Izmailov wrote:Par découragement - vis à vis des lectures, du forum, de moi - j'arrête ici mes comptes-rendus de lecture (provisoirement ?). Voici tout de même les dernières en date :
- La princesse Ligovskoï (Lermontov) - passable ;
- Le journal de Jules Renard (1895-1898) - très en deçà de sa réputation, selon moi, malgré de jolis traits ;
- Guerre et Guerre (Krasznahorkai) - Exceptionnel ! Voici un auteur qui ne me quittera plus. Sans doute ma meilleure découverte depuis un an (avec Michon, peut-être). Juan Asensio avait raison.
En ce moment, plongé dans les Pensées de Pascal - ce qui devrait m'occuper un petit moment.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Oui.castorp wrote:Deux, trois phrases sur le hongrois avant de rentrer dans ta coquille ?Marat Izmailov wrote:Par découragement - vis à vis des lectures, du forum, de moi - j'arrête ici mes comptes-rendus de lecture (provisoirement ?). Voici tout de même les dernières en date :
- La princesse Ligovskoï (Lermontov) - passable ;
- Le journal de Jules Renard (1895-1898) - très en deçà de sa réputation, selon moi, malgré de jolis traits ;
- Guerre et Guerre (Krasznahorkai) - Exceptionnel ! Voici un auteur qui ne me quittera plus. Sans doute ma meilleure découverte depuis un an (avec Michon, peut-être). Juan Asensio avait raison.
En ce moment, plongé dans les Pensées de Pascal - ce qui devrait m'occuper un petit moment.
Korim est archiviste dans une bourgade hongroise. Au hasard du tri quotidien des dossiers, il trouve un manuscrit qui le happe littéralement. Cet écrit anonyme lui parait d'une si grande portée littéraire et métaphysique qu'il se décide à tout quitter pour le faire connaître au monde entier. Il se sent littéralement happé par cette mission qui le dépasse et décide de se rendre au centre du monde - à New York - pour retranscrire le manuscrit sur internet afin qu'il passe à la postérité.
Voici la situation de départ. Je laisse la suite à ceux qui désireront découvrir l'oeuvre. Tout y est exceptionnel : le style, la construction, la forme, les questions de fond.
C'est un grand livre. Il y a un souffle et une ambition de totalité (poétique, philosophique, métaphysique littéraire) qui est très rare chez un auteur contemporain - et pour ceux qui se posent la question, ce n'est pas difficile à lire.