Marat Izmailov wrote:Vos arguments ne sont pas du même registre, ils se croisent sans se répondre.
Tylith, en pragmatique, dit : "puisque c'est possible techniquement, cela va immanquablement s'imposer - réfléchissons donc aux conditions dans lesquelles nous pourrions tous en tirer profit" ;
Olaf, en idéaliste, dit : "l'Homme qui s'attaque aux fondements même de la vie, voilà une belle folie - je ne veux donc pas en entendre parler".
Ce n'est pas ça que je veux dire. Je vais le formuler très clairement et simplement :
"Il est illusoire de croire qu'il existe des conditions où nous pourrons tous tirer profit de cette folie ; elle nous sera en réalité imposée d'une façon qui nous dépasse et sur laquelle on n'aura aucune prise ; la seule attitude possible, c'est le refus, la recherche de l'interstice où l'on peut espérer y échapper, et le creusement de cet interstice".
OP, tu prends l'exemple de la pilule : il est parfait. Qu'est-ce que la pilule ? Une dose de produits chimiques, qui peut avoir des effets secondaires importants sur les femmes qui l'utilisent (ma compagne a d'ailleurs arrêté car c'était insupportable pour elle), dont on mesure à peine l'étendue des dégâts en terme de santé publique globale (cancers et mutations liées aux perturbateurs endocriniens), qui est un coût direct pour la sécu (remboursement partiel ou intégral possible selon les cas), et qui est une belle rente économique pour un secteur d'activité particulièrement nuisible (ça c'est du subjectif pur, pas le reste
).
Or, quel est le but ? La maîtrise de leur fécondité par les femmes. N'y a-t-il pas d'autres moyens ? Ben tiens si : la capote. Coûte nettement moins cher à la sécu, pas d'effets secondaires chimiques, et en plus protège des MST - deux en un quoi. Le latex, ça vous gêne ? Il y a le stérilet. Même efficacité que la pilule, coûte rien ou presque. Enfin, il reste encore le bon vieux coïtus interruptus, qui n'est pas très agréable pour le mâle, qui est plus risqué (quoi qu'une pilule, c'est pas du 100%, d'autant que ça s'oublie facilement) mais enfin, on ne voit pas pourquoi la femelle devrait forcément se taper tous les inconvénients de la sexualité libérée. D'autant qu'avec la pilule du lendemain et l'avortement, un accident, ça se rattrape.
Bref, la pilule est l'archétype d'une mauvaise réponse à une belle cause, et pourtant sacralisée par aveuglement technophile.