Mais prends mon exemple. Je suis depuis toujours un amoureux de Rome et de la culture latine. J'adore tout ce qui touche à l'antiquité romaine. Et d'un point de vue plus footballistique, j'ai toujours fantasmé sur la "folie" de cette ville, la passion des derbys, la chaleur latine de ces clubs, en plus de mon amour pour le foot italien (et l'Italie !) en général. Je me retrouve assez là dans cette culture là, plus que dans la culture anglo-saxonne par exemple. Je parle d'ailleurs la langue, par passion et non par "origine".
Ensuite, à Rome, j'ai vite compris que :
- l'un des clubs est né au coeur de la ville en 1900, fondé par des étudiants romains
- l'un des clubs a refusé par fierté la fusion qui en 1927 dans les Abruzzes a donné naissance à son rival (celui que les incultes appellent le "vrai club de Rome")
- l'un des clubs a des couleurs que je trouve sublimes
- l'un des clubs est détesté partout, dans le monde entier, quand l'autre est tellement "tendance" (et comme je suis anticonformiste et taquin dans l'âme...)
- l'un des clubs est celui de la minorité traditionnelle et passionnelle, quand l'autre est celui de la majorité, de la presse, du pouvoir, depuis toujours
Comment tu veux qu'avec tout ça, moi le passionné de Rome et le "marginal", ne m'assimile pas sentimentalement à ce club là ? Tu remarqueras que pas une fois je ne parle des joueurs ou des résultats. Je m'en fous.
Ca n'a rien à voir avec Sainté, bien sûr, car Sainté c'est le premier club que j'ai vraiment aimé, celui qui m'a accompagné pendant mon adolescence, celui pour qui j'ai fait tant de kilomètres. Mon premier amour. Et pourtant, même Sainté ne représente pas mon "territoire", puisque je suis savoyard. Mais là encore, les sentiments ne se contrôlent pas. J'aime ce club, aussi parce que j'aime la ville, ses gens, leur mentalité, leur identité et leur histoire (populaire et ouvrière notamment). J'aime le Forez aussi...
J'espère que tu vois un peu ce que je veux dire.
