Olaf wrote: J'ai du mal à comprendre la poussée d'auto-flagellation agressive survenue après ce fait de jeu finalement assez banal.
Je crois que ça s'explique par le fait que plus personne ne pouvait supporter l'ère Domenech, c'est-à-dire la présence à la tête des Bleus de ce désagréable imposteur à la morgue détestable qui a réussi à dégoûter de l'équipe de France des milliers de supporters même parmi les plus fidèles.
Et qu'on ne me parle pas d'opportunisme ou de footix : des mecs (comme moi) qui avaient adoré les perdants de Séville (1982) ou du Mexique (1986), qui avaient été déçus mais fidèles après le fiasco de 1992, qui s'étaient repris à espérer entre 1994 et 1998 après avoir été sonnés par France-Bulgarie (1993), qui avaient enfin goûté à la victoire entre 1998 et 2002 et qui gardaient des yeux de Chimène pour les Bleus défaits de 2002 et 2004, eh bien ces gars n'en pouvaient plus de voir Domenech abîmer l'équipe de France.
Dès le départ, il était évident que ce gars antipathique n'avait rien à faire au poste de sélectionneur. Une élimination contre l'Irlande aurait signifié le remplacement immédiat du sélectionneur, ce qui aurait ouvert de nouvelles possibilités si à sa place on avait nommé un gars compétent. Ce but, qui plus est entaché d'une main, ne faisait que prolonger le calvaire, et derrière on ne le savait pas encore mais on a dû subir Domenech jusqu'en juillet 2010 (et on a eu en 2008 et 2010 les deux plus honteuses et ridicules compétitions internationales de l'Histoire des Bleus).
L'équipe de France a perdu 6 ans avec lui sélectionneur ; 6 ans de n'importe quoi sur le plan sportif mais aussi et surtout 6 ans d'entreprise de destruction du lien entre la sélection nationale et son public. L'invalidation du but en Irlande aurait abrégé cette période noire. Les Bleus auraient pu repartir de zéro ; ils n'ont pu le faire qu'en août 2010 et aujourd'hui, 5 ans après, ils en subissent encore les conséquences car on ressent toujours une certaine tiédeur du public à leur égard. Le processus de "reconstruction affective" est long tant le champ de ruines laissé par Domenech était vaste.
[i]"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait"[/i] (Mark Twain).