martien wrote:
Je précise enfin que malgré ce constat, il ne s'agit pas non plus de nier la responsabilité des enfants d'immigrés qui ne font rien pour se sortir de ce carcan, et qui préfèrent se complaire dans la victimisation plutôt que d'essayer de prendre leur vie en main .
Je suis plutôt en accord avec ton long discours mais je cite ce paragraphe en particulier pour rappeler deux choses :
- tu as sans doute voulu employer un vocabulaire clair pour que l'on te comprenne bien, et ce n'est donc pas à toi que je jette la pierre, mais globalement dans les discours (médias, politique) ce serait bien qu'on fasse attention à des appellations comme "
enfants d'immigrés". Un gars né en France, qui n'a vécu que dans ce pays, c'est un Français. Un simple citoyen Français. Il n'y a pas forcément besoin pour le caractériser de se référer sans cesse au pays d'origine de ses parents ou de ses grands-parents, puisque lui personnellement n'a jamais connu ce pays-là.
C'est probablement plus facile de s'intégrer ou de se sentir intégré lorsqu'on vous considère comme un Français tout court, et pas comme un "
Français d'origine ceci ou cela" ou un "
enfant d'immigrés". D'autant qu'on dira plus facilement un "Français d'origine malienne, ivoirienne, algérienne, marocaine" qu'un "Français d'origine hongroise" pour un Sarkozy ou une "Française d'origine italienne" pour une Morano....
- l'immense majorité des gens concernés essayent bel et bien et de plus en plus de "prendre leur vie en main". Il ne faut pas faire croire que les petits délinquants du quartier ou l'apprenti djihadiste représentent une majorité, que ce sont des hordes qui menacent tous les jours les honnêtes citoyens. Par contre ce sont effectivement eux qui sont les plus visibles, qui se heurtent à la police, qui remplissent les colonnes de la presse régionale ou nationale, qui font parler d'eux négativement. On ne parle en revanche guère de celui qui s'investit dans la vie associative, qui bosse à côté pour payer ses études et qui en sort diplômé, ou de celui qui occupe un emploi modeste après avoir eu son CAP ou son BAC.
Mais on voit tout de même de plus en plus, dans tous les métiers, des "enfants d'immigrés" (pour reprendre cette expression) qui réussissent grâce à leurs diplômes, leurs compétences, leur talent. On en voit dans le sport (foot, boxe, basket, ce qui n'est pas nouveau), dans la musique, et aussi maintenant dans des domaines extrêmement variés comme la presse (M. Ourrad bossait comme correcteur à
Charlie Hebdo), la télé, la police, l'éducation, la politique (Rama Yade, Rachida Dati, Razzy Hammadi, Malek Boutih, Samia Ghali....Nicolas Sarkozy), etc etc.
[i]"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait"[/i] (Mark Twain).